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Saint Thomas d'Aquin: L'homme est libre.

Publié le 17/04/2009

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saint thomas
L'homme est libre: sans quoi conseils, exhortations, préceptes, interdictions, récompenses et châtiments seraient vains. Pour mettre en évidence cette liberté, on doit remarquer que certains êtres agissent sans discernement, comme la pierre qui tombe, et il en est ainsi de tous les êtres privés du pouvoir de connaître. D'autres, comme les animaux, agissent par un discernement, mais qui n'est pas libre. En voyant le loup, la brebis juge bon de fuir, mais par un discernement naturel et non libre, car ce discernement est l'expression d'un instinct naturel (...). Il en va de même pour tout discernement chez les animaux. Mais l'homme agit par jugement, car c'est par le pouvoir de connaître qu'il estime devoir fuir ou poursuivre une chose. Et comme un tel jugement n'est pas l'effet d'un instinct naturel, mais un acte qui procède de la raison, l'homme agit par un jugement libre qui le rend capable de diversifier son action. Saint Thomas d'Aquin

• La remarque « L'homme est libre... vains « n'indique-t-elle pas que saint Thomas se place ici dans une perspective chrétienne ? Sinon pourrait-elle avoir valeur de preuve ? • Saint Thomas ne distingue pas en fait entre « discernement « et « jugement «, mais il emploie toujours le même terme : judicium (Cf. Sum. Theol., I, 83, Resp., d'où ce texte est tiré). Il est donc inutile de disserter sur cette distinction. • La brebis peut-elle ne pas fuir devant le loup? Non. Ainsi son « jugement est déterminé à un seul objet «. Comme tous les animaux sans raison « c'est par une estimation de nature que la brebis juge que le loup lui est ennemi, et ce jugement la décide à fuir «. Ainsi « les animaux dénués de raison sont, d'une certaine manière, de mouvement ou d'action libre, mais non de jugement libre «. En revanche, l'homme possède « un jugement pratique non déterminé à un seul parti par la nature «, il est donc « nécessairement doué de libre arbitre « car « l'intellect meut la volonté par la forme qu'il appréhende « (Contra Gentiles, II, 48).

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