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Quels rapports la philosophie entretient-elle avec la religion et la politique ?

Publié le 31/05/2009

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La philosophie se définit a minima comme la recherche de la sagesse. La religion exprime avant un rapport à une substance supérieur et se forme en Eglise. La politique quant à elle doit rendre compte de la bonne conduite des hommes au sein d’un seul et même Etat. On peut s’interroger sur le lien possible qu’il y a entre la religion et la philosophie et entre la politique et la philosophie. Si dans ce cas, la philosophie apparaît comme une instance critique, notre sujet ne nous demande pas de saisir ces rapports un par un mais bien de trouver le dénominateur commun, partant les liens ou les rapports entre la philosophie, la religion et la politique. Le rapport apparaît assez difficile tant les champs d’investigateurs semblent différents. Pourtant, la religion comme la politique forment une communauté d’hommes. La question se pose alors de savoir comment ils doivent être régis. Or c’est bien à ce moment que la philosophie semble nous indiquer, par son usage critique et diacritique, que ces deux problèmes sont liés et auront tout à gagner à l’étude de la philosophie, comprise comme usage de son entendement.

            S’il y a donc bien un rapport qu’il s’agit d’étudier (1ère partie), la philosophie peut se montrer tout à faire critique sur la politique et la religion les considérant comme un seul et même ascétisme (2nd partie), nécessitant alors sont usage afin de produire la lumière dans l’esprit (3ème partie).

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« d'Aurore : « Alors j'entrepris quelque chose qui ne pouvait être l'affaire de toute le monde : je descendis dans les profondeurs : je me mis à percer le fond, je commençai à examiner et à saper une vieille confiance, sur quoi, depuisquelques milliers d'années, nous autres philosophes, nous avons l'habitude de construire, comme sur le terrain le plussolide, - et de reconstruire toujours, quoique jusqu'à présent chaque construction se soit effondré : je commençai àsaper notre confiance en la morale.

[…] En nous s'accomplit, pour le cas où vous désireriez une formule, -l'autodépassement de la morale ».b) Ainsi, comme Nietzsche le montre la Généalogie de la morale , la religion et la politique ont ceci en commun qu'elles sont des réductions de la puissance d'agir des personnes que l'on peut qualifier de fort.

Elles relèvent toutesdeux de l'ascétisme ; d'un idéal ascétique qui rend compte de la faiblesse des corps comme ceux des philosophes.La religion cherche à nuire à l'homme, à ses passions.

Comme le dit dans le Crépuscule des Idoles , l'Eglise et la religion attaquent la vie à la racine.

La volonté de puissance n'est pas présente et l'on recherche à s'en prémunir dedeux manières : intérieure et extérieure avec la religion et la politique.

La religion cherche le contrôle des affects etrefuse la vie ici bas pour lui préférer un simagrée de vie qui convient à sa condition.

La politique quant à elle assurele contrôle de la puissance des forts au sein d'un contrat qui n'est rien d'autre qu'une castration symbolique desforts au profit de la masse des faibles qui compose le lien politique.

Le droit et les règles morales ou religieuses sontautant de précautions prises afin d'éviter le pouvoir de quelques-uns.

En ce sens, la philosophie nietzschéenne esten même une critique de la philosophie telle qu'on peut la concevoir de manière classique.c) La philosophie, comme on peut le voir dans le Gai savoir de Nietzsche , nous enjoint alors de nous dépasser de nos anciennes idoles afin de nous libérer pleinement et définitivement.

L' avènement de l'homme libre est annoncépar Nietzsche dans Ainsi parlait Zarathoustra (« Je vous en conjure, mes frères, restez fidèles à la Terre et ne croyez point ceux qui parlent d'espoirs supraterrestres.

Autrefois le blasphème envers Dieu était le plus grandblasphème.

Mais Dieu est mort; et avec lui sont morts les blasphémateurs.

Ce qu'il y a de pire maintenant, c'est leblasphème envers la Terre, c'est d'estimer les entrailles de l'"Impénétrable" plus que le sens de la Terre… ») etpleinement affirmé dans le Gai savoir § 125 à l'aune de la formule « Dieu est mort et nous l'avons tous tué » : "Dieu est mort ! Dieu reste mort ! Et c'est nous qui l'avons tué ! Comment nous consolerons-nous, nous, meurtriers entreles meurtriers ! Ce que le monde a possédé de plus sacré et de plus puissant jusqu'à ce jour a saigné sous notrecouteau; qui nous nettoiera de ce sang ? Quelle eau pourrait nous en laver? Quelles expiations, quel jeu sacréseront nous forcés d'inventer ? La grandeur de cet acte est trop grande pour nous.

