Devoir de Philosophie

Puis-je ne pas me connaître totalement ?

Publié le 27/02/2008

Extrait du document

Qui peut-on connaître mieux que soi-même ? Parce que l'on vit en soi et avec soi, parce qu'on ne peut se détacher de soi et que nos actions et nos pensées s'accompagnent simultanément de notre conscience d'être toujours ce même « moi », il nous paraît évident que l'on possède une connaissance de soi-même. Et pourtant, connaître, c'est comprendre et être capable d'expliquer, c'est avoir du recul sur ce qu'on connaît et être capable d'en parler objectivement. Autant d'exigences qui semblent difficiles à obtenir sur soi-même, car nous sommes pris dans notre propre subjectivité. La conscience de soi nous fait-elle accéder à une connaissance pleine et entière de soi ? La connaissance que l'on a de soi est-elle complète, ou a jamais partielle ? Si on ne se connaît pas totalement, comment peut-on savoir que nous sommes davantage que ce que nous pensons être ? Cela implique que quelqu'un peut connaître une part de nous que nous ignorons. L'enjeu du problème est un enjeu éthique, car comment agir en être responsable si l'on ne se connaît pas entièrement ?

« n'affirme en soi aucune connaissance.

« Je pense : tel est donc le texte unique de la psychologie rationnelle, à partir duquel elle doit développer toute sa science ».

( Critique de la raison pure , « les paralogismes de la raison pure »).Kant est d'accord avec Descartes pour dire que le Je pense accompagne toutes nos représentations mais il refuse d'accorder l'existence de ce sujet.

La conscience de soi n'est possible que par conscience des choses extérieures.Le fait que je connaisse le moi comme distinct du non-moi ne m'autorise pas à en faire une instance autosuffisante.Le Je pense est la plus pauvre de toutes nos représentations car elle n'est que la représentation du sujet que je suis mais je n'en ai pas une intuition directe qui seule me permettrait d'accéder à une véritable connaissance.

3ème partie : On est toujours dans l'ignorance de soi-même. - Freud, l'inventeur de la psychanalyse, a découvert que notre moi n'était pas que le moi conscient mais renfermaitaussi un inconscient, c'est-à-dire tout un vécu refoulé et inaccessible à la conscience.

Cet inconscient fait doncpartie de notre identité personnelle, puisqu'il est en nous et agit en nous, et pourtant, il est autonome etindépendant de la conscience.

En effet, nous ne comprenons pas certaines de nos actions (frayeurs, rêves,comportements relationnels) car elles sont influencées par la partie inconsciente de notre identité personnelle.

Lemoi reste en partie inconnu à la conscience.- Pour Pascal, il est impossible de répondre à la question « qu'est-ce que le moi ? » ( Pensées , Lafuma 688).

En effet, le moi n'est pas mon apparence physique, car on peut être défiguré sans changer soi-même.

Le moi n'est pasnon plus ma mémoire, mon intelligence, ou toute autre qualité, car je peux les perdre sans me perdre moi-même.

Lemoi reste donc insaisissable, il n'est ni dans le corps ni dans l'âme.- Souvent, on s'aperçoit que les autres nous connaissent mieux que nous-mêmes.

En effet, nous sommes pris dansnotre subjectivité et dans les mailles de notre inconscient, et nous ne nous rendons pas compte de notre manièred'être.

Nous ne pouvons nous appréhender comme phénomène, et donc nous ne pouvons nous analyserobjectivement.

Sans recul sur nous-même, nous ne nous apercevons pas de la réalité de notre être et de notrerapport phénoménal au monde.

Ainsi, nous sommes tout étonnés lorsque les gens nous décrivent très différents dece que nous pensions être, ou encore lorsqu'ils sont capables d'anticiper notre réaction alors que nous-mêmen'aurions pu la prévoir.- Auguste Comte disait « Je ne peux pas me pencher à la fenêtre et me regarder passer dans la rue ».

Il signifiaitpar là que l'on ne peut se déprendre de notre subjectivité, et nous examiner objectivement, comme un êtreextérieur.

Nous n'avons qu'une connaissance objective de nous même, influencé par nos sentiments, nosperceptions, notre caractère.

Nous ne pouvons nous objectiver et être notre propre juge.

Notre connaissance denous même n'est pas entière car elle est partiale.

Nous ne pouvons faire le tour de nous même, et obtenir unpanorama complet de notre être puisque nous ne pouvons sortir de nous même.

Conclusion : Parce que l'on a conscience de soi, il semble que nous ayons une connaissance pleine de soi.

La conscience,faculté intime de notre être et centre de notre subjectivité, est avant tout conscience d'elle-même, donc regard desoi sur soi.

Elle permet donc de nous auto-examiner, et de connaître ainsi ce qui fait notre identité personnelle : nosvécus, nos pensées et nos actions.

Mais si elle nous donne un accès à la connaissance de notre existence, elle nenous en donne aucune définition essentielle.

« L'existence n'est pas un prédicat », affirme Kant dans la Critique de la raison pure , c'est-à-dire qu'énoncer qu'une chose est n'apporte aucune connaissance sur la chose elle-même.

La connaissance de soi n'est donc pas une connaissance entière, mais seulement une saisie de soi et de ses qualités.Une connaissance pleine de soi est impossible car notre être est forgé par des déterminations indépendantes de laconscience, telles que les cadres sociaux, mais aussi l'inconscient psychique qui reste inaccessible à la conscience.Parce que nous sommes pris dans notre propre subjectivité, nous ne pouvons parvenir à une connaissance objectivede soi.« Il est faux de dire : je pense ; on devrait dire on me pense », disait Rimbaud.

Il entendait par là que nous n'étionspas absolument maîtres de nous-même, et que notre identité n'était pas si unifiée et indépendante qu'on le prétenden disant « je ».

Ainsi, on ne jamais se connaître totalement, et l'on s'aperçoit que les autres nous connaissentsouvent mieux.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles