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Puis-je être libre seul ?

Publié le 27/02/2008

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Cependant la liberté ne saurait être réduite à cette modalité, degré zéro de la liberté. En effet la licence n?a de signification que négative : elle est absence ou diminution des contraintes habituelles.             Il faut se défaire de toute conception négative de la liberté ; par exemple de la conception cartésienne de liberté d?indifférence : je suis libre parce que je ne me sens pas plus incliné à faire A que B. Une telle conception fait écho à la philosophie stoïcienne, nous ne pouvons nous contenter de caractériser la liberté comme indifférence vis-à-vis d?un choix. Rousseau comme Bergson (cf. pour ce dernier le chapitre « La durée réelle et la causalité » de L?essai sur les données immédiates de la conscience) ont montré qu?être libre c?était, précisément, ne pas pouvoir choisir.             Dans Le contrat social Rousseau écrit que c?est librement que l?individu adhère au pacte social et donc se soumet à la loi de la volonté générale (la loi de la majorité), aussi dans une formule restée célèbre Rousseau dit que si le citoyen résiste et continue de vouloir affirmer son avis, pourtant mis en minorité, il faudra « le forcer d?être libre ». L?apparent oxymore recouvre en fait l?idée selon laquelle si le citoyen cesse de se soumettre à la loi de la volonté générale il rompt par là même le pacte social et dégrade la liberté morale par laquelle il a renoncé à la licence pour la cohérence sociale.   III- Je ne peux être libre seul.               La liberté qui réclame pour condition de possibilité la solitude n?est donc que la licence : la vraie liberté est précisément, chez Rousseau, le renoncement à la licence pour la vie social, être libre c?est savoir renoncer à sa volonté individuelle.

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