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SUFFIT-IL POUR ETRE LIBRE QUE LES CONDITIONS POLITIQUES LE PERMETTENT ?

Publié le 27/02/2008

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Qu?en est-il ?   II.                Par essence la liberté ne dépend pas de la politique.   La liberté connaît bien d?autres entraves que le régime politique. En effet, ce n?est pas parce que le régime politique laisse des espaces vides à l?homme pour qu?il exerce sa liberté, que la liberté de cet homme va automatiquement advenir. La preuve en est que, même dans un régime politique qui ne laisse que peu de place à la liberté individuelle, les vrais hommes libres ne sont pas bafoués mais vont au-delà des limites imposées par l?Etat. En effet, La Boétie explique que les hommes sont serfs sans le savoir, alors même qu?ils s?imaginent libres. Cette servitude est volontaire. Ce qui a crée l?illusion, c?est l?habitude et la coutume. En effet, l?homme a été influencé par son éducation et ne s?est même pas aperçu qu?on lui volait sa liberté.

« Le paradoxe de la servitude volontaire chez LA BOETIE Si un tyran peut, à l'origine, asservir les hommes par la force et la terreur, il ne peut se maintenir qu'avec leurconsentement.

Les hommes ne sont pas esclaves par contrainte ou par lâcheté, mais parce qu'ils le veulent bien,car il suffirait de ne plus vouloir servir le tyran pour que son pouvoir s'effondre.

En effet, le tyran est infinimentfaible comparé à la force du nombre : sa seule force, c'est celle que lui offrent ses sujets.

On peut aussi remarquerque ceux- ci ne manquent pas de courage, car ils pourraient combattre jusqu'à la mort pour leur tyran.

Ils font doncle choix incompréhensible de lui sacrifier leur liberté, aliénant par là leur être même. Cette « volonté de servir » peut s'expliquer par le fait que « la nature a en nous moins de pouvoir que la coutume »: les hommes élevés sous la tyrannie prennent le pli de la servitude.

Le tyran abrutit et corrompt ses sujets par leprincipe du pain et des jeux, consistant à« sucrer la servitude d'une venimeuse douceur ».

Il utilise la religion pourleur inculquer la dévotion, à travers des fables.

La Boétie évoque ici la croyance aux rois thaumaturges, c'est-à-dire faiseurs de miracles (on leur prête la faculté de guérir les maladies), mais esquisse aussi une critique de lathéorie du droit divin, ramenée à une histoire qu'on raconte.

Quant aux rares individus éclairés ayant gardé le désirde la liberté, le tyran les élimine ou les isole par la censure. Un seul homme ne pourrait jamais asservir tout un peuple sans une chaîne d'intermédiaires grâce à laquelle « letyran asservit les sujets les uns par le moyen des autres ».

Le secret de la domination réside en effet dans lacomplicité des « tyranneaux », ces « mange-peuples » qui soutiennent le tyran pour satisfaire leur ambition et leurcupidité.

Chaque maillon de la chaîne accepte d'être tyrannisé pour pouvoir tyranniser à son tour, démultipliant ainsila relation de domination jusqu'à enserrer toute la population dans le filet du tyran.

Écoutons ici La Boétie : «Je désirerais seulement qu'on me fit comprendre comment il se peut que tant d'hommes,tant de villes, tant de nations supportent quelquefois tout d'un tyran seul, qui n'a de puissance que celle qu'on luidonne.

» (Le discours de la servitude volontaire)On peut, en effet, vouloir être esclave, malgré l'énigme de cet esclavage, et ce même si « le roi est nu », même s'ilne détient aucune puissance effective.

Pourquoi? Parce que l'on fait le choix d'une soumission volontaire, et ce dansla mesure où l'expérience de la liberté est difficile, pénible, voire même « horrible » : il est pénible et malaisé deconstruire seul son destin; n'est-il pas plus commode et plus facile de suivre la direction du conseiller, du prêtre, dumédecin? La loi de raison libre ne fonctionne pas aisément.

Tout nous signale, en effet, que la dépendance (choisie)vient d'un manque de courage et d'audace.

Les hommes, par manque de courage, ne préfèrent-ils pas ladépendance? « La grande majorité des hommes tient pour très dangereux (un) pas en avant vers la majorité »(Kant, Qu'est-ce que les Lumières..

La liberté, en réalité, angoisse l'homme.

Quoi de plus angoissant que l'expériencede la liberté, dont il faut souvent se défaire pour chasser l'inquiétude liée à l'autonomie? III. Les conditions politiques ne suffisent pas mais sont nécessaires. Kant explique bien que la liberté dépend de l'Etat.

Quand l'Etat est troppaternaliste, aucune liberté ne peut avoir cours, en effet, ce type d'Etatconsidère les hommes comme des enfants qui sont incapables de prendre desdécisions raisonnées sur ce qui est bon ou mauvais pour eux.

Ainsi il estimposé aux hommes d'avoir un comportement passif.

Le despotisme de cechef d'Etat va même jusqu'à dicter aux hommes la manière par laquelle ilspourront atteindre le bonheur.

Il semble donc, juste de dire que la libertédépend des conditions politiques de l'Etat.

Cependant, la liberté ne dépendpas que de cela, comme nous l'avons vu, nous ne pouvons dicter à la libertésa venue, car cela est son antithèse.

Alain explique que la liberté demande uneffort personnel, l'homme doit être seul pour être libre.

La liberté ne semanifestera que s'il réfléchit par lui-même sans être obligatoirement d'accordavec qui que ce soit.

La liberté s'exprime dans la solitude et non dans le suivide directives.

Ainsi nous comprenons que les conditions politiques sontnécessaires, mais non pas suffisantes.

L'homme pour être libre doitévidemment ne pas être opprimé par le régime politique qui le gouverne, maisdans le même temps et en sus de cette première condition, l'homme doit êtreseul et faire un effort de réflexion par soi-même.

Conclusion : - La liberté dépend entièrement des conditions politiques, puisque la liberté ne peut naître que dans un système étatique. - Cependant, de nombreux hommes ne supportant pas la servitude et l'influence de l'Etat par l'éducation que celui-ci dispense, sont libres malgré les conditions politiques. - Enfin, il semble que les conditions politiques soient nécessaires à la liberté, mais suffisantes.

L'homme pour être libre doit être face à lui-même afin de s'éprouver.. »

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