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Rousseau contre les moralistes et pour les passions !

Publié le 17/04/2009

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rousseau
«Quoi qu'en disent les moralistes, l'entendement humain doit beaucoup aux passions, qui, d'un commun aveu, lui doivent beaucoup aussi: c'est par leur activité que notre raison se perfectionne; nous ne cherchons à connaítre que parce que nous désirons de jouir, et il n'est pas possible de concevoir pourquoi celui qui n'aurait ni désirs ni craintes se donnerait la peine de raisonner. Les passions, à leur tour, tirent leur origine de nos besoins, et leur progrès de nos connaissances; car on ne peut désirer ou craindre les choses que sur les idées qu'on en peut avoir, ou par la simple impulsion de la nature; et l'homme sauvage, privé de toute sorte de lumières, n'éprouve que les passions de cette dernière espèce; ses désirs ne passent pas ses besoins physiques ; les seuls biens, qu'il connaisse dans l'univers sont la nourriture, une femelle et le repos; les seuls maux qu'il craigne sont la douleur et la faim; je dis la douleur et non la mort; car jamais l'animal ne saura ce que c'est que mourir, et la connaissance de la mort, et de ses terreurs, est une des premières acquisitions que l'homme ait faites, en s'éloignant de la condition animale.» Rousseau, Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes

L1 à 3 --> Rousseau porte un regard d'anthropologue et non de moraliste. L'entendement (faculté de connaitre) doit son développement aux passions, par ce qu'elles sont le mobile profond et naturel de l'évolution de notre plus grande qualité humaine . Cette faculté a pour origine les passions : "qui naissent du corps et que l'âme prend pour elle-même" comme le dit Descartes et non quelques valeurs morales .    L3 à 12 -->L'auteur précise la nature de la passion : 2 sous partie 3 à 8 et 8 à 12 qui commandent deux types de passions , celles qui sont naturelles et celles qui viennent de la civilisation par le truchement de l'imagination et que sont les besoins artificiels (désir).

• Les moralistes classiques font preuve d'une méfiance exagérée à l'égard des passions qu'ils considèrent comme mauvaises et condamnent en y voyant la part de l'animalité qui est en nous. • Contre eux, Rousseau attire l'attention sur le caractère de réciprocité, les liens « dialectiques « qui unissent l'entendement aux passions. La raison nourrit les passions et les passions la raison. • La connaissance ne trouve-t-elle pas son impulsion dans le désir ? Par conséquent un homme sans passion saurait-il agir ou connaître ? et la connaissance n'accroît-elle pas à son tour nos passions ? (Cf. Hegel : « Rien de grand ne se fait sans passion «). • Quelle est la « modernité « de la réflexion de Rousseau ? Ce lien de réciprocité entre passions et raison n'est-il pas particulièrement sensible dans les sociétés contemporaines? Par opposition aux besoins limités et simples de l'homme primitif, les progrès techniques et scientifiques ne cessent-ils pas de multiplier les besoins et les passions des hommes, lesquelles appellent à leur tour le développement de nouvelles techniques ?

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