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Quels sont les buts de la philosophie ?

Publié le 27/02/2008

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Avant de se ruer sur la résolution de cette question, il s'agit d'être attentif à sa formulation. En effet, on parle ici de « but », et cette notion ne fonctionne que dans un couple différentiel précis: but/fin. On peut trouver une illustration de cette distinction entre les deux membres du couple à travers l'exemple suivant. Si je pratique le tir à l'arc, la fin (telos en grec) du tir est de planter ma flèche dans le mille, tandis que le but (skopos) sera la destination effective de la flèche après le tir. En somme, la fin correspond à la visée, tandis que le but s'identifie au résultat concret. Comment, à présent, comprendre l'intitulé, à partir de cette distinction? Parler des buts de la philosophie peut nous mener en deux directions qui au bout du compte sont liées. Dans un premier temps, on contestera l'usage de ce mot en philosophie. En effet, on aborde pas la sagesse en terme de résultats comme un contrôleur de gestion estime la qualité de la démarche d'une entreprise à partir de ses résultats. Le but s'il est le résultat concret, est pour ainsi dire l'arbre qui cache la forêt. Derrière l'effectivité de l'acte qui réussit ou non, derrière ce simple point, figure l'intention mûrie à l'ombre de la réflexion, i.e proprement la visée (fin) qui renvoie à la compréhension du monde et à la pertinence de son évaluation subjective. Comme le veut l'adage populaire, n'est-ce pas l'intention qui compte? D'un autre côté, on pourrait aussi se réjouir de cette mention du but dans l'entreprise philosophique: parler de résultat en philosophie, c'est immerger son activité dans le concret, la « mondaniser » pour ainsi dire afin d'en faire proprement une pratique (pragma en grec). En somme, en déplaçant notre attention de la fin au but, on devient pragmatique, on évalue l'effectivité d'une pensée afin d'en faire plus que quelques lignes écrites, mais bien une ligne directrice de notre laboratoire existentiel, quelque chose sur lequel on peut compter. Ainsi, en déportant notre regard de la fin, de cette rumination individuelle, jusqu'au but, on incarne une pensée en une série définie d'actes concrets: d'un simple regard sur le monde, nous passons à un geste clair; de l'esprit nous nous dirigeons vers le corps comme centre d'action concret.
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« inconscients: « la morale n'est qu'une interprétation ou, pour parler plus précisément, une fausse interprétation de certains phénomènes.

(...) la morale n'est qu'un langage symbolique, qu'une 'symptomatologie' (...) » (Gai Savoir ). Une fois déchiffrée, toute morale peut-être ainsi ramenée à l'état psycho-physiologique qu'elle exprime de manièresymbolique.

La philosophie doit s'arrêter de bafouiller en terme de fin, et se fixer un but, celui de « l'enseignement de la santé ».

Au lieu de draper le corps sous le voile de la vertu, d'en diffracter l'expression au travers d'idéaux célestes, il s'agit de prêter oreille aux paroles de la chair: retrouver le corps par delà le masque dont toute unetradition lui a imposé le port. Tout comme Ulysse qui résiste à la magicienne Cirée et poursuit son voyage, l'esprit libre est celui qui résiste àl'attraction morale, qui vit par delà le bien et le mal, brave ce besoin d'être rassurer via des valeurs, des certitudes et des repères fixes.

Or, la question est: d'où viennent nos pseudo-valeurs morales? « Maintenant, ils me donnent à entendre que non seulement ils sont meilleurs que les puissants, les maîtres du monde dont ils doivent lécher lescrachats (non pas par crainte, oh! Point du tout par crainte! Mais parce que Dieu ordonne d'honorer toutes lesautorités ) – , que non seulement ils sont meilleurs, mais encore qu'ils s'en tirent mieux ou du moins qu'ils s'en tireront mieux un jour.

(...) Cette officine où l'on fabrique les idéaux, il me semble qu'elle pue le mensonge à pleinnez » (Généalogie de la morale ).

Ce que Nietzsche décrit ici, c'est l'inversion des valeurs.

Si par exemple je suis un esclave, ma soumission m'empêche de faire beaucoup de choses.

Je vais alors créer une morale d'esclave, ouj'inverse « pouvoir » et « vouloir ».

Ainsi, « je ne peux pas me rebeller » devient « Je ne veut pas me rebeller ». Juger l'autre, c'est tenter de se mettre dans une position de supériorité par rapport à lui, pour dissimuler ce quenous, nous sommes vraiment.

