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RUSSELL: Croyance et connaissance

Publié le 02/03/2009

Extrait du document

russell
On imaginerait facilement d'abord que la connaissance puisse se définir comme " la croyance vraie". Quand ce que nous croyons est vrai, on pourrait supposer que nous avons la connaissance de ce que nous croyons. Mais cela ne s'accorderait pas avec la manière dont le mot est employé communément. Pour prendre un exemple très vulgaire: si un homme croit que le nom de dernier premier ministre commençait par un B, il croit ce qui est vrai, puisque le dernier Premier ministre était Sir Henry Campbell Bannerman. Mais s'il croit que M. Balfour était le dernier Premier ministre, il croira toujours que le nom du dernier Premier ministre commence par un B,et cependant cette croyance, quoique vraie, ne sera pas estimée constituer une connaissance. Si un journal, par une anticipation intelligente, annonce le résultat dune bataille avant qu'ait été reçu aucun télégramme donnant le résultat, il peut par chance annoncer ce qui se trouve ensuite être le résultat juste, et produire une croyance chez quelques uns de ses lecteurs les moins expérimentés. Mais bien que leur croyance soit vraie, on ne peut pas dire qu'ils aient une connaissance. Il est donc clair quune croyance vraie n'est pas une connnaissance, quand elle est déduite d'une croyance fausse. De même, une croyance vraie ne peut pas être appelée une connaissance quand elle est déduite, par la voie d'un raisonnement faux, même de prémisses vraies. Si je sais que tous les Grecs sont des hommes et que Socrate était un homme, et que j'en infère que Socrate était un Grec, on ne peut pas dire que je sache que Socrate était un Grec, parce que, bien que mes prémisses et ma conclusion soient vraies, la conclusion ne suit pas des prémisses. RUSSELL

- Thème (ce dont il est question) : Il s’agit ici d’un extrait d’un texte de Russel dans lequel l'auteur cherche quelles sont les conditions nécessaires qui permettent de savoir si on a affaire à une croyance vraie ou à une connaissance. 

- Problème (ce qui fait question) : Russel cherche à faire la différence entre un croyance vraie et une connaissance. Quels sont les critères qui permettent de déterminer si on a affaire à l’une ou à l’autre, ou plutôt, comment reconnaît-on un raisonnement viable d’un autre qui ne l’est pas, même si les deux réponses sont identiques ?

- Thèse (proposition philosophique défendue par l’auteur) : Russel cherche à montrer que malgré les apparences, une des deux réponses est fausse simplement parce qu’elle repose sur un raisonnement erroné. Autrement dit, la vérité d’une proposition consiste non seulement dans sa conformité au réel, mais aussi dans la logique du raisonnement.

- Structure (manière dont est composée le texte) à Si le commentaire est composé, il faut dégager 3 thèmes, 3 manière d’aborder le problème par l’auteur, et dans le corps du commentaire, commenter et développer ces thèmes en s’appuyant sur le texte, sans le suivre linéairement. Si le commentaire est linéaire, il est possible de découper le texte en 2 ou 3 parties, de dégager leur thème, et de les commenter ligne à ligne.

 

Nous allons ici, pour des besoins de compréhension, utiliser la méthode du commentaire linéaire :

à Au départ « On imaginerait … employé communément « : Russel pose ici sa thèse, thèse qu’il cherchera à démontrer dans la suite de son raisonnement. Il tente de définir ce que nous entendons par croyance.

à Puis « Pour rendre un exemple très vulgaire … On ne peut pas dire qu’ils aient une connaissance « : Russel tente d’illustrer son propos par des exemples pour permettre de saisir son raisonnement.

à Enfin « Il est donc clair qu’une croyance … les prémisses « : Russel peut conclure son raisonnement et affirmer qu’une croyance vraie n’est pas une connaissance, même si toutes deux posent une même « vérité «.

 

russell

« II/ Illustration :Pour prendre un exemple très vulgaire: si un homme croit que le nom de dernier premier ministre commençait par unB, il croit ce qui est vrai, puisque le dernier Premier ministre était Sir Henry Campbell Bannerman.

Mais s'il croit queM.

Balfour était le dernier Premier ministre, il croira toujours que le nom du dernier Premier ministre commence par unB, et cependant cette croyance, quoique vraie, ne sera pas estimée constituer une connaissance.Si un journal, par une anticipation intelligente, annonce le résultat dune bataille avant qu'ait été reçu aucuntélégramme donnant le résultat, il peut par chance annoncer ce qui se trouve ensuite être le résultat juste, etproduire une croyance chez quelques uns de ses lecteurs les moins expérimentés.

Mais bien que leur croyance soitvraie, on ne peut pas dire qu'ils aient une connaissance.

● Dans cette partie, Russel illustre son propos par des exemples, et tente de montrer comment danscertains cas, quelque chose de vrai peut en réalité être soit faux, soit le résultat du hasard et non pas d'unraisonnement logique.

