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Qu'est-ce que vivre en homme libre ?

Publié le 10/04/2009

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  • Introduction:

Nous avons tendance à fractionner la liberté en divers domaines, et c’est ainsi que nous parlons couramment de liberté de penser, de liberté d’expression, ou autres. Mais lorsqu’on se demande ce qu’est un homme libre, c’est l’essence même de la liberté que l’on interroge, ainsi que les conditions requises pour son exercice effectif. L’homme paraît d’abord être libre dans la mesure où il n’est soumis à rien d’extérieur et où il peut agir à son gré. Mais n’est-il pas, là, esclave de lui-même ? Qu’est-ce alors que vivre en homme libre ?

  • 1. L’homme libre est celui qui ne subit aucune contrainte.

La liberté se définit avant tout comme absence de contrainte : est dit libre l’homme qui n’est pas enchaîné, pas soumis, celui qui n’est ni emprisonné ni entravé par rien d’extérieur. Ainsi, être libre c’est ne rencontrer aucun obstacle à la réalisation de sa volonté, la contrainte désignant justement ce qui empêche d’agir librement. En ce sens l’esclave n’est pas un homme libre.

« est le plus bas degré de la liberté ».

Certes, nous sentons que nous sommes libres parce que nous savons que, parle libre arbitre, nous pouvons choisir contre ce que la raison nous montre clairement être le meilleur parti.

Mais il y alà, plus que de la liberté, de l'ignorance.

L'homme libre est alors celui qui choisit en accord avec lui-même (avec saraison), c'est-à-dire en connaissant les motifs de ses choix.

La liberté suppose alors connaissance, activité de laraison, et accord de la volonté avec les autres facultés humaines. Du point de vue du fait, il serait d'ailleurs illusoire de penser échapperà toute contrainte extérieure : l'homme étant aussi un corps, il est soumis aux lois de la nature et à sonenvironnement matériel.

Dès lors, c'est par la connaissance scientifique des éléments environnants, par la saisie deleur fonctionnement qu'il peut espérer s'en libérer un tant soit peu.

Ainsi Engels explique-t-il que « la liberté n'estpas dans une indépendance rêvée à l'égard des lois de la nature, mais dans la connaissance de ces lois et dans lapossibilité donnée par là même de les mettre en oeuvre méthodiquement pour des fins déterminées ».

Ledéterminisme, bien loin d'empêcher la liberté, est ce qui la rend possible.

La liberté conçue comme absence totale decontrainte extérieure ne serait qu'une utopie qui ne permettrait pas d'envisager ce qu'est un homme libre.

« Laliberté de la volonté ne signifie donc pas autre chose que la faculté de décider en connaissance de cause », ditencoreEngels (Anti-Dùhring, chap.

10).

L'homme libre est celui qui connaît. L'homme est donc libre dès lors qu'il connaît et qu'il agit suivant sa volonté, laquelle doit être guidée par la raison.D'un point de vue moral, il apparaît alors que, bien plus que l'indépendance, c'est l'autonomie qui caractérise laliberté.

Être autonome, explique Kant dans la Critique de la raison pratique, c'est se donner à soi-même ses propreslois, obéir à la raison.

Les lois morales doivent alors être inconditionnées (indépendantes des circonstancesparticulières) et universelles pour être conformes à ce que la raison prescrit.

Ainsi Kant distingue-t-il les « majeurs »et les « mineurs », non en un sens juridique, mais en un sens moral : le mineur est celui qui abandonne sa capacitéà penser par lui-même et à obéir à sa raison à d'autres, de telle sorte qu'il est dans l'hétéronomie, la soumission àdes lois étrangères à lui-même.

Au contraire, on ne peut accéder à la liberté qu'à partir du moment où l'onpasse de l'hétéronomie à l'autonomie, ce qui rend l'homme responsable de lui-même, c'est-à-dire capable derépondre de ses actes. Conclusion : L'homme libre n'est donc pas celui qui, dans une indépendance absolue et utopique, ne subirait aucune contraintevisible et agirait selon ce qui lui plaît.

Il est bien plutôt celui dont les choix sont dictés par la raison, celui qui s'obligelui-même, ce qui suppose qu'il soit maître de lui-même.

Mais comme il n'est pas qu'un esprit, et que c'est l'homme engénéral que l'on interroge, la liberté ne peut se concevoir d'un point de vue technique que comme une libération plusou moins importante des obstacles physiques rencontrés.

Ainsi, l'homme libre est celui qui se libère à la fois destourments intérieurs et des obstacles extérieurs.

Force est de constater cependant qu'ici c'est de libération plusquede liberté qu'il est question : la liberté n'est pas un état que l'on possèderait une fois pour toutes.. »

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