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Que gagne-t-on à échanger ?

Publié le 27/02/2008

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Même des actions qui pourraient sembler altruistes ou morales ne sont en fait qu?un moyen détourné pour arriver à mes fins (par exemple le fait d?avoir une bonne image de soi, ou le de ne pas être puni par la loi). Dans cette mesure un échange ne sera jamais désintéressé, mais toujours accomplit en raison de l?avantage qu?il peut me conférer.   II.                L?échange peut être désintéressé On se rend ici compte qu?il faudrait peut être faire une distinction entre l?échange qui a sa fin en dehors de lui-même (c?est ce que me rapporte l?échange après coup qui m?intéresse), et celui qui a sa fin en lui-même (c?est le moment de l?échange en tant que tel qui m?intéresse).   Ainsi, il semble qu?il y ait une dimension plus riche de l?échange que celui des biens matériels, sur un plan spirituel, et qu?en conséquence l?échange puisse se concevoir en dehors d?une logique de l?intérêt, dans un logique de la gratuité. Ainsi, l?échange peut être considéré sous l?angle de l?échange des signes que constitue le langage. Ex : l?échange avec autrui, l?échange de temps de parole et temps d?écoute, il n?y a pas de calcul ni d?avantage à en retirer. Cf : dans les dialogues de Platon, les interlocuteurs échangent des propos d?une manière désintéressée (contrairement aux sophistes), dans le seul but de chercher la vérité au fil de l?entretient qui a en et par lui-même un intérêt.   III.             L?échange peut se révéler avoir eu un intérêt sans qu?il ait eu lieu par intérêt Finalement il semble que l?on puisse dire que l?échange qui avait été fait sans intérêts prémédités peut se révéler être, après coup source d?intérêts.

« Problématique : Dans le conte populaire allemand, Faust choisit d'échanger son âme contre une seconde vie.

Peu conscient des enjeuxderniers de son échange, Faust apparaît comme celui qui commet une erreur fatale de jugement, puisqu'il échange un bienmétaphysique (son âme) avec un bien physique (le renouvellement de sa vie terrestre).

Faust aurait-il pu éviter cetteerreur de jugement ? Comment se serait-il comporté s'il avait pu savoir ? L'acte d'échanger apparaît ainsi comme éminemment fragile, puisqu'il dépend de la pertinence du jugement de celui qui vaprendre la décision d'échanger.

Aussi, se demander : « que gagne-t-on à échanger ? » semble-t-il crucial, dès l'instant oùl'échange est un des actes déterminants par lequel un individu entre en relation avec autrui.

En ce sens, si l'échange estla procédure par laquelle une relation de communication bilatérale se réalise par l'intermédiaire d'un transfert réciproquede choses, il paraît découler de la nature de la réciprocité que les choses échangées sont équivalentes, et que lapossibilité de « gagner », c'est-à-dire d'améliorer sa situation initiale, n'existe pas vraiment.

Pourtant, et paradoxalement,l'échange ne cesse pas d'être perçu comme le moyen de l'enrichissement personnel, aux plans matériel comme spirituel, àtel point qu'il paraît indéniable de supposer qu'une chose se trouve nécessairement gagnée par celui qui échange. Nous chercherons tout d'abord à montrer que l'échange ne peut être par définition quelque chose de rentable, puisqu'ilsuppose que chacun des membres de sa réalisation considère ce qu'il échange comme équivalent à ce qu'il reçoit enretour.

Nous en viendrons toutefois à constater que l'échange reste perçu de façon subjective comme un acte utile etintéressant, ce qui revient alors à en définir les critères de rentabilité.

En ce sens, nous nous efforcerons enfin de montrerque la rentabilité subjective de l'échange, articulée à la neutralité objective, conduit en fait à dénaturer cette neutralitéobjective pour faire de l'acte d'échange un acte profitable mais dangereux. Plan rédigé proposé 1.

L'échange, un jeu à somme nulle. Ia.

L'échange est un acte par lequel deux individus acceptent de se céder à chacun et à condition de réciprocité une chosequi est en leur possession.

L'échange est donc une mise en relation volontaire de la part de chacun des échangistes. Ib.

Cette acceptation volontaire de l'échange manifeste la neutralité absolue de la relation d'échange, puisque chacunconsidère justement que ce qu'il échange est équivalent à ce qu'il accepte en retour. Ic.

Quand bien même ponctuellement un individu peut considérer qu'il a donné plus que ce qu'il a reçu, il faut en faitcomprendre ce déséquilibre apparent comme le résultat de ce qu'il lui a semblé juste d'accepter à un moment donné (enacceptant par exemple de baisser ses attentes par amitié, amour, empathie, compréhension de l'autre etc.). 2.

L'échange, un jeu doublement gagnant. IIa.

L'existence de l'acte d'échange montre toutefois que cet acte a un sens pour chacun de celui qui l'effectue.

Qu'il soitspirituel ou matériel, l'échange est un acte décidé parce qu'il convient à chacune des parties acceptant d'échanger. IIb.

Dès lors, chacun gagne quelque chose à échanger, puisqu'il trouve dans le fait d'obtenir une nouvelle chose, unesatisfaction subjective supérieure au fait de conserver ce qu'il a échangé.

L'échange est donc un gain pour chacun desacteurs. IIc.

Ce gain n'est d'ailleurs pas seulement purement subjectif, mais est également objectif, puisqu'il permet de compléterune chose qui manquait.

Le fait d'accepter l'échange, c'est donc non seulement atteindre une satisfaction subjective, maiségalement et surtout améliorer objectivement sa propre situation. 3.

L'échange, un gagnant et un perdant. IIIa.

Il se peut alors que l'échange ne soit pas nécessairement à la hauteur des attentes.

Quand bien même la relationd'échange se déroule selon les modalités acceptées de chacun, rien n'empêche en effet un des échangeurs de seretrouver moins satisfait qu'il aspirait à l'être, parce que son jugement sur ce qu'il a échangé était erroné. IIIb.

Par ailleurs, rien ne garantit sur le fond et de façon parfaite que tous les membres de l'échange sont de bonne foi.

Ilse peut que l'échange tourne à la tromperie et à la défaveur d'une personne, ce qui revient alors à constater quel'échange est un procédé risqué. IIIc.

Dès lors, l'échange apparaît bien comme un acte tout autant susceptible de gains améliorant la condition de celui quil'accepte que de pertes pour cette même personne, gains et pertes n'étant alors que les deux faces d'une même réalité :l'échange est un jeu dans lequel les hommes cherchent de façon contradictoire à satisfaire leurs intérêts égoïstes.. »

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