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Spinoza - Politique

Publié le 08/05/2005

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spinoza
S'il était aussi facile de commander aux esprits qu'aux langues, aucun gouvernement ne se trouverait jamais en péril et aucune autorité n'aurait besoin de s'exercer par des moyens violents. Car les sujets orienteraient tous leur vie selon le bon plaisir des gouvernants et nul ne porterait jamais de jugement sur le vrai et le faux, ni sur le juste et l'injuste, que conformément au vouloir de ceux-ci. Mais [...] les choses sont bien loin de se passer de la sorte, car jamais l'esprit d'un homme ne saurait tomber sous l'absolue dépendance de qui que ce soit. Nul ne saurait, de son propre chef, non plus que contraint, transférer à qui que ce soit la totalité de son droit naturel, ni son aptitude à raisonner et juger librement en toute circonstance. Par suite, une autorité politique qui prétend s'exercer jusque sur les esprits est qualifiée de violente; une majesté souveraine, d'autre part, commet une violation de droit et se rend coupable d'usurpation à l'égard de ses sujets, quand elle tente de leur imposer les notions qu'il leur faudra accepter pour vraies ou rejeter pour fausses, ainsi que les croyances dont devra s'inspirer leur vénération pour Dieu. En effet, tout homme jouit d'une pleine indépendance en matière de pensée et de croyance ; jamais, fût-ce de bon gré, il ne saurait aliéner ce droit individuel. SPINOZA

La liberté de penser et d'exprimer ses idées est inaliénable. Aucun régime politique ne peut aliéner la raison de l'homme. La liberté de penser est un droit naturel.

spinoza

« Les États non démocratiques, ceux qui ignorent la liberté de penser et surtout qui ignorent le lien nécessaire entrepuissance et liberté, vont très vite devoir faire face à des révoltes, des révolutions.

Au contraire, l'État rationnel –l'État démocratique – anticipera sur la violence. Échapper à l'esclavage, c'est vivre dans un État qui s'identifie à la raison et qui garantit sécurité et liberté.

Laliberté de pensée ne doit connaître aucune limite.

C'est l'un des fondements essentiels de toute démocratie. QUESTION 3 • L'autorité politique peut-elle limiter la liberté de pensée ?La monarchie absolue, la dictature, toute forme de gouvernement qui ne tolère aucun autre parti que le sien, qui netolère aucune opposition, sont des autorités politiques qui limitent la liberté de pensée.

Notre siècle n'a pas étéavare en gouvernements totalitaires.

Que ce soit Hitler, Staline, Pol Pot, et malheureusement bien d'autres, tousceshommes politiques refusaient non seulement la liberté d'expression mais niaient aussi la liberté de penser.

Il est doncpossible à une autorité politique de limiter la liberté de pensée.Mais un gouvernement qui menace la liberté de pensée porte en lui son processus autodestructeur.

Car aucungouvernement, même s'il peut, comme nous l'avons vu, asservir ses membres, n'a de pouvoir infini, définitif, sur lapensée, étant lui-même soumis à la durée.

Car limiter n'est pas éliminer.

La suppression politique de la liberté estplus une menace pour l'autorité politique elle-même que son autorisation.

Sa suppression entraîne la fin de la paix.C'est pourquoi la liberté individuelle doit être accordée à tous par l'autorité politique si elle veut durer.L'indépendance absolue de la pensée et de la liberté de penser est indispensable à la paix publique.

Ainsi ladémocratie, contrat fondé en raison, résultat d'un calcul, peut seule assurer la liberté.Spinoza vivait en Hollande, pays très tolérant.

La libre République hollandaise représentait en quelque sorte cettecommunauté politique, dont le principe écartait la tyrannie personnelle d'un monarque.

La liberté est le bien le plusprécieux : liberté de parole, liberté de jugement, liberté de culte sont indissociables.

La liberté n'admet ni préjugés,ni contraintes.

Si seuls les actes étaient poursuivis et non les paroles, le droit réel existerait et non son apparence,nous dit Spinoza.

Ajoutons cependant qu'il serait pernicieux d'accorder ce droit en toute circonstance, car il est desparoles dangereuses pour la communauté (pensez à la diffamation, aux rumeurs, par exemple).Ainsi, un gouvernement a la possibilité de promulguer des lois interdisant la liberté de penser différemment : pensez,par exemple, aux gouvernements théocratiques d'aujourd'hui.

Mais ces gouvernements peuvent changer et les loisaussi.

Par contre, ce qui ne changera jamais, c'est la nature même de l'homme, être de raison.

La liberté de penseret de s'exprimer est inhérente à la nature humaine, et si l'on peut parfois l'étouffer, on ne pourra jamais l'annihiler. SPINOZA (Baruch). Né à Amsterdam en 1632, mort à La Haye en 1677. Il apprit l'hébreu, le latin, le français dans les écoles juives et latines, et travailla dans la maison de commercefamiliale.

Accusé d' « effroyables hérésies », Spinoza échappa de peu à un assassinat en 1656, et fut excommuniéde la synagogue la même année.

Il apprit la taille des instruments d'optique, vendit des verres télescopes pourvivre, et s'initia à la philosophie de Descartes.

Il constitua un cercle d'études près de Leyde, travailla intensémentde 1663 à 1670, et acquit une réputation considérable.

En 1670, il s'installa à La Haye, partageant sa vie entre laméditation philosophique et la taille des verres pour microscopes.

Il fut chargé en 1673 d'une mission secrète auprèsdu prince de Condé et du maréchal de Luxembourg.

Sa position devint ensuite de plus en plus difficile.

Il se rendit àAmsterdam, mais renonça à s'y établir.

En 1676, il reçut de nombreuses visites de Leibniz, qui niera plus tard l'avoirrencontré.

Malade, il mit de l'ordre dans ses manuscrits, en brûla peut-être.

Il mourut paisiblement et fut enterrédans la fosse commune.

Un don anonyme permit la publication intégrale (le ses manuscrits.

— Il professa un grandlibéralisme en politique et se montra rationaliste dans les questions religieuses.

Malgré un certain nombre d'ouvrages,on peut dire que Spinoza fut l'homme d'un seul livre : l'Ethique.

Le caractère géométrique de ce livre permet dedéfinir la pensée métaphysique de Spinoza à l'aide de ses propres définitions : « Par cause de soi, j entends ce dontl'essence enveloppe l'existence, autrement dit ce dont la nature ne peut être conçue qu'existante.

— Parsubstance, j'entends ce qui est eu soi et est conçu par soi, c'est-à-dire ce dont.

le concept n'a pas besoin duconcept d'une autre chose pour être formé.

— Par attribut, j'entends ce que l'entendement perçoit de la substancecomme constituant son essence.

— Par mode, j'entends les affections de la substance, autrement dit ce qui est enautre chose, par quoi il est aussi conçu.

— Par Dieu, j'entends un être absolument infini, c'est-à-dire une substanceconsistant en une infinité d'attributs, dont chacun exprime une essence éternelle et infinie.

— Est dite libre la chosequi existe d'après la seule nécessité de sa nature et est déterminée par soi seule à agir.

— Par éternité, j'entendsl'existence elle-même, en tant qu'elle est conçue comme suivant nécessairement de la seule définition d'une choseéternelle.

— D'une cause déterminée donnée, suit nécessairement un effet.

— Par corps, j'entends un mode quiexprime, d'une façon définie et déterminée, l'essence de Dieu en tant qu'elle est considérée comme chose étendue.— Par idée, j'entends un concept de l'esprit que l'esprit forme parce qu'il est une chose pensante.

— La durée est la. »

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