Que veut-on dire lorsqu'on dit d?un animal qu'il lui manque que la parole ?
Publié le 27/02/2008
Extrait du document
«
ressorts, peut compter les heures et mesurer le temps plus justement que nous avec toute notre prudence.
»Aussi, c'est la raison présente en l'homme qui lui permet de proférer un langage articulé, et le différencie desanimaux, l'homme est quelque chose de plus qu'une mécanique, il possède une âme.
Aussi, ce n'est pas seulement une différence de culture, mais de nature entre l'homme et l'animal dont parle Descartes.
Tous les hommes sans exception, même fous ou stupides, sont capables de parler ou d'employer des signes pourfaire connaître leur pensée.
Au contraire, il n'existe aucun animal qui soit capable d'employer le langage, sinon pourle répéter sans le comprendre (les pies ou les perroquets par exemple).
Si les animaux ne parlent pas, ce n'est doncpas par défaut d'organes convenables - les imitations peuvent être très bonnes pour certains oiseaux -, mais ils nepensent pas ce qu'ils disent, et ne sont pas capables d'inventer un système de signes pour se faire comprendre.Seul l'homme dispose d'une raison, les animaux n'en ont aucune.
Même l'animal le plus doué n'est pas capabled'égaler l'enfant le plus stupide.
Enfin, si les animaux avaient la moindre trace de raison, ils seraient en mesure denous le faire savoir, ce qui n'a jamais eu lieu.
La faculté de langage est donc étroitement liée à la raison : elle ytrouve son origine et sa capacité de développement.
Parler ne consiste donc pas à associer des mots, mais àpenser ce que l'on dit, et à dire ce que l'on pense.
3) Il ne lui manque pas que la parole.
Les différences entre les Umwelt (monde perçu) de l'humain et ceux de l'animal sont essentielles.
Contrairement à Von Uexküll, L'éthologue Buytendijk ne pense pas que l'on puisse dire que l'homme a un environnement commel'animal.
Au contraire de ce dernier, l'homme a un monde , car il adopte toujours un point de vue.
L'expérience et les habitudes de l'homme conditionnent son organisation et ses opinions.
Son environnement se développe dans cecontexte.
Au contraire de l'animal qui est une espèce naturelle, l'homme est une idée historique.
Au-delà de sessensations et ses actions.
Il agit en fonction de la connaissance de ses actes.
Il n'est pas seulement immergé dansson monde, comme l'animal qui existe avec lui, mais il lui fait face ; il n'est pas simplement acteur mais aussispectateur.
Buytendijk développe la notion de maintient intérieur qui permet à l'homme d'assimiler des valeurs et d'en faire des valeurs pratiques.
Si l'homme comme l'animal s'oriente en fonction des significations qu'il attribue auxsituations, l'humain a également connaissance de la signification des significations.
Il connaît le passé et le futur.Ses actes s'appuient sur la mémoire du passé et l'anticipation de l'avenir.
L'homme montre donc une « animalité supérieure », il ne reçoit pas immédiatement la sensation, mais la défléchit.
En ayant la possibilité de dire non, l'homme rencontre l'objet, et au contraire de l'animal, il instaure une séparation très nette avec ce premier et lesujet.
Si l'animal évolue dans une présence, il existe une réalité pour l'homme.
Le sérieux est toujours l'état del'animal, là où l'humain peut mentir ou même sourire.
La différence entre l'homme et l'animal se manifeste aussi dansle rapport au corps des uns et des autres.
Leur corporéité animée diffère.
L'homme éprouve la sienne comme une possession et il se rend compte très vite que sa propre subjectivité ne coïncide pas avec elle.
Citant Merleau-Ponty, Buytendijk définit la corporéité animée comme l'opération originaire qui installeun sens dans un fragment de matière, l'y fait habiter, apparaître, être.
Lesdifférences entre les capacités imitatives de l'homme et celles de l'animalpermettent de mieux comprendre la spécificité de la corporéité animée del'homme.
On trouve chez l'enfant une véritable intelligibilité de l'acte perçu, etBuytendijk estime que l'enfant n'imite pas un acte mais un autre homme.
Demême, la perception chez l'homme et l'animal n'est pas superposable.
Chezl'humain, le regard suscite des images alors que pour l'animal la sensation estpremière et que c'est elle qui conditionne le regard.
Les formes ne sontperçues que dans la mesure où elles renvoient à des objets qui ont un rôlefonctionnel dans leur vie ou dans leur survie.
Ceci est un exemple de ce quidifférencie l'homme de l'animal.
On comprend mieux, que pour être l'égal del'homme, la parole n'est pas le seul facteur.
Conclusion.
Il ne manque pas uniquement la parole à l'animal.
Si les animaux ne parlentpas, c'est qu'il ne possède pas de raison, c'est qu'ils ne pensent pas, et defait qu'ils ne possèdent pas de culture.
Ils n'évoluent pas dans le mêmemonde.
Ils ne peuvent pas communiquer avec l'homme.
Le reste estanthropomorphisme, projection de pensées et émotions humaines sur lesanimaux.
Certainement par solitude ou manque de connaissance du mondeanimal..
»
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