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Quel problème pose l'existence d'autrui ?

Publié le 26/03/2009

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Autrui ne pose donc pas là de problème dans les sens où il  est constitutif du sujet, il en fait partie. Son existence ne peut donc pas poser problème, elle ne fait aucun doute, elle va de soi.    

II. L'impossibilité théorique de l'existence d'autrui.

Il est possible de réfuter l'idée que l'existence d'autrui ne pose pas de problème, et de montrer que le problème théorique fondamental qu?elle pose, c'est l'impossibilité pour le sujet en première personne de l'envisager. Les arguments d'Aristote et Heidegger sont insatisfaisants dans le sens où il y est question des autres et non d?autrui. Certes l?existence de ceux qui m'entourent me pose peu de questions dans mon expérience quotidienne, mais conceptuellement il n'en va pas de même. Une fois dépersonnalisé, désincarné, l'idée qu'autrui existe ne va plus vraiment de soi. Ces contre-argument trouvent leur fondement dans une définition du sujet comme conscience de soi. Si l?acte fondateur du sujet est un « je suis, j'existe « en première personne, alors l?existence de l'autre pose problème.

La plupart des problèmes philosophiques se sont posés à tout moment dans l'histoire de la pensée universelle : Dieu, l'âme et le corps, la liberté sont des problèmes qui se sont toujours prêtés aux spéculations philosophiques. En revanche, le problème d'autrui a une date de naissance relativement récente. C'est une question philosophique du XXe siècle. Sartre en a fait l'un des principaux axes de son triptyque (L'Être et le Néant se divise en trois parties ; l'en-soi, le pour-soi, le pour-autrui). Pour les philosophes classiques, le « solipsisme « était la règle. Ainsi Montaigne s'enfermait-ii seul dans sa « librairie «, Descartes dans son « cogito «, Kant dans la transcendance de sa « raison pure «.

« La plupart des problèmes philosophiques se sont posés à tout moment dans l'histoire de la pensée universelle : Dieu,l'âme et le corps, la liberté sont des problèmes qui se sont toujours prêtés aux spéculations philosophiques.

Enrevanche, le problème d'autrui a une date de naissance relativement récente.

C'est une question philosophique duXXe siècle.

Sartre en a fait l'un des principaux axes de son triptyque (L'Être et le Néant se divise en trois parties ;l'en-soi, le pour-soi, le pour-autrui).

Pour les philosophes classiques, le « solipsisme » était la règle.

Ainsi Montaignes'enfermait-ii seul dans sa « librairie », Descartes dans son « cogito », Kant dans la transcendance de sa « raisonpure ».

Pour eux autrui n'était qu'une hypothèse ou comme le dit Malebranche une « connaissance par conjecture ».Pour les philosophes du XXe siècle, les autres existent très fort.

Autrui m'interpelle d'autant plus fortement que jen'existerais pas sans lui.

L'être n'existe « en soi » que pour mieux se traduire et agir « pour autrui ».

Bergson voyaitdans la sympathie le plus sûr moyen de connaître « l'être d'autrui ».

En effet, c'est en tentant de « coïncider avecce qu'autrui a d'unique et par conséquent d'irremplaçable » que nous pourrons parvenir à la connaissance d'autrui.Buber (1878-1965) avait soutenu cette thèse dans Je et Tu (1938).

Sartre prend le contrepied de cette attitude etsoutient que la seule lucidité dans la connaissance d'autrui c'est la haine.

En effet, l'amour rend aveugle mais le faitde détester quelqu'un nous donne une clairvoyance parfaite en ce qui le concerne.

Le thème d'autrui est repris dansla pièce Huis-Clos de Sartre dont la célèbre formule : « l'enfer c'est les autres » est tirée.

Le principe de la pièce,c'est que les personnages se courent après en se déchirant à belles dents : Garcin a été fusillé comme déserteur,Inès s'est suicidée au gaz, Estelle est une infanticide.

Les voici tous les trois réunis en enfer dans un salon Louis-Philippard.

Inès voudrait bien pouvoir être seule avec Estelle ; Estelle rêverait d'être seule avec Garcin.

Garcinsouhaiterait être seul avec lui-même.

Les voici donc obligés de vivre cette relation à trois, le troisième personnageétant « de trop » (ce que Stendhal appelait le « terzo incomodo »).

Dès qu'un couple se forme (Garcin-Inès, Inès-Estelle, Estelle-Garcin), il est immédiatement dénoncé par le dernier qui se sent exclu.

Sartre pense en dernièreanalyse que la haine nous conduit à une connaissance d'autrui que nous n'aurions jamais pu avoir sans elle.

Lapsychanalyse a beaucoup contribué à une meilleure connaissance d'autrui.

On a parlé d'ailleurs à propos de laconnaissance du « toi », de « psychologie à la deuxième personne ».

Husserl, Bergson et Freud ont découvert à peuprès en même temps la connaissance par la sympathie, par intuition.

Mais Sartre est peut-être allé plus loin encoredans l'analyse en découvrant le rapport conflictuel qui nous lie à autrui.Toutefois, sans un minimum d'amour et de compréhension, il n'est pas de connaissance d'autrui possible.. »

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