Le premier exemple traite du nom d'un homme politique.

Lorsque je dis que le première lettre du nom est unB, il faudrait, pour que ce soit une connaissance, que cette indication soit non pas une indication donnée au hasard,ou issue d'un savoir approximatif, mais qu'elle soit le résultat d'un véritable raisonnement.

Autrement dit, je peux direque la première lettre est B dans deux cas :- je me souviens vaguement avoir entendu prononcer le nom du premier ministre, et je me souviens qu'il y avait audébut de son nom la sonorité B.

Aussi, je dis que la première lettre de son nom est B.

à Or, il se trouve que par hasard, c'est la bonne lettre, le premier ministre s'appelle Bannerman.

Mais je ne connaissais pas le nom de ceministre, cela aurait pu être Bannerman ou Balfour, pour moi, cela ne fait aucune différence.

è Ici, nous avons une croyance vraie : la réponse est vraie, mais elle ne vient pas d'une connaissance, d'un raisonnement logique, d'un savoir préalable sûr.- Je sais que le premier ministre s'appelle Bannerman, et je veux donner un indice à quelqu'un sur le nom de ceministre.

Je dis que la première lettre de son nom est le B.

à C'est la bonne lettre, ma réponse est issue d'un raisonnement, d'une connaissance.

è Ici, c'est une connaissance parce que ma réponse est motivée. è Je peux donc avoir une réponse qui soit bonne sans que cela implique pour autant que je connaisse ce dont jeparle.

Je peux avoir une croyance vraie, c'est-à-dire prononcer par hasard une proposition qui soit bonne, cela neveut pas dire que j'ai une connaissance.

● Russel prend ensuite un second exemple, où le fait énoncé correspond exactement à la réalité, et nonpas uniquement de manière partielle.

Un journal annonce à l'avance un fait qui s'avère être vrai : mais ce n'est asparce qu'il y a une concordance parfaite entre ce que dit le journal et ce qui se passe dans le réel que la note dujournal eut être considérée comme le fruit d'une connaissance.

C'est un pur hasard que la réalité soit conforme à cequi a été prédit ; Russel parle dit « par chance ».

On peut tout au plus dire que le journal a un bon sens del'analyse.

Quant aux lecteurs qui ont approuvé l'analyse faire par le journal, on ne peut pas dire non plus qu'ils aienteu une connaissance.

Ils n'ont eu qu'une croyance qui s'est avérée être raie par la suite.

III/ C'est le raisonnement qui fait la différence :Il est donc clair qu'une croyance vraie n'est pas une connaissance, quand elle est déduite d'une croyance fausse.De même, une croyance vraie ne peut pas être appelée une connaissance quand elle est déduite, par la voie d'unraisonnement faux, même de prémisses vraies.

Si je sais que tous les Grecs sont des hommes et que Socrate étaitun homme, et que j'en infère que Socrate était un Grec, on ne peut pas dire que je sache que Socrate était unGrec, parce que, bien que mes prémisses et ma conclusion soient vraies, la conclusion ne suit pas des prémisses.

● Russel montre que ce qui permet de distinguer une croyance vraie d'une connaissance est leraisonnement qui la précède ou plutôt les raisons qui ont permis d'aboutir à la conclusion.

Ainsi, une croyance vraieest généralement issue d'une autre croyance qui elle, est fausse, ou d'un raisonnement erroné.

Il existe donc selonRussel diverses sortes de croyances : certaines d'entre elles sont vraies, parfois au point qu'il ne soit pasraisonnable d'en douter.

Cependant, ces croyances n'ont pas le même degré de certitude que celles qui font l'objetd'une connaissance directe et personnelle.

● Russel reprend ensuite un exemple pour expliquer son raisonnement : on eut avoir une réponse qui soitjuste, malgré un raisonnement faux parce que « la conclusion ne suit pas des prémisses ».

Il y a en effet lespropositions suivantes :- tous les Grecs sont des hommes.- Socrate est un homme à Socrate est un Grec.

Cette conclusion ne vient pas des prémisses : il s'agit bien des même termes, mais ils ne sont pas utilisés dans la même logique.

En effet, nulle part il est dit que tous les hommes sont des Grecs, maisseulement que tous les Grecs sont des hommes : cela signifie donc qu'il eut exister d'autres nationalités, et Socratepeut être un Spartiate, un Macédonien… Pour Russel, pour savoir si une proposition est vraie ou fausse, il faut l'analyser, la décomposer en sesultimes constituants.

Cela permet de pouvoir reformuler plus rigoureusement les propositions.

La méthode consiste àréduire une expression complexe en ses éléments les plus fondamentaux, à l'aide des outils de la logique formelle.Par exemple, une proposition comme « Tous les Grecs sont des hommes » doit être analysée de cette manière : « Siun x quelconque est un Grec, alors x est un homme.

» En se débarrassant dans le langage courant de tout ce qui. »

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