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Qu'est-ce qu'un homme libre ?

Publié le 15/03/2009

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·        Eléments de définition

 

® Liberté = selon le sens commun, est pleinement libre celui qui a la possibilité de réaliser sans aucun obstacle que ce soit, tous ses désirs. Il s’agit donc d’un pouvoir absolu de la liberté capable de se déterminer infiniment (cf. Descartes, Lettre à Mesland, 6 février 1645)

-         Lorsque le terme s’entend comme liberté spécifiquement humaine, ce terme reçoit habituellement des déterminations morales, psychologiques et politiques.

-         La liberté morale serait donc le pouvoir idéalement défini de ne pas subir la contrainte des passions, des inclinations, ou de toute détermination qui ferait de l’homme un simple objet ou un esclave et non un sujet responsable de lui-même et de ses actes.

-         Liberté du sujet rationnel, ou libre arbitre : pouvoir de choix ou de décision qui repose sur le rôle du jugement dans la détermination de la volonté à agir d’une manière plutôt que d’une autre.

-         Liberté psychologique : comprise à partir de l’individualité psychologique d’un homme, cette conception de la liberté pourrait se résumer ainsi « être soi-même « en toute circonstance.

-         Liberté politique ou civile : définie comme le fait d’un homme vivant en société et plus particulièrement du citoyen jouissant de certains devoirs qui sont exigés de lui, la liberté politique prend son sens positif par opposition à toutes les formes de servitude ou d’oppression que des hommes font subir à d’autres hommes.

 

·        Angles d’analyse

 

® Le sultan semble le plus libre des hommes en son pays : riche et puissant, rien ne s’oppose à lui. Il met à mort à sa guise, prend les femmes de son choix, achète ce qu’il veut. Ses désirs sont des ordres, son plaisir fait la loi. Parce qu’aucune contrainte ne pèse sur lui, parce qu’il fait tout ce qui lui plait, il nous paraît tout-puissant et libre. Mais est-il pour autant le plus libre des hommes ?

® L’homme libre semble spontanément celui qui ne subit aucune contrainte, et qui a, comme on le dit couramment, le pouvoir de faire ce qu’il veut quand il le veut. Or, ce qu’il s’agit ici de mettre à la question c’est précisément cette définition spontanée de la liberté en essayant de penser en quoi consiste l’essence de la liberté – essence sur laquelle l’homme, s’il veut être véritablement libre, doit venir se régler.

® Le problème, en effet, c’est que l’homme est un être social ; il est donc soumis aux lois de son pays et obligé de respecter autrui. Cela signifie-t-il pour autant que nous ne sommes jamais véritablement libres ? Il va falloir s’efforcer de penser la notion de la liberté de telle sorte qu’elle soit conciliable avec l’état irréductiblement social de l’homme (qui n’est jamais un être solitaire). D’où l’on comprend que c’est bien le lien entre liberté de l’homme et règles ou lois qui doit être ici l’objet d’une analyse approfondie.

® Ce qui est en jeu ici c’est précisément l’essence véritable de la liberté car c’est à travers une telle définition que l’on pourra comprendre ce qui fait la liberté de l’homme et quelles en sont les conditions de réalisation.

« celui qui n'a pas d'autre loi que celle qu'il s'est lui-même donnée. · C'est aussi la force de suivre son plaisir : semblable, dit Platon dans le Gorgias , au tonneau percé qu'on veut remplir, le désir n'est jamais satisfait, et chercher à remplir ce tonneau est la tâche la plus éprouvante qui soit.

Etre libre, c'est doncavoir la force de suivre les exigences que notre nature nous impose, et ce indépendamment de la nuisance que celapourrait causer aux autres. · La puissance d'être libre, c'est en sommes la puissance d'être soi-même.

En cherchant toujours à réduire l'écart entre ceque l'on veut et ce que l'on a, en réalisant toujours ce qui nous vient du plus intime de notre être, nous réalisons notre être.Être libre, c'est s'affirmer soi-même.

On ne peut donc définir la liberté comme le pouvoir se réaliser pleinement en tantqu'individu, sans se soucier de l'autre. · Triompher des obstacles ® dans une société humaine, des contraintes pèsent sur nous.

Notre liberté, dit-on, s'arrête là où commence celle de l'autre.

