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Spinoza, traité théologico-politique

Publié le 22/02/2012

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spinoza
Baruch Spinoza Philosophe rationaliste hollandais (Amsterdam 1632 - La Haye 1677). Elevé dans une famille juive d'origine portugaise et disposant d'une excellente culture hébraïque, il adopta le point de vue rationaliste de Descartes, rompit avec son milieu et se consacra à la philosophie. Banni par les siens, il dut, pour vivre, exercer le métier de polisseur de lentilles. Sa pensée est rassemblée dans l'Ethique, oeuvre présentée sur un mode déductif et démonstratif analogue à celui des mathématiques. Le principe infini et absolu de toutes choses est la substance qu'il appelle aussi Dieu ou la Nature. Cette substance n'est pas transcendante; étant infini, elle consiste en une infinité d'attributs dont deux sont connus de l'homme: la pensée et l'étendue (ou matière), et se détermine en une infinités de modes qui existent selon ces attributs. Par exemple, l'homme est un mode de la substance en tant qu'elle est, entre autre, pensée et étendue. L'âme procède de l'attribut "pensée" et le corps de l'attribut "étendue". Chaque attribut exprimant la substance, il existe un strict parallélisme entre l'âme et le corps qui sont en quelque sorte la même chose sous une forme différente. Les lois de la substance selon lesquelles sont régis les modes et qui prévalent dans leurs rapports sont ceux de la causalité à l'exclusion de tout finalisme. Un mode est passif lorsqu'il subit, à titre d'effet, l'action d'un autre. Chaque mode cherchant à persévérer dans son être, tout ce qui augmente sa puissance est bon pour lui et tout ce qui la diminue est mauvais. L'âme et le corps étant la même chose sous une forme différente, tout ce qui porte atteinte au corps affaiblit l'âme et l'affecte d'un sentiment de tristesse et tout ce qui le fortifie la renforce et l'affecte d'un sentiment de joie. La faculté propre à l'âme étant de penser, tout ce qui renforce cette pensée lui donne de la joie et tout ce qui l'affaiblit lui cause de la tristesse. Or, l'âme exerce d'autant mieux sa faculté de penser qu'elle a des idées adéquates c'est-à-dire des représentations dont elle connaît la cause. Penser adéquatement, c'est penser en connaissance de cause. Ainsi, le salut de l'âme réside dans l'exercice d'une connaissance "absolue" (ou connaissance du troisième genre) qui consiste à déduire toutes les représentations de leur cause qui n'est autre que la substance en tant qu'elle se détermine en une infinité d'attributs qui eux-mêmes se déterminent en une infinité de mode selon la loi des causes et des effets. Dès lors l'âme est capable, même relativement à ce qui affaiblit le corps, de penser ces événements comme un effet des lois de la substance, c'est-à-dire d'en identifier la cause; elle exerce donc pleinement sa faculté de penser et est heureuse. Et ces idées vraies ne sont autres que celles de la substance en tant qu'elle existe sur le mode de l'âme humaine; elles sont donc éternelles. Ainsi, l'âme, en tant qu'elle a des idées vraies, est éternelle et accède à la béatitude. En ce qui concerne le politique, Spinoza estime, toujours selon des principes rationnels, que la meilleure organisation possible est celle dans laquelle prévaut le respect mutuel qui permet à chacun de persévérer dans son être social. Oeuvres; Ethique, Traité politique, Tractatus théologico-politicus, etc.
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« Traité théologico-politique Le titre ne doit pas rebuter : le livre est aussi révolutionnaire que moderne et il faudrait s'inquiéter de ne plus le voir étudié. Il s'organise autour de trois directions majeures : une méthode rationnelle d'analyse des textes sacrés ou non qui fait de Spinoza le véritable fondateur de l'exégèse moderne ; la soumission des autorités religieuses aux autorités civiles, condition de la fondation d'un État susceptible d'assurer la liberté et la sécurité des hommes- citoyens ; la séparation radicale de la religion et de la théologie d'avec la philosophie. Les fondements de l'État moderne Ces thèses firent plus que scandale en posant les fondements de l'État moderne : démocratique, laïc, séparé de la religion, quelle qu'elle soit. L'intention est clairement défi nie dès la préface : « J'ai acquis l'entière conviction que l'Écriture laisse la raison absolument libre et n'a rien de commun avec la philosophie, mais que l'une et l'autre se maintiennent grâce à une force propre à chacune.

» Spinoza s'attaque non à la religion, mais à la superstition qui consiste à forger une idée fausse de Dieu, idée née de la crainte des hommes.

Le régime monarchique place son intérêt à « colorer du nom de religion, la crainte qui doit les maîtriser, afin (que les hommes) combattent pour leur servitude, comme s'il s'agissait de leur salut ». La critique des livres saints Les chapitres I à XII élaborent une critique historique, interne et externe, de la Bible ainsi qu'une critique de l'interprétation. Passées au tamis d'une analyse rationnelle, les révélations des Livres saints sont montrées comme adaptée à la nature et aux capacités intellectuelles de ceux qui les reçoivent ; en somme, les lois de la nature se retrouvent toujours, telles que la raison peut les dévoiler.

La loi divine, religion commune à tous les hommes, est d'aimer Dieu comme un bien souverain, sans craindre de châtiment .

Les cérémonies du culte concernent uniquement le bien temporel de l'État et ne contribuent en rien à la béatitude et à la vertu.

Les miracles ne peuvent nous permettre de connaître ni l'essence, ni l'existence de Dieu.

La nature conserve un ordre. »

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