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Qu'est-ce que prendre conscience ?

Publié le 27/10/2010

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conscience

D'après Descartes, si on peut distinguer conscience spontanée et réflexive, on ne peut toutefois les séparer. Descartes rassemble tous les contenus de conscience et les inclut sous le terme de « penser «. Ainsi, dès que nous avons une pensée, nous en avons une aperception immédiate, c'est-à-dire que nous savons que nous y pensons. « Ce que c'est que penser. Par le mot de penser, j'entends tout ce qui se fait en nous de telle sorte que nous l'apercevons immédiatement par nous-mêmes ; c?est pourquoi non seulement entendre, vouloir, imaginer, mais aussi sentir est la même chose ici que penser.  Article 9 des Principes de la philosophie. « Cette thèse d?une prise de conscience impliquée par les contenus de conscience repose sur une évidence psychologique. Ayant des pensées, si je ne sais pas immédiatement que c?est moi qui pense, je suis aliéné. Je suis tel un autiste qui n'a plus accès à ses pensées mais à des contenus de conscience. Ne pouvant plus poser un « moi «, il ne peut saisir la réalité, le « non-moi «.

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« •Dès lors, une seconde prise de conscience est nécessaire pour atteindre ce qu'elle vise initialement : ce qui estréel et vrai.•A ce point de l'argumentation plusieurs auteurs peuvent vous aider : la maïeutique de Socrate, la méthode deDescartes, l'intuition de Bergson ou encore la psychanalyse de la connaissance objective de Bachelard.•Mais n'y a-t-il pas des limites à la prise de conscience de la réalité objective ? La conscience elle-mêmen'échappe-t-elle pas à ce type de prise de conscience ? 3-Prendre conscience, c'est enfin réaliser les limites de son savoir objectif pour penser ce qui le dépasse.

•Deux propositions peuvent être énoncées pour remettre en cause la prise de conscience de la réalité objective :tout ce qui est présent dans notre conscience n'est pas nécessairement aperçu ; tout ce qui est aperçu, comme le« je » n'est pas nécessairement objectivable.•La première peut être soutenue à partir des réflexions de Leibniz et Freud.-Dans les Nouveaux essais sur l'entendement humain , Leibniz suppose l'existence de petites perceptions qui sont dans l'âme, mais imperceptibles.

Il prend l'exemple du bruit de la mer.

Sans la présence dans l'âme du bruit dechaque vague, la perception du bruit de la mer serait impossible.

Mais si chaque vague était perceptible enparticulier, la perception serait morcelée en des milliers de petites perceptions.

Plus rien ne serait alors perçu.

Il y adonc bien dans notre conscience des éléments dont on ne peut prendre conscience.

Leibniz dans l'Essai sur l'entendement humain lorsqu'il évoque les petitesperceptions.

Il montre ainsi que notre perception consciente est composéed'une infinité de petites perceptions.

Notre appétit conscient est composéd'une infinité de petits appétits.

Qu'est-ce qu'il veut dire quand il dit quenotre perception consciente est composée d'une infinité de petitesperceptions, exactement comme la perception du bruit de la mer estcomposée de la perception de toutes les gouttes d'eau ? Les passages duconscient à l'inconscient et de l'inconscient au conscient renvoient à uninconscient différentiel et pas à un inconscient d'opposition.

Or, c'estcomplètement différent de concevoir un inconscient qui exprime desdifférentiels de la conscience ou de concevoir un inconscient qui exprime uneforce qui s'oppose à la conscience et qui entre en conflit avec elle.

End'autres termes, chez Leibniz, il y a un rapport entre la conscience etl'inconscient, un rapport de différence à différences évanouissantes, chezFreud il y a un rapport d'opposition de forces. "D'ailleurs il y a mille marques qui font juger qu'il y a à tout moment uneinfinité de perceptions en nous, mais sans aperception et sans réflexion,c'est-à-dire des changements dans l'âme même dont nous ne nousapercevons pas, parce que les impressions sont ou trop petites ou en tropgrand nombre ou trop unies, en sorte qu'elles n'ont rien d'assez distinguant àpart, mais jointes à d'autres, elles ne laissent pas de faire leur effet et de se faire sentir au moins confusément dans l'assemblage.

C'est ainsi que l'accoutumance fait que nous ne prenons pasgarde au mouvement d'un moulin ou à une chute d'eau, quand nous avons habité tout auprès depuis quelque temps.Ce n'est pas que ce mouvement ne frappe toujours nos organes, et qu'il ne se passe encore quelque chose dansl'âme qui y réponde, à cause de l'harmonie de l'âme et du corps, mais ces impressions qui sont dans l'âme et dans lecorps, destituées des attraits de la nouveauté, ne sont pas assez fortes pour s'attirer notre attention et notremémoire, attachées à des objets plus occupants.

Car toute attention demande de la mémoire, et souvent quandnous ne sommes plus admonestés pour ainsi dire et avertis de prendre garde, à quelques-unes de nos propresperceptions présentes, nous les laissons passer sans réflexion et même sans être remarquées ; mais si quelqu'unnous en avertit incontinent après et nous fait remarquer par exemple, quelque bruit qu'on vient d'entendre, nousnous en souvenons et nous nous apercevons d'en avoir eu tantôt quelque sentiment (...).

Et pour juger encoremieux des petites perceptions que nous ne saurions distinguer dans la foule, j'ai coutume de me servir de l'exempledu mugissement ou du bruit de la mer dont on est frappé quand on est au rivage.

Pour entendre ce bruit comme l'onfait, il faut bien qu'on entende les parties qui composent ce tout, c'est-à-dire les bruits de chaque vague, quoiquechacun de ces petits bruits ne se fasse connaître que dans l'assemblage confus de tous les autres ensemble, c'est-à-dire dans ce mugissement même, et ne se remarquerait pas si cette vague qui le fait était seule." Leibniz, Nouveaux Essais sur l'entendement humain -La réflexion de Freud, si elle prolonge celle de Leibniz, la modifie quelque peu.

Pour Freud, il y a bien des faits deconscience dont on ne peut prendre conscience.

Mais cette impossibilité vient du refus de prendre conscience.C'est ce que Freud nomme le refoulement.

Or s'il existe des pensées cachées à la conscience, il est possible d'enprendre conscience, non sur le moment, mais après coup.

Pour ce faire, il faut suivre un certain nombre d'indices(symptômes, rêves, lapsus) que l'on associe à l'histoire du sujet pour découvrir la pensée refoulée.•Enfin, les limites de la prise de conscience objective proviennent de la nature même du « je » qui prendconscience.•Dans la Critique de la raison pure , Kant réfléchit au sens que prend la conscience de soi dans le processus de connaissance.

Il arrive à la conclusion que la conscience de soi est la condition de possibilité de la connaissance,. »

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