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Science et métaphysique ?

Publié le 13/04/2009

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La connaissance humaine se trouve en une situation singulière : elle est liée au sentiment de sa propre insuffisance, elle tend à se dépasser. En un sens, elle est «science«, et l'on peut sans erreur dire que seule la science connaît. Par ailleurs, cependant, l'homme juge la science, comprend sa relativité. Faut-il alors reconnaître qu'il atteint une connaissance métaphysique? Mais comment exprimer le contenu de cette connaissance?

Nous sentons bien qu'il nous échappe, et que l'absolu ne peut être connu. Nous voici donc renvoyés sans cesse de l'affirmation de la réalité de la métaphysique à celle de sa vanité. Si nous considérons la science, nous sentons qu'elle ne saurait suffire, et, si nous considérons la métaphysique, nous ne lui trouvons aucun contenu (sinon celui que lui fournissent des constructions arbitraires, incapables de s'imposer à tous les esprits, et dont tout nous indique qu'elles émanent d'un usage illégitime de la raison).

« est en droit de mettre sous ces mots).

Elle croit atteindre la cause là où seul le rapport constant lui est donné.Il faut donc que la pensée pense la science comme science, c'est-à-dire la pense comme relative.

Mais la penséene peut penser ainsi la science que par rapport à l'absolu, donc qu'en étant, en quelque mesure, métaphysique.Quel est donc cet absolu, présent à la pensée, et qui lui permet de tenir la science pour relative ? Faut-il voir,dans le dépassement de la science par la conscience, la simple impression d'un manque, d'une imperfection ?L'infinité spirituelle qui dépasse toute connaissance ne sera-t-elle jamais révélée que dans l'expérience de la misèrede notre connaissance? Ne peut-elle être considérée à son tour comme connue ? C.

- Possibilité de la métaphysique Et sans doute faut-il reconnaître, avec DESCARTES , que l'idée de l'infini est première par rapport à celle du fini.

Si l'infini ne nous était connu en quelque façon, pourrions-nous former l'idée du fini? Si l'absolu ne nous était présenten quelque manière, penserions-nous le relatif?Mais DESCARTES dit aussi que l'infini est conçu, et non compris.

Il faut donc préciser ce qu'on entend par connaissance.

La connaissance scientifique aperçoit son objet, et le détermine.

La connaissance métaphysique nesaurait procéder de la sorte : il n'y a pas d'intuition de l'absolu, et l'absolu ne saurait être déterminé (puisque,déterminer l'absolu, c'est le rendre relatif, ce qui nous ramène précisément à l'expérience, à la connaissancecommune et à la science).Ce n'est que par la méthode réflexive que la métaphysique peut poser le sujet.

Ainsi, DESCARTES comprend que le «je pense» est le fondement de toute certitude.

Ainsi, KANT s'élève de la science aux conditions de la science, et trouve ces conditions dans l'esprit.

Toute connaissance suppose un esprit connaissant, tout ordre aperçu dansl'objet suppose l'unité de cet ordre, unité qui est l'esprit même.

Et la certitude de l'esprit est bien notre premièrecertitude, celle qui conditionne toutes les autres.

Pour qui « conduit ses pensées par ordre », l'esprit est premier, et la science apparaît comme son œuvre.On voit qu'il est également permis de dire, selon ce qu'on entend par connaissance, qu'il n'y a pas deconnaissance métaphysique, et que toute connaissance adéquate procède de la métaphysique.

Si, en effet, onappelle connaissance l'intuition d'un objet et sa détermination, il faut avouer qu'il n'y a pas de connaissancemétaphysique : l'objet en soi ni l'esprit ne sont intuitivement connus (la chose en soi échappe, et l'esprit ne sauraitêtre connu, puisqu'il est ce qui connaît) - l'objet en soi ni l'esprit ne sont déterminés (la chose en soi déterminéedevient phénomène, l'esprit n'est pas déterminé, puisqu'il est ce qui détermine, et qu'en soi il est liberté).

Mais cetteconnaissance même, intuitive et déterminante, ne peut être pensée que par rapport à l'esprit qui est sa source: etla réflexion de l'esprit sur soi constitue une connaissance d'un genre particulier, connaissance supérieure à lascience, connaissance qui conçoit plus qu'elle ne comprend, et qu'on peut à bon droit tenir pour métaphysique.Le mot métaphysique, il est vrai, ne désigne pas seulement l'étude de l'esprit, mais celle des choses en soi, de cequ'est l'objet en lui-même, par opposition aux apparences qu'il présente.

En ce sens, nous croyons que lamétaphysique ne saurait nous donner aucune certitude.

Pour penser qu'elle atteigne l'objet, il faudrait en effet,avec l'idéalisme absolu, estimer que l'objet se réduit à l'esprit, et que la certitude que nous donne la métaphysiquerelativement à l'esprit contient toute certitude.

Mais si tout n'est pas esprit, l'objet ne peut être que supposé, poséà titre d'extériorité par le sujet pour expliquer que quelque chose, dans la connaissance, résiste à l'esprit.

C'est direque la métaphysique ne peut nous fournir sur l'objet qu'un ensemble de probabilités : ces probabilités nouspermettront de construire un système de l'univers : mais ce système demeurera hypothétique.

En ce sens, lamétaphysique est croyance, plus que connaissance.. »

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