Que vaut vraiment la vérité ?

  2)      La vérité vaut comme universel  au sein de l?humanité   Pour Platon, la vérité vaut comme but le plus élevé parce qu?elle est un accord entre la pensée et l?essence des choses. Cependant, nous pouvons penser que le pouvoir de connaissance de l?homme est limité par ses capacités, et que rien ne garantit l?accès à une telle connaissance des choses en soi. Faut-il alors en conclure que la vérité ne vaut que comme un idéal et que sa valeur n?est plus fondée ? Dans la perspective de Kant, la chose en soi, le noumène, est inaccessible à notre entendement : celui-ci connaît à partir de l?espace et du temps, il connaît les phénomènes, la manière dont les choses lui apparaissent à partir de ces deux formes de la sensibilité. La vérité est alors subjective : elle n?est pas fondée sur l?essence en soi des choses, mais sur notre pouvoir de connaître, et sur les concepts qui structurent notre entendement. Mais elle n?est pas relative à chacun, puisque nous connaissons tous de la même manière. La valeur de la vérité peut alors être pensée comme ce qui donne sens à la notion de communauté humaine : elle est ce qui vaut comme universel au sein de l?humanité. Dans le domaine de la morale, l?homme dispose de règles données par sa raison, qui valent universellement et qui fondent une vérité au sein des hommes. Si nous ne disposions pas tous des mêmes concepts et que la vérité était relative à chacun, nous ne pourrions fonder aucune vie commune, la notion même de communauté humaine et d?humanité serait vide de sens. Cette idée apparaît également dans le domaine de la science : même si rien ne garantit qu?une connaissance scientifique corresponde absolument au réel, la vérité scientifique trouve sa valeur dans l?accord d?une communauté autour d?une théorie : ce qu?une communauté définit, à un moment donné dans le progrès des connaissances, comme vérité vaut par le partage de représentations communes qu?il permet, et qui permet à son tour de continuer à progresser.