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Qu'est-ce que le STRUCTURALISME ?

Publié le 26/03/2009

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Ce terme désigne un mouvement d'idées multiforme qui s'est développé, principalement en France, dans les années 1960, sur les ruines de la mode existentialiste. Le structuralisme n'est pas à proprement parler une doctrine, mais plutôt une méthode, celle du structuralisme linguistique (héritée des travaux de Saussure au début de ce siècle), appliquée ensuite à d'autres domaines, et notamment aux sciences de l'homme ; c'est ainsi que l'ethnologue Lévi-Strauss, le psychanalyste Lacan, le marxiste Althusser et le philosophe Foucault appartiennent, d'une manière ou d'une autre, et même si certains d'entre eux s'en défendent, à la « nébuleuse structuraliste «.

« matrimoniales extrêmement complexes des peuples primitifs à l'aide d'un modèle emprunté à la linguistique qui serévèle d'une très grande force explicative.

L'idée est qu'il existe une logique d'ensemble — le système de parenté —dont les mariages réels, et les relations familiales observables sont comme la traduction visible, l'actualisation.

Entrece système et la réalité qu'il engendre, les relations sont du même ordre que celles que Saussure découvrait entre lalangue — là encore, le système d'ensemble — et la parole — le discours qui peut être produit à partir de cesystème.

Comme le précisera Anthropologie structurale, « le système de parenté est un langage ».

D'où lapertinence du recours à la linguistique pour étudier celui-ci. Avec Lévi-Strauss, un premier pont est donc jeté entre la linguistique et le domaine des sciences humaines.

Ce quise trouve affirmé ici de décisif, c'est que dans la mesure où une réalité sociale peut être appréhendée comme uneforme particulière de langage, celle-ci devient justiciable de l'application du modèle linguistique avec ses méthodeset son vocabulaire. Dans cette brèche ainsi ouverte, tout ce qui deviendra le structuralisme va s'engouffrer. Du côté de l'analyse littéraire, le structuralisme s'attachera à mettre en place une théorie qui rendrait compte de lamultiplicité des récits.

Dans son «Introduction à l'analyse structurale des récits», Roland Barthes explique que, dansle mesure où «la linguistique s'arrête à la phrase», il devient nécessaire d'inventer une autre linguistique dont l'objetserait le discours : «...

il est évident que le discours lui-même (comme ensemble de phrases) est organisé et que par cetteorganisation il apparaît comme le message d'une autre langue, supérieure à la langue des linguistes : lediscours a ses unités, ses règles, sa «grammaire»: au-delà de la phrase et quoique composé uniquementde phrases, le discours doit être naturellement l'objet d'une seconde linguistique.

» L'hypothèse de départ de cette nouvelle linguistique est qu'il existe une homologie entre la structure de la phrasetelle que l'étudié la linguistique et la structure du discours telle qu'elle reste à étudier.

De ce fait, il devient légitimed'appliquer aux récits tels que la littérature nous en propose, les outils méthodologiques de la linguistique.

Dans lecas de la littérature, la démarche, on le voit, est la même que dans le cas de l'ethnologie.

Le récit, au même titreque le système de parenté, devient langage pour celui qui l'analyse. Même démarche encore si on s'intéresse maintenant à la psychanalyse de Jacques Lacan.

En une formule devenuecélèbre, celui-ci affirme que «l'inconscient est structuré comme un langage».

Par une nouvelle homologie, le modèlelinguistique se trouve importé dans le champ de la psychanalyse.

Au regard de l'œuvre de Freud, ce geste théoriqueest loin d'être illégitime et il se révélera extraordinairement fécond.

Déroutante et fascinante, l'œuvre de Lacan nousamène à saisir que le langage tout entier nous constitue : nous croyons parler mais en fait c'est nous qui sommesparlés car en nous, et par le symptôme, le lapsus ou le rêve, se parle sans cesse le langage de l'inconscient.

Pourne retenir que l'une des formules nombreuses dont l'enchaînement énigmatique a fini par constituer tout le discoursde Lacan, il y a moins, chez l'homme, de l'être que du «parlêtre», c'est-à-dire à la fois du parler et du paraître.Lacan l'a déclaré : «Le langage est la condition de l'inconscient [...].

L'inconscient est l'implication logique du langage : pasd'inconscient en effet sans langage.

» C'est en cela donc que la psychanalyse lacanienne peut être dite structuraliste.

Affirmant la primauté du langagesur le sujet, elle cherche à analyser la logique de ce langage qu'elle s'est donné comme objet. Dans le domaine de la philosophie, enfin — et pour ne retenir que le seul exemple de Michel Foucault —, le geste estsinon identique du moins en partie parallèle.

Il consiste à découvrir derrière les discours d'une époque la « grammaire » du savoir qui en rend possible la formulation.

Telle est l'entreprise de son ouvrage, LesMots et les choses que, dans sa préface, Foucault présente ainsi : « ...c'est une étude qui s'efforce de retrouver à partir de quoi connaissances et théories ont été possibles;selon quel espace d'ordre s'est constitué le savoir; sur fond de quel a priori historique et dans l'élément dequelle positivité des idées ont pu apparaître, des sciences se constituer, des expériences se réfléchir dansdes philosophies, des rationalités se former, pour, peut-être, se dénouer et s'évanouir bientôt...» Il y aurait quelque abus à rabattre le projet de Foucault sur les éléments de définition du structuralisme qui ont étéjusqu'ici introduits.

Foucault, dans L'Archéologie du savoir, s'est explicitement opposé à ce type d'amalgame et ilfaut reconnaître avec lui qu'en aucun texte il n'utilise les outils de la linguistique et qu'à aucun moment il neprononce le mot de «structure».

Cependant, on voit bien pourquoi le nom de Foucault est constamment associé àceux des structuralistes.

Pour lui comme pour eux, il s'agit de rendre compte de la multiplicité des discours endécouvrant une sorte de socle ou de modèle qui, au-delà de la diversité des apparences, leur soit commun. En ceci, le structuralisme se présente bien comme un discours sur le signe : il est la tentative de notre temps pourmettre à jour la régularité d'un ordre, la trame d'un langage derrière la foisonnante multiplicité des discourséchangés. Un anti-humanisme?. »

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