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Saint Thomas d'Aquin. (résumé de la philosophie)

Publié le 28/10/2009

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saint thomas

Des Pères grecs et latins, de Clément d'Alexandrie et d'Augustin jusqu'à Thomas d'Aquin, il y a huit siècles que nous sautons d'un seul coup de plume. Non pas qu'entre eux et Thomas il n'y ait eu personne qui philosophât et dont la pensée ne mérite attention, mais parce que d'une certaine façon c'est en Thomas que l'accord entre la «science« et la foi, entre le « su « et le « cru « atteint un tel degré de cohérence architecturale que, mutatis mutandis, Thomas est à Aristote ce qu'Augustin est à Platon. Thomas naquit dans une famille de seigneurs féodaux, dans cette ville forteresse de Roccasecca, demeure habituelle des d'Aquin. Sa famille, peu sensible au nouveau courant évangélique qui soufflait dans l'Eglise, le destinait à devenir l'abbé de la toute proche Abbaye bénédictine du Mont-Cassin, à la fois haut-lieu culturel et puissance féodale. C'est en cette abbaye qu'il reçut sa première éducation l'initiant à la science arabe et à la raison grecque.
A dix-neuf ans, quelques mois après la mort de son père, il prit l'habit du nouvel ordre religieux des Frères Prêcheurs, fondé trente ans plutôt. Sa mère, Théodora, s'opposant à sa vocation qui ruinait ses espérances de le voir abbé et que déconcertait cette « nouveauté « évangélique si contraire au « bon ordre « d'une société qui honorait pouvoir et richesse, dépêcha ses fils aînés pour lui mettre la main dessus et le faire revenir à une meilleure compréhension des choses. En résidence forcée à Roccasecca, où lui fut même offerte, selon la légende, l'occasion de rompre une continence qu'on n'estimait point devoir être inattaquable, Thomas tint bon et resta ferme en sa résolution. L'affaire familiale se conclut au bout d'un an : Thomas regagna sa liberté de mouvement, gagna Naples et son Ordre, puis prit la route de Paris où T'attendait le couvent dominicain de Saint Jacques et l'Université de Paris, cette «Nouvelle Athènes«.


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« arguments de convenance, mais non vis-à-vis des incroyants; sinon l'insuffisance de ces arguments les confirmeraitdans leur négation, et ils estimeraient l'assentiment de notre foi n'être appuyée que sur de fragiles raisons.

(Sommecontre les Gentils) Nous ne pouvons ici entrer dans l'articulation de la pensée proprement philosophique et conceptuellementthéologique de Saint Thomas.

Les extraits suivants donneront quand même une idée de sa façon d'aborder lesthèmes éthiques. Actes humains et actes de l'homme Des actions accomplies par l'homme seules sont dites humaines celles qui sont propres à l'homme, en tantqu'homme.

L'homme en effet diffère des autres créatures qui sont irrationnelles, en ce qu'il est maître de ses actes,et ces actes seuls sont des actes humains; or l'homme est maître de ses actes par la raison et la volonté.Autrement ce sont des actions de l'homme, non des actions humaines, c'est-à-dire de l'homme en tant qu'homme. (Somme théologique, Seconde Partie) La grâce ne supprime pas la nature, mais la parfait, (gratia non tollit naturam sed perficit). L'occisión d'un innocent est contraire à la loi naturelle, tout comme l'adultère et le vol.

Or il se trouve que Dieu en disposa autrement.

Par exemple, lorsqu'il ordonna à Abraham de tuer son fils innocent, aux Juifs, de dérober lesvases prêtés par les Egyptiens, à Osée, de prendre pour femme une prostituée. ...De mort naturelle, meurent tous les hommes sans distinction, tant innocents que coupables.

Cette mort naturellefut introduite par la puissance divine en raison du péché originel, selon ce dire du Livre des Rois : « C'est le Seigneurqui donne la mort et qui donne la vie».

Voilà pourquoi c'est sans aucune injustice que la mort peut être infligée àquiconque, innocent ou coupable, sur l'ordre de Dieu. Semblablement, l'adultère est l'union avec la femme d'autrui; mais cette femme lui fut destinée par une loi positivedivine.

Aussi, qu'un homme s'unisse à quelque femme que ce soit sur l'ordre de Dieu, il n'y a là ni adultère nifornication. La même raison vaut pour le vol, qui est l'enlèvement du bien d'autrui.

En effet, prendre quoi que ce soit sur Tordrede Dieu, Seigneur de l'univers, ce n'est point le prendre contre la volonté du propriétaire, ce qui constitue le vol. (Somme théologique, Seconde Partie) Sans un minimum de bien-être, la vertu est impraticable Or pour qu'un homme mène une vie bonne, deux conditions sont requises : l'une, la principale, est d'agir selon lavertu; car la vertu est ce par quoi on vit bien.

L'autre secondaire, et comme instrumentale, consiste dans lasuffisance des biens corporels dont l'usage est nécessaire à l'acte de vertu.

L'unité elle-même de l'homme estcausée par la nature, mais l'unité de la multitude, que l'on appelle paix, doit être procurée par les soins dugouvernant.

(id.) La guerre juste Pour qu'une guerre soit juste, trois choses sont nécessaires : 1° L'autorité du prince, d'après l'ordre duquel la guerre doit être entreprise; car il n'appartient pas à un particulier defaire la guerre, parce qu'il peut pour obtenir justice avoir recours au jugement de son supérieur. 2° Il faut une juste cause, c'est-à-dire qu'il faut que ceux que l'on attaque aient, par une faute, mérité d'êtreattaqués. 3° Il est nécessaire que l'intention de ceux qui combattent soit droite, c'est-à-dire qu'ils se proposent de faire lebien ou d'éviter un mal...

Par suite, il peut arriver que, quoique la guerre ait été déclarée par l'autorité légitime etpour une juste cause, elle soit néanmoins rendue illicite par la perversité de l'intention de celui qui la fait.

Car saintAugustin dit : « Ce qu'on blâme à juste titre, dans la guerre, c'est le désir de nuire, la cruauté de la vengeance, uneâme inapaisée et implacable, la fureur des représailles, la passion de la domination, et autres sentimentssemblables».

(id.) D'après ce court extrait nous pouvons nous rendre compte qu'à s'en tenir aux conditions mêmes de Thomas, il estplus que malaisé de pouvoir reconnaître comme juste quelque guerre que ce fût ou soit.

Avec un humour, sansdoute volontaire, il avait souligné dans un autre passage que, dans une guerre, au moins un des deux est injuste, cequi laisse supposer que le cas où les deux parties sont injustes est loin d'être rare.

Quoi qu'il en soit, aujourd'hui, às'en tenir aux conditions de Thomas, toute guerre de par ce qu'elle entraîne comme maux devrait être déclaréeinjuste en son principe.

Que plus impérativement que jamais l'évangile commande la non-violence active etn'autorise rien d'autre, c'est ce qui est encore loin d'être reconnu par le magistère officiel. Les œuvres de saint Thomas. »

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