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Respecter le vivant est-ce renoncer à le transformer ?

Publié le 27/02/2008

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Alors que la morale traditionnelle est centrée sur le respect dû à la personne humaine, de plus en plus souvent de nos jours des voix s'élèvent pour réclamer une extension de cette notion à l'ensemble du vivant, afin d'imposer une stricte limitation des interventions humaines aussi bien sur les animaux que sur la vie humaine à son commencement. Doit-on véritablement le respect au vivant ? Que veut dire transformer le vivant ? Au sens propre, c'est intervenir sur le vivant, contre les processus naturel, c'est par exemple effectuer une sélection des individus pour obtenir des races d'animaux plus aptes à la consommation et à l'élevage, c'est aussi tenter d'obtenir des animaux plus beaux et plus solides. On peut étendre cet exemple aux végétaux, on par la technique de la greffe, on peut obtenir de véritables nouvelles espèces. La limite semble poser problème est celle de la manipulation génétique, qui semble contre-nature. Pour autant, ce travail de transformation du vivant va-t-il contre tout respect pour le vivant, peut-on se donner des limites à ce travail de transformation ? Aussi, il s'agit à la fois d'une question d'éthique et de manipulation du vivant.

« principalement aussi pour la conservation de la santé […] » La nature ne se contemple plus, elle se domine.

Elle ne chante plus les louanges de Dieu, elle est offerte à l'homme pour qu'il l'exploite et s'en rende « comme maître & possesseur ». Or, non seulement la compréhension de la science se voit transformée, mais dans un même mouvement, celle de la technique.

Si la science peut devenir pratique (et non plus seulement spéculative), c'est qu'elle peuts'appliquer dans une technique.

La technique n'est plus un art, un savoir-faire, une routine, elle devient une scienceappliquée. D'une part, il s'agit de connaître les éléments « aussi distinctement que nous connaissons les métiers de nos artisans ».

Puis « de les employer de même façon à tous les usages auxquels ils sont propres ».

Il n'est pas indifférent que l'activité artisanale devienne le modèle de la connaissance.

On connaît comme on agit ou ontransforme, et dans un même but.

La nature désenchantée n'est plus qu'un matériau offert à l'action de l'homme,dans son propre intérêt.

Connaître et fabriquer vont de pair. D'autre part, il s'agit « d'inventer une infinité d'artifices » pour jouir sans aucune peine de ce que fournit la nature.

La salut de l'homme provient de sa capacité à maîtriser et même dominer techniquement, artificiellement lanature. Ce projet d'une science intéressée, qui doive nous rendre apte à dominer et exploiter techniquement une nature désenchantée est encore le nôtre. Or la formule de Descartes est aussi précise que glacée ; il faut nous rendre « comme maître et possesseur de la nature ».

« Comme », car Dieu seul est véritablement maître & possesseur.

Cependant, l'homme est ici décrit comme un sujet qui a tous les droits sur une nature qui lui appartient (« possesseur »), et qui peut en faire ce que bon lui semble dans son propre intérêt (« maître »). Pour qu'un tel projet soit possible, il faut avoir vidé la nature de toute forme de vie qui pourrait limiter l'action de l'homme , et poser des bornes à ses désirs de domination & d'exploitation.

C'est ce qu'a fait la métaphysiquecartésienne, en établissant une différence radicale de nature entre corps & esprit.

Ce qui relève du corps n'estqu'une matière inerte, régie par les lois de la mécanique.

De même en assimilant les animaux à des machines,Descartes vide la notion de vie de tout contenu.

Précisons enfin que l'époque de Descartes est celle où Harvey découvre la circulation sanguine, où le corps commence à être désacralisé, et les tabous touchant la dissection, àtomber. Car ce qu'il y a de tout à fait remarquable dans le texte, c'est que le projet de domination technicienne de la nature ne concerne pas que la nature extérieure et l'exploitation des ressources naturelles.

La « philosophie pratique » est utile « principalement aussi pour la conservation de la santé ».

Le corps humain lui aussi, dans ce qu'il a de naturel, est objet de science, et même objet principal de la science.

« S'il est possible de trouver quelque moyen qui rende les hommes plus sages et plus habiles qu'ils n'ont été jusqu'ici, je crois que c'est dans la médecinequ'on doit le chercher. » La véritable libération des hommes ne viendrait pas selon Descartes de la politique, mais de la technique et de la médecine.

Nous deviendrons « plus sages & plus habiles », nous vivrons mieux, en nous rendant « comme maîtres & possesseurs de la nature ».

La science n'a pas d'autre but.

2) A quelle forme de respect a droit le vivant ? L'accroissement massif des interventions humaines sur le monde animal mais aussi sur l'embryon humain dans lespremiers stades de son développement semble pourtant imposer une interrogation sur les limites de l'action légitime.La question se pose d'abord comme une question de sauvegarde contre des menaces directes : l'action de l'hommeà l'égard du vivant provoque la disparition massive d'espèces végétales et animales; la notion de respect mettrait envaleur l'aspect précieux car fragile et non renouvelable à volonté de la vie sur terre.

Bien que décrété de manièreunilatérale, le respect peut-il fonder une communauté de tous les êtres vivants avec ce seul critère comme lien desolidarité ? Certains penseurs, notamment dans le monde anglo-saxon, ont reproché à la morale traditionnelle d'êtretrop centrée sur l'espèce humaine et ont tenté de formuler ce que pourraient être les droits des animaux.

Laquestion est cependant épineuse car il est difficile de tracer une limite nette entre les actes qui sont à interdireclairement (les traitements cruels envers les animaux) et ceux qu'il serait absurde de condamner (consommer desplantes).

Le respect pour les animaux implique-t-il, par exemple, la généralisation du végétarisme ? Ou seulement lamise en place de certaines normes dans le domaine de l'élevage ou de l'expérimentation biologique à des finsmédicales 3) L'avenir du respect dû au vivant.

Les formidables progrès de la biologie et de la médecine au cours des quarante dernières années placent l'hommedevant des situations totalement inédites et le conduisent à s'interroger sur le sens de sa vie, de sa mort, de sasouffrance, sur la réalité de son destin et le pourquoi des différences individuelles.

L'apparition des techniques de. »

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