Devoir de Philosophie

Qu'est-ce qui pousse les hommes à entrer en société ?

Publié le 27/02/2008

Extrait du document

Permet-elle à l?individu de développer des penchants qui sans elle resteraient cachés, ou bien ne fait-elle que brimer ses aspirations en rompant le développement naturel de l?individu ?     Problématisation :   Pour aborder le sujet, on pourrait très bien considérer que c?est la nature qui nous pousse à entrer en société, car en tout état de cause, il apparaît finalement que nous n?entrons jamais en société : nous y naissons. Toutefois, si la société était un état naturel, il serait difficile de rendre compte du fait que nombreux sont ceux qui voudraient en sortir. Ce faisant, il faut bien accepter qu?il y ait quelques avantages à vivre en société, car sinon, nous en sortirions tous. Cet état social résulte-t-il d?un instinct parfois déficient ou bien d?une nécessité extérieure à l?homme ?     Proposition de plan :   L?homme est un animal politique. a) Aristote part d?un constat : il n?y a pas d?hommes vivant en dehors de la société. L?homme est « un animal politique par nature » (Politiques I, 2, 1252b) et « celui qui est hors cité, naturellement bien sûr et non par le hasard des circonstances est soit un être dégradé soit un être surhumain » (Politiques I, 2, 1252b). La naturalité de la vie sociale est par ailleurs attestée par le fait que l?homme naît au sein d?une famille, première forme de vie sociale. b) D?autre part, « seul parmi les animaux l?homme a un langage » (Politiques I, 2, 1253a), et si l?homme est doué du langage, c?est bien parce qu?il est fait pour la vie en société.

« que « l'homme est un loup pour l'homme » ( Du citoyen , dédicace).

A l'état naturel, l'humanité en est réduite à la guerre de tous contre tous et la compétition ainsi que la rivalité pour s'approprier toujours plus de pouvoir sontpoussées jusqu'à leur degré le plus extrême.

Dès lors, ce n'est pas la concorde qui règne, mais une légitime peur duprochain.c) Toutefois, l'homme étant un être rationnel, il va chercher à s'élever au-dessus de cet état de nature.

D'autrepart, il est mû en premier lieu par la peur de la mort.

Par conséquent, animé par la volonté de survivre, chaqueindividu va réfléchir au meilleur moyen de préserver sa vie.

Ils trouveront alors que le moyen le plus sûr est la paix,et ils décideront de passer diverses conventions entre eux afin de faire advenir cette paix : de là naît la société.

Cequi pousse les hommes à entrer en société semble donc être la peur de l'autre, peur que les hommes essayent deneutraliser par le biais des conventions.Transition : Cette conception de l'humanité pose cependant problème : est-il possible que la nature ait produit un être si inadapté ? Dans quel but l'aurait-elle fait ? L'insociable sociabilité. 3.a) En effet, il est bon de rappeler avec Aristote que « la nature ne fait rien en vain » ( Politiques , I, 2, 1253a), or dans quel but aurait-elle fait un être si brutal et purement égoïste ? Peut-être faut-il percevoir, comme le souligneKant, qu'il y a derrière ce statut paradoxal de l'homme une « ruse de la nature » qui « a voulu que l'homme tireentièrement de lui-même tout ce qui dépasse l'agencement mécanique de son existence animale, et qu'il ne participeà aucune félicité ou perfection que celle qu'il s'est créé lui-même, indépendamment de l'instinct, par sa propreraison » ( Idée d'une histoire universelle d'un point de vue cosmopolitique ) b) Cette « ruse de la nature » produit chez l'homme ce que Kant nomme « l'insociable sociabilité », et par laquelle« l'homme a une inclination à s'associer, parce que dans un tel état il se sent plus qu'homme, c'est-à-dire qu'il sentle développement de ses dispositions naturelles.

Mas il a aussi un grand penchant à se séparer : en effet, il trouveen même temps en lui l'insociabilité qui fait qu'il ne veut tout régler qu'à sa guise et il s'attend à provoquer surtoutune opposition des autres, sachant bien qu'il incline lui-même à s'opposer à eux.

» ( Idées d'une histoire universelle d'un point de vue cosmopolitique ) c) Le but de cette « ruse de la nature » est de faire progresser la culture chez l'homme en provoquant l'avènementdu droit, droit qui permettrait de maximiser à la fois l'ordre social et les libertés individuelles.

C'est justementl'insociable sociabilité qui permet d'atteindre ce but car « c'est cette opposition qui éveille toutes les forces del'homme, qui le porte à vaincre son penchant à la paresse, et fait que, poussé par l'appétit des honneurs, de ladomination et de la possession, il se taille une place parmi ses compagnons qu'il ne peut souffrir mais dont il ne peutse passer.

Ainsi vont les premiers véritables progrès de la rudesse à la culture, laquelle repose à proprement parlersur la valeur sociale de l'homme » (Kant, Idées d'une histoire universelle d'un point de vue cosmopolitique ).

De telle manière, Kant parvient à rendre compte du fait qu'en l'homme se côtoient le désir de vivre ensemble autant quel'égoïsme.

Mais il nous montre aussi que ce qui pousse finalement les hommes à entrer en société, c'est quelquechose qu'ils ignorent, car il s'agit de l'objectif que la nature a fixé à l'homme et qui consiste à faire advenir laculture.

Ce qui pousse les hommes à entrer en société, c'est donc bien la nature, mais une nature « rusée » quipense déjà à la culture.

Conclusion :Tout d'abord, nous avons présenté le point de vue aristotélicien selon lequel l'homme était un « animal politique parnature ».

Suite à cela, nous avons critiqué ce point de vue, en rappelant avec Hobbes les dissensions radicales quise font jour au sein de la société et qui renvoient à l'égoïsme fondamental de l'être humain.

Enfin, nous avons fait lasynthèse de ces deux théories, en montrant avec Kant que la nature avait fait de l'homme le porteur d'une« insociable sociabilité » dont le dessein était de faire advenir la culture.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles