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ROUSSEAU: Peuple et Esclavage

Publié le 17/04/2009

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rousseau
Il ne serait pas raisonnable de croire que les peuples se sont d'abord jetés entre les bras d'un maître absolu sans conditions et sans retour, et que le premier moyen de pourvoir à la sûreté commune qu'aient imaginé des hommes fiers et indomptés, a été de se précipiter dans l'esclavage. En effet, pourquoi se sont-ils donné des supérieurs, si ce n'est pour les défendre contre l'oppression et protéger leurs biens, leurs libertés et leurs vies, qui sont, pour ainsi dire, les éléments constitutifs de leur être ? Or, dans les relations d'homme homme, le pis qui puisse arriver à l'un étant de se voir à la discrétion de l'autre, n'eut-il pas été contre le bon sens de commencer par se dépouiller entre les mains d'un chef des seules choses pour la conservation desquelles ils avaient besoin de son secours ? Quel équivalent eut-il pu leur offrir pour la concession d'un si beau droit et s'il eût osé l'exiger sous le prétexte de les défendre, n'eut-il pas aussitôt reçu la réponse... : Que nous fera de plus l'ennemi  ? Il est donc incontestable, et c'est la maxime fondamentale de tout le droit politique, que les peuples se sont donné des chefs pour défendre leur liberté et non pour les asservir. Si nous avons un prince, disait Pline à Trajan (1), c'est afin qu'il nous préserve d'avoir un maître. (1) Trajan : Empereur romain.ROUSSEAU

ROUSSEAU : UN ÉTAT POUR DÉFENDRE LA LIBERTÉ  

Pour Rousseau, un État n'est légitime que dans la mesure où il permet d'articuler la nécessité d'une société et la liberté des citoyens qui la composent. Il refuse donc l'idée d'un gouvernant aux pouvoirs sans limites (thèse de Hobbes), qui n'assurerait la sécurité de tous les citoyens qu'en leur faisant perdre leur liberté, c'est-à-dire leur humanité. Un chef politique légitime n'est le maître de personne : il fait respecter la loi voulue par le peuple souverain.

 

  • DIRECTIONS DE RECHERCHE

• L'étude précédente nous conduit à penser que nous avons affaire à un ensemble de raisonnements « par l'absurde «. Etudier donc précisément la progression de l'argumentation. (Cf. à un certain moment l'évocation du « bon sens «). • Que signifie être «à la discrétion de l'autre« ? • Quelle est l'importance, dans l'argumentation, des notations « d'abord « et « de commencer par «? • Qu'est-ce qui prouve, selon Rousseau (et sans même avoir besoin de savoir empiriquement ce qui a pu se passer) que « les peuples se sont donné des chefs pour défendre leur liberté et non pour les asservir«? • Cette dernière assertion est-elle la maxime fondamentale de tout le droit ? • Pourquoi, selon Rousseau, est-elle la maxime fondamentale de tout le droit politique ? • Si l'on peut répondre à cette question n'est-il pas alors aisé de « dégager l'intérêt philosophique du texte « ? Si l'on a su répondre aux autres n'est-il pas relativement facile d'apprécier la problématique de Rousseau ?

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« historique contingente et par conséquent révisable ; ensuite parce qu'on ne voit pas pourquoi les hommes seseraient soumis à un pouvoir qui s'avérerait aussi dangereux que l'état d'insécurité dont ils voulaient sortir ; enfinparce que la liberté étant naturelle à l'homme et par suite inaliénable, tout contrat qui s'aviserait de la supprimerserait dépourvu de valeur.

L'homme en effet ne peut vouloir que ce qui accomplit sa nature, et non pas ce qui porteatteinte à son humanité.Il en résulte que pour Rousseau le pouvoir n'est pas l'arbitraire comme l'obéissance n'est pas la servitude.

Si lesgouvernants ont bien l'exercice du pouvoir, ils n'en sont pas les propriétaires ; le pouvoir n'appartient qu'au peuplequi de son côté n'obéit pas à un homme mais à une loi pour autant qu'elle préserve ses libertés.

Ce qui signifie qu'uncontrat n'a de valeur que s'il concilie l'ordre et la liberté et non pas s'il pose comme condition que la conservation del'un passe par le sacrifice de l'autre.

Tel est pour Rousseau le fondement de l'autorité et de l'obéissance dont doits'inspirer tout droit politique. ROUSSEAU (Jean-Jacques). Né à Genève en 1712, mort à Ermenonville en 1778. Il n'est pas dans notre propos de résumer la vie de Rousseau, sou séjour aux Charmettes chez Mme de Warens, àMontmorency chez Mme d'Épinay, ses travaux de musique, sa persécution par les catholiques comme par lesprotestants, son voyage en Angleterre après sa fuite de Suisse ou l'hospitalité du marquis de Girardin à Ermenonville.Non plus que la mise à l'Assistance Publique des cinq enfants qu'il eut de Thérèse Levasseur, ou sa brouille avecGrimm et Diderot.

Jean-Jacques Rousseau fut seul, chassé de partout, et c'est en méditant sur son existencemalheureuse, qu'il a pu énoncer sa doctrine de philosophe.

Sa philosophie n'est pas un système, mais une vision dela condition humaine.

— Contrairement aux Encyclopédistes, l'homme, pour Rousseau, est naturellement bon etjuste.

Il fut heureux lorsqu'il vivait sans réfléchir, au milieu de la nature, uniquement préoccupé des soins matérielsde la vie quotidienne.

Puis, il a cherché à paraître, à dominer.

Il a inventé la propriété.

Sont venus l'inquiétuded'esprit, le goût du luxe, l'ambition, l'inégalité, les vices, la philosophie.

La société a corrompu l'homme, en l'élevant àla moralité.

La vie idéale n'est pas le retour à l'état de nature ; mais elle doit se rapprocher le plus possible de la vienaturelle.

C'est le coeur qui fournit à l'homme la preuve des vérités morales et religieuses, qui lui permet de goûteraux plaisirs de la générosité, de la bienfaisance, de l'amitié.

L'enfant, naturellement bon, doit être éduqué de façon«négative».

Il faut laisser libre cours à son propre développement.

Rousseau prône les vertus de l'intuition et del'émotion.

— Le fondement de toute société, c'est le contrat social, par lequel chaque contractant renonce à sapropre liberté au profit de la communauté, et se soumet à la volonté générale.

Rousseau pose ainsi le principe de lasouveraineté populaire.

Tant en littérature qu'en philosophie ou en politique (la Révolution française le revendiqua),l'influence de Rousseau fut considérable.

Il a véritablement transformé la sensibilité humaine.. »

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