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Préférons-nous toujours savoir la vérité ?

Publié le 27/02/2008

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Bien définir les termes du sujet : - « la vérité » : c'est le caractère des jugements auxquels on peut accorder son assentiment, c'est-à-dire qui s'imposent à l'esprit, et qui est le fondement de l'accord universel entre tous les esprits. Ce sont des propositions dont est absente toute contradiction, quelle soit logique ou réelle. Il ne faut pas la confondre avec la réalité car contrairement à cette dernière, la vérité est de l'ordre du discours. - « Préférons-nous » : ce terme implique que nous disposons de la vérité et que nous pouvons choisir entre la connaître et l'ignorer. - « Toujours » : le terme est ici le synonyme de « dans tous les cas ». Cela sous-entend qu'il peut y avoir des cas où nous désirons connaître la vérité, ce qui n'est pas le cas pour d'autres.  Le sujet prend ici en compte la contingence du monde et la nécessité de s'adapter aux circonstances.   Construction de la problématique :             Un proverbe de la sagesse populaire dit qu'il vaut mieux un petit mensonge qu'une vérité mal dite. Il semblerait donc que dans certains cas, « toute vérité n'est pas bonne à dire ». Le sujet sous-entend donc que nous disposons dans certains cas de la vérité, mais que nous ne tenons pas nécessairement à la savoir. Ici, il faut bien comprendre le sens du sujet : il ne s'agit pas de savoir qu'est-ce que la vérité, de quoi elle est constituée et si nous pouvons l'atteindre. Il faut simplement déterminer si il est possible d'adopter une attitude uniforme vis-à-vis de la vérité - toujours la savoir - , ou si au contraire, nous pouvons décider de passer outre.             à Se pose donc la question de savoir dans quelles circonstances et pour quelles raisons nous décidons de connaître la vérité. Cela signifie t-il qu'il y a plusieurs types de vérité, que certaines d'entre elles peuvent être connues sans conséquences tandis que d'autres peuvent nuire à la tranquillité ?

« satisfaisante.

Citons par exemple les malades qui ne veulent pas admettre leur mal ou les hommes qui ne veulentpas envisager leur situation d'être mortel. ● Ainsi, dans certains cas, nous semblons préférer l'illusion à la vérité que nous évitons.

C'est ce que montre Marx dans l'introduction des Etudes philosophiques.

Critique de la philosophie du droit de Hegel. En effet, selon lui, la religion est à la fois un moyen d'éviter aux hommes leur condition d'êtres mortels, mais aussi une manière desupporter leurs souffrances dans le monde réel.

« La détresse religieuse est […] l'expression de la détresse réelle.

»Autrement dit, en proposant un au-delà, la religion justifie les souffrances des individus et leur promet un mondemeilleur dans lequel il seront récompensés.

Les individus sont donc amenés à considérer que le monde réel dans lequel ils vivent a moins de valeur que l'au-delà qui est pourtant irréel .

Marx décrit alors la religion comme « une conscience inversée du monde […], une consolation, une justification universelle.» De plus, en proposant la vieéternelle, la religion permet aux hommes de garder l'illusion qu'ils ne sont pas mortels.● Il semblerait donc que la religion soit une manière d'éviter le réel ; de ce fait, les croyants seraient des individusqui ne préfèreraient pas connaître certaines vérités.

La religion apporte selon Marx un bonheur illusoire qu'il fautabolir pour apporter un bonheur réel.

Les individus préfèrent ignorer la réalité trop inconfortable et lui donner desjustifications illusoires.

Ainsi, la croyance religieuse repose sur un désir de compensation face aux misères réelles ouune demande de protection d'origine infantile.

Mais même l'identification des causes et des raisons pour lesquellesles individus adhèrent aux religions, ne suffit pas à les faire disparaître.

La religion n'est pas le seul domaine quicherche à cacher une situation inconfortable ; selon Freud, notre conscience nous trompe sur nos déterminationsen censurant nos pulsions et les représentations de notre inconscient.

Selon l'auteur, l'illusion fait partie de notrefonctionnement psychique normal.

Ainsi, un malade se créera tout un rituel pour évacuer sans ses peurs car il refusede les connaître pour ne as avoir à les affronter.

Cf.

Introduction à la psychanalyse , § 17.

Une de ses patientes accomplit des gestes rituels chaque soir, sans justification rationnelle.

La patiente a conscience de ses actes, maiselle n'a pas conscience du but, de l'origine, du sens, ou de la raison qui la pousse à agir.

"Elle se sent poussée àobéir, et se demande en vain pourquoi." Pour Freud, chaque geste a une signification symbolique qui n'est pasconnue de la conscience, si bien que les actions échappent à la maîtrise de cette dernière.

Ces actions sont unemanière d'exprimer la vérité sans avoir à l'affronter.

è La vérité est parfois inconfortable, et pénible à voir : certains individus préfèrent donc l'ignorer en créant soit des fictions comme la religion, soit des parades pour l'éviter, comme les rituels des malades.

Ces rituels sontune expression de ce qu'ils cherchent à se cacher à eux-mêmes. III/ La vérité n'existe pas : Ainsi, l'illusion rassure parce que, tant qu'elle dure, elle ne fait que confirmer l'interprétation habituelle du monde.

Mais dans tous les cas, la vérité qu'on la recherche ou qu'on la fuit semble subordonnée à une exigenced'utilité : elle n'est jamais indifférente.

On la recherche pour avoir des bases solides pour la connaissance, ou on lafuit pour éviter les désagréments qu'elle implique. ● C'est ce qui pousse Nietzsche à dire que « les hommes n'aiment pas la vérité, mais les conséquences avantageuses de la vérité.

» Dans Le gai savoir, Nietzsche cherche à savoir si la vérité est toujours bonne à dire, et s'il faut la vouloir à tout prix.

Selon lui, la vérité est idolâtrée, et la rechercher peut parfois paraître suspect.

Letravail de l'auteur se porte avant tout sur la question de savoir à quoi correspond la volonté inconditionnée devérité.

Cette dernière a pour but de ne pas être trompé, ou de ne pas tromper.

Pour Nietzsche, non seulement lavérité n'existe pas, mais en plus, sa recherche est une volonté secrète de mort. ● Si on considère avec Nietzsche que la vie se caractérise par l'apparence – ainsi que le divers, la dissimulation, la tromperie –, que la recherche de la vérité tente d'évacuer cette tromperie, cette apparence