Si nous voulons donc être tout à fait libres, il faut devenir tyran : il faut nier la liberté desautres, pour laisser s'étendre absolument la sienne.

La liberté du bon plaisir porte en soi le projet politique de la tyrannie,ou le caprice d'un seul est la loi contre tous les autres. · Le tyran peut mettre à mort qui il veut ; mais il aura beau lancer la pierre en l'air, toujours elle retombera contre savolonté.

Si être libre, c'est pouvoir tout ce que l'on veut, qu'on on le veut, alors nécessairement la liberté humaine a desbornes ; car les lois de la nature n'ont que faire de notre bon plaisir. · Affirmer sa propre nature, c'est nier tout ce qui va contre elle ; mais tout ce qui va contre elle ne peut être nié.

La libertédu bon plaisir est par nature limitée, ou elle n'est pas ; il suffit d'un obstacle infranchissable, et l'homme libre a trouvé sonmaître : un autre homme, l'âge, la mort.

L'essence de la liberté doit donc être cherchée ailleurs. II.

La nécessité d'une règle · La liberté du bon plaisir, qui consiste donc à ne se donner aucune règle, n'est qu'unE pseudo liberté.

Il semble que nousdevions alors revoir la notion exclusion quant à l'association de ces deux notions. · Une règle n'a rien d'une contrainte, elle est au contraire un outil, un tuteur, une route que l'on trace.

Elle relève donc d'uneprise de décision et en cela se donner une règle à soi-même quant à l'exercice de sa conduite, revient à faire passer saliberté de la puissance à l'acte. · Car au lieu d'être l'affirmation immédiate de notre propre nature, la liberté en est plutôt, dans un premier temps, lanégation.

Etre vraiment libre suppose de se retirer d'abord du jeu de nos désirs, non pour demeurer dans l'étatd'indétermination, mais pour se déterminer soi-même ensuite. · Faire l'exercice d'un tel pouvoir de négation du plaisir immédiat, et du pouvoir de se décider par après (ce qui est unerègle de conduite), c'est exercer son libre-arbitre ; pouvoir absolument indéterminé de choix, le libre arbitre ne sedétermine qu'après réflexion pour ou contre un désir qui se propose à nous.

La règle en ce sens peut se confondre avecle choix, car choisir c'est accepter de se donner une règle de conduite. · Cependant, se déterminer pour un désir et être déterminé par ce désir aboutissent au même résultat, puisque c'est cedésir qui nous pousse à nous déterminer nous-même pour lui.

Etre libre, c'est donc être déterminé à quelque chose, maisnon par ce quelque chose.

Le seul moyen est d'être déterminé par une règle, que l'on s'est posée à soi-même ; un telpouvoir de se donner des lois, voilà la liberté. · Le problème réside dans la définition même de l'autonomie qui ne doit plus être compris comme autosuffisance stricte etautarcie.

L'individu autonome est celui qui ne vit pas sans règles, ou selon des règles qui lui sont imposées du dehors,mais en vertu des seules lois qu'il s'est prescrites. · Le concept kantien d'autonomie, inspiré de la volonté générale de Rousseau, est le caractère de la volonté qui sedétermine en vertu de sa propre essence, c'est-à-dire qui ne se soumet qu'aux commandements de la raison pratiqueindépendamment de tout mobile sensible.

L'autonomie est donc la liberté d'un être en tant qu'être raisonnable. · Il s'agit juste de faire du sujet le souverain et le juge de ses propres lois auxquelles il se soumet.

Le concept d'autonomien'a de sens que dans et à travers la société. III. La règle : l'achèvement de la puissance de liberté · La véritable règle est celle qui est capable de nous déterminer jusqu'au bout de la réalisation de notre acte.

La règlecommence avec le choix mais se poursuit et s'actualise dans l'action.

La règle n'est donc pas quelque chose decomplètement abstrait, au contraire, elle partage sa nature avec la liberté à savoir l'action.

Une règle n'a de sens que sielle est appliquée, il en est de même pour la liberté. · Se donner une règle revient donc en quelque sorte à maximiser ses chances de réalisation de cette précieuse puissance deliberté.

S'il est certes vrai qu'elle relève de l'ascèse, elle est la véritable condition pour que notre liberté soit pleine et. »

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