Ne faut-il pas devenir Dieunous-mêmes pour, simplement, avoir l'air dignes d'elle ? Il n'y a jamais eu d'action plus grandiose, et, quels qu'ilssoient, ceux qui pourraient naître après nous appartiendront, à cause d'elle, à une histoire plus haute, que jusqu'ici,ne fut aucune histoire ! » Ici il faut voir que Dieu représentait l'ensemble de nos servitudes, de nos croyancesancrées comme le bon, le juste, le vrai etc.

La mort de Dieu est la destruction soudaine de nos repères et par là denos servitudes de tous ces liens qui enchaînés à une volonté de néant.

Et c'est pour cela que Nietzsche dira dans la Volonté de puissance : « Homme supérieur, ce Dieu a été votre plus grand danger, vous n'êtes ressuscités que depuis qu'Il est dans la tombe, c'est maintenant seulement que vient le grand midi, à présent l'Homme supérieurdevient Maître, maintenant seulement la montagne de l'avenir va enfanter, et Dieu est mort, maintenant nousvoulons que le Surhomme vive ».

Transition : Ainsi la politique et la religion relève d'un même ascétisme qu'une certaine philosophie ne cesse de produire et dedéfendre.

Il s'agit alors de remédier à cela par un usage critique de la philosophie qui puisse nous éclairer et nousamener plus sûrement vers le chemin de la vérité.

III – La philosophie comme point de vue critique a) Le lien le plus essentiel que l'on peut découvrir entre la philosophie, la religion et la politique, le dénominateurcommun est la méthode que la philosophie propose.

Il s'agit de son approche critique, c'est-à-dire qu'elle doitcomprendre et nous offrir les possibilités de comprendre où se situe la vérité, au mieux, ou au moins d'essayer denous prévenir contre les illusions de la raison ou de l'imagination.

Le but est de rien n'affirmer qui ne puisse être tenupour vrai.

La critique, telle qu'on peut la comprendre avec Kant dans la Critique de la raison pure , doit nous permettre sur ces deux objets d'obtenir des savoirs sûrs sur lesquelles on puisse de fier.

La philosophie se comprenddonc comme un usage de la raison et en tant que tel, la religion nous demande pour qu'elle ne soit pas une simplesuperstition ou une exhaltation, ce qui la ruiner de la fonder sur des principes valables débouchant ici sur unecroyance rationnelle telle qu'on peut le voir dans la Religion dans les simples limites de la raison .

La philosophie notamment en tant que discipline critique semble avoir la capacité de nous libérer de nos croyances comme leremarque Kant dans la Critique de la raison pure , dans la “Discipline”.

La philosophie par sa pratique nous enseigne à nous défaire de l'illusion, de l'erreur et de la croyance qui sont des causes de servitude ; et c'est en ce sens quela philosophie est une lutte contre l'ignorance.

En effet, la philosophie nous permet de nous éloigner de ce que Kantappelle dans la Logique « l'ignorance vulgaire », c'est-à-dire l'ignorance vulgaire est de celle : « celui qui est ignorant sans apercevoir les raisons des limites de l'ignorance et sans s'en inquiéter, est ignorant de façon non-savante ».

Ainsi en tant que recherche des causes et mouvement critique, la philosophie nous éloigne aussi dudogmatisme, ou des méandres de la métaphysique, qui sont sources de servitudes.b) Dès lors la philosophie peut se comprendre comme une ouverture d'esprit.

Et c'est en ce sens qu'elle est siimportante pour la religion ou la politique.

Il s'agit de faire les meilleurs choix possibles.

Avec la philosophie noshorizons s'ouvrent et nous permettent systématiquement de voir que chaque chose ne doit pas être de manièreradicale et que toute chose possède ses limites, que ce soit la critique de la religion – qui reste nécessaire commele montre Bergson dans les Deux sources de la morale et de la religion – ou la démocratie – comme le montre Tocqueville dans De la Démocratie en Amérique .

C'est pourquoi Russell dans Problèmes de Philosophie , chapitre. »

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