Bientôt, nous faisons de notre lâcheté une preuve de prudence, et du courage del'autre, nous jugeons qu'il nous donne la preuve de sa folie.

Dans tous les cas, il s'agit de condamner l'action desautres pour mieux se mentir à soi-même.

La tradition philosophique a donc participé à une vaste entreprise de fauxet usage de faux: prétendant se passer de buts, prétendant n'obéir qu'aux nobles fins, celles donc qui émanent del'esprit, elle ne faisait que justifier une faiblesse initiale, elle ne chercher à atteindre que ce but où le faible trembleet se venge des outrages des forts.

La philosophie doit avoir des buts qu'elle révèle au grand jour, qu'elle nedissimule pas: pas des buts tacites, cachés, de vengeance et du pouvoir (but d'esclave) mais des buts qui cessentde travestir la parole du corps à travers des fins qui en symbolise l'expression.

Les buts de la philosophie ne doiventplus être un prosélytisme qui corrompt l'humanité: ils doivent être l'écoute de cette puissance qui s'enracine dans lecorps, ce désir qui constitue l'essence de l'homme afin de s'assurer de son expression.

C'est l'exercice de cettepuissance qui garantie à l'homme le bonheur: il s'agit donc, et d'apprendre à l'exprimer, et de se garantir contretoute tentative d'extorsion de cette puissance, de manipulation.

Exprimer sa propre puissance, s'assurer qu'il s'agitde la sienne, voilà quels sont les buts de la philosophie. Possession et sagesse III. L'essence de l'homme est proprement le désir comme nous l'avons dits.

C'est encore ce que des philosophes commeSpinoza ou Hobbes appellent le conatus , soit cette force par laquelle « je persévère dans mon être » ( Éthique ). Dans son Ethique , Spinoza va en ce sens, suivre le courant contraire qu'est celui de Kant.

Pour lui, l'homme est irrémédiablement arrimé aux réseaux de causalité qui sévissent dans le monde.

Toute action trouve sa cause demanière nécessaire dans des raisons d'agir ou encore des influences extérieures.

Jamais je ne suis la première caused'une action en tant que sujet.

C'est toujours une somme d'influences qui me traversent et me déterminent à agirde telle ou telle manière.

Nous nous contentons de danser dans les chaînes, jamais nous ne sommes détachés duréseau causal et universel de la nature. Nul possibilité donc d'échapper à la nécessité causale qui régit l'univers.

Mais plutôt que d'avoir peur de l'immensitéde certains phénomènes, de se rabattre sur la superstition ou les religions révélées de par cette inquiétude, Spinozanous conseille simplement de les comprendre.

Comprendre ce qui agit sur moi, c'est déjà lui faire perdre une certaineemprise, c'est me familiariser avec ses mécanismes, c'est barrer la route à toute tentative de sacralisation dumystère de la chose.

Comprendre les phénomènes naturels selon les lois, évite d'y voir une manifestation divine ouautant de projections anthropomorphiques qui confèrent une finalité étrange aux phénomènes de la nature. La science nous donne donc l'exemple d'une activité qui, en comprenant les lois de la nature, peut se jouer d'elle,conjurer même parfois leur inéluctable nécessité.

Ainsi, la recherche sur les maladies génétiques, le cancer oucertains virus mortels, ou encore l'étude des mouvement sous-marins, des phénomènes climatiques, libèrent l'hommedu poids d'une nature, toujours en en comprenons le fonctionnement.

En ce sens, la connaissance semble être lasolution d'une libération progressive de l'homme.

C'est la naissance du cosmos , soit d'un monde déterminé selon des lois ordonnés qui a progressivement remplacé les théogonies transcendantes et explicatives.

On peut dire, etd'ailleurs bien en ce sens, que le cosmos est proprement le but de la philosophie, celui qu'elle se donne, soit undevoir de lucidité et d'éclaircissement.

Or parle bien ici de but puisqu'il s'agit d'une connaissance effective d'unmonde qu'on ne subit plus qu'à partir du moment où on le comprend.

Mais ce but se diffracte en un ensemble debuts comme ceux de la nécessaire connaissance du sujet, de ce qu'il est, de ce que je suis même.

Prit dans les filets du monde, le sujet ne passe pas à travers ses mailles mais trouve son bonheur dans cette écoute des grandeslignes de forces qui traversent la réalité. Conclusion La philosophie peut se proposer un horizon grâce à une certaine téléologie bien que, comme nous l'avons vue, la finest souvent un travestissement de la nature propre de l'homme, de cette volonté de puissance qui ne demande qu'à. »

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