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Saint-Thomas: justice et lois

Publié le 27/02/2008

Extrait du document

justice
Nous avons dit, à propos de l'étude des lois, que les actes humains soumis aux lois portent sur des situations singulières qui peuvent varier à l'infini. Il est donc impossible d'instituer une loi qui ne serait jamais dans aucun cas en défaut. Pour établir une loi, les législateurs considèrent les conditions générales; mais l'observance de cette loi serait dans certaines situations contraire à la justice et au bien commun que la loi entend sauvegarder. Par exemple, la loi déclare qu'il faut rendre un dépôt, ce qui est juste dans la généralité des cas, mais peut devenir dangereux dans des cas particuliers, tel le fou qui réclame l'épée qu'il a déposée, ou l'individu qui demande son dépôt pour trahir sa patrie. En pareilles circonstances et autres semblables, il serait mal d'obéir à la loi, et le bien consiste alors à transgresser la lettre de la loi pour rester fidèle à l'esprit de justice et à l'exigence du bien commun. SAINT THOMAS

Thème : l'application des lois ou l'exercice de la justice

 

Thèse : le rapport entre la généralité de la loi et la particularité des cas auxquels la loi est supposée s'appliquer, permet occasionnellement de désobéir à la loi

 

Problème : faut-il se soumettre aux lois à tout prix? La question est celle du paradoxe : « summum jus, summa injuria « (Cicéron, De Oficiis) : comment une apllication trop rigoureuse peut-elle coïncider avec le comble de l'injustice?

 

Enjeu : souligner la nécessité d'un principe correctif (équité) ; Thomas est ici fidèle lecteur d'Aristote (Ethique à Nicomaque, livre V, chapitre)

 

Plan :

 

1- La loi, toujours en défaut par rapport aux cas qu'elle prétend gérer (Du début à « ... entend sauvegarder «)

 

a) De « Nous avons dit ... « à « ... en défaut « = les lois et les cas : un écart de principe

b) « Pour établir ... « à « ... entend sauvegarder « = un écart tel que la transgression des lois, en vue  de préserver la justice, s'impose dans certains cas

 

2- Exemple (de « Par exemple ... « à « ... pour trahir sa patrie «)

a) De « « Par exemple ... « à « ... généralité des cas « = un exemple d'énoncé général

b) De «  mais peut devenir dangereux ... « à « ... pour trahir sa patrie « = le fou, le traitre, ne peuvent tomber sous le coup de cette loi.

 

3- Conclusion : le bien est irréductible au fait d'obéir aux loix (De « En pareilles circonstances... « à « ...l'exigence du bien commun «)

 

  • 1) Universalité de la loi
  • 2) Singularité des situations
  • 3) La justice supérieure

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