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Que peut le désir ?

Publié le 27/02/2008

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Si l?on pense le désir dans les termes chrétiens de la concupiscence, on s?aperçoit au contraire que le christianisme craint plus que tout la puissance des passions et du désir, qui porteraient l?homme au péché. Il tente donc d?abord d?éradiquer les passions en prônant l?ascèse.   - Mais les théologiens constatent, à l?inverse de l?observation freudienne, l?omniprésence du désir : on ne peut éradiquer les passions, la concupiscence ou l?amour-propre de l?homme, mais seulement les instrumentaliser et les faire servir à des fins sociales. Ainsi, le discours, empreint d?augustinisme, du jansénisme (en particulier de Pascal), renverse la hiérarchie entre la raison et le désir : dans le cadre de la nature déchue de l?homme, c?est le corps et la concupiscence qui priment sur l?âme et la raison. La raison devient alors « le véritable comptable des désirs » (Pierre Guenancia, Descartes et l?ordre politique, PUF, 1983, p.139 sq.). Pascal montre ainsi que l?amour-propre peut fonder l?ordre politique de la cité, chacun se montrant aimable afin de se faire aimer des autres, dans son propre intérêt (cf. Pensées, §131, 138, 150, 243, 244, 494 éd. Sellier ; §97, 106, 118, 210, 211, 597 - « le moi est haïssable » - éd.

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