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ROUSSEAU: Contrat social et liberté

Publié le 29/04/2005

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Enfin chacun se donnant à tous ne se donne à personne, et comme il n'y a pas un associé sur lequel on n'acquière le même droit qu'on lui cède sur soi, on gagne l'équivalent de tout ce qu'on perd, et plus de force pour conserver ce qu'on a. Si donc on écarte du pacte social ce qui n'est pas de son essence, on trouvera qu'il se réduit aux termes suivants : Chacun de nous met en commun sa personne et toute sa puissance sous la suprême direction de la volonté générale; et nous recevons en corps chaque membre comme partie indivisible du tout. À l'instant, au lieu de la personne particulière de chaque contractant, cet acte d'association produit un corps moral et collectif composé d'autant de membres que l'assemblée a de voix, lequel reçoit de ce même acte son unité, son moi commun, sa vie et sa volonté. ROUSSEAULe contrat social est « le vrai fondement de la société », c'est lui qui donne naissance au peuple. Cela signifie d'abord que l'autorité politique n'existe pas naturellement mais procède d'une convention. Mais, face à d'autres théories du contrat qui envisagent l'entrée en politique selon le modèle du pacte de soumission, le « contrat social » défendu ici est un pacte d'association réciproque exigeant un accord unanime. Aucune soumission ne peut en effet être justifiée, ni par la recherche de la survie ni par celle de la sécurité. « On vit tranquille aussi dans les cachots, est-ce assez pour s'y trouver bien ? (1, 4) : à Hobbes qui voudrait faire de la sécurité l'objectif premier de l'État, Rousseau rappelle ainsi la valeur de la liberté.
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« d'une nouvelle forme, plus haute, de liberté.

Il y a bien, dans le contrat social, un renoncement de la part dechacun: renoncement à pouvoir tuer ou voler son prochain, et même l'acceptation d'un renoncement potentiel à sapropre vie, en cas de guerre, ou si l'on devient criminel: «c'est pour n'être pas la victime d'un assassin que l'onconsent à mourir si on le devient» dit Rousseau.

Telle est la dure loi du contrat social.

Mais ce renoncement à laliberté naturelle est l'avènement de la liberté civile: car obéir seulement à la volonté générale, c'est n'obéir àpersonne de particulier, ni à aucun groupe de pression, et c'est même s'obéir à soi-même puisque c'est ma volontéqui fonde la volonté générale.

De plus, c'est assurer sa sécurité et gagner un champ d'action bien plus vaste quedans l'état de nature: «au lieu d'une aliénation, ils n'ont fait qu'un échange avantageux d'une manière d'êtreincertaine et précaire contre une autre meilleure et plus sûre».

Ce libre renoncement à sa liberté n'a donc de sensque parce qu'il produit une liberté bien plus grande. Le contrat social et le repère LÉGAL/LÉGITIMELe texte de Rousseau met bien en oeuvre l'opposition entre le légal et le légitime.

Sa question est: à quelle conditionles lois sont-elles légitimes? Réponse: si elles sont le produit de la volonté générale (ce que visent en principe àréaliser les démocraties), et non celui de la volonté d'un individu ou d'un groupe particulier. ROUSSEAU (Jean-Jacques). Né à Genève en 1712, mort à Ermenonville en 1778. Il n'est pas dans notre propos de résumer la vie de Rousseau, sou séjour aux Charmettes chez Mme de Warens, àMontmorency chez Mme d'Épinay, ses travaux de musique, sa persécution par les catholiques comme par lesprotestants, son voyage en Angleterre après sa fuite de Suisse ou l'hospitalité du marquis de Girardin à Ermenonville.Non plus que la mise à l'Assistance Publique des cinq enfants qu'il eut de Thérèse Levasseur, ou sa brouille avecGrimm et Diderot.

Jean-Jacques Rousseau fut seul, chassé de partout, et c'est en méditant sur son existencemalheureuse, qu'il a pu énoncer sa doctrine de philosophe.

Sa philosophie n'est pas un système, mais une vision dela condition humaine.

— Contrairement aux Encyclopédistes, l'homme, pour Rousseau, est naturellement bon etjuste.

Il fut heureux lorsqu'il vivait sans réfléchir, au milieu de la nature, uniquement préoccupé des soins matérielsde la vie quotidienne.

Puis, il a cherché à paraître, à dominer.

Il a inventé la propriété.

Sont venus l'inquiétuded'esprit, le goût du luxe, l'ambition, l'inégalité, les vices, la philosophie.

La société a corrompu l'homme, en l'élevant àla moralité.

La vie idéale n'est pas le retour à l'état de nature ; mais elle doit se rapprocher le plus possible de la vienaturelle.

C'est le coeur qui fournit à l'homme la preuve des vérités morales et religieuses, qui lui permet de goûteraux plaisirs de la générosité, de la bienfaisance, de l'amitié.

L'enfant, naturellement bon, doit être éduqué de façon«négative».

Il faut laisser libre cours à son propre développement.

Rousseau prône les vertus de l'intuition et del'émotion.

— Le fondement de toute société, c'est le contrat social, par lequel chaque contractant renonce à sapropre liberté au profit de la communauté, et se soumet à la volonté générale.

Rousseau pose ainsi le principe de lasouveraineté populaire.

Tant en littérature qu'en philosophie ou en politique (la Révolution française le revendiqua),l'influence de Rousseau fut considérable.

Il a véritablement transformé la sensibilité humaine.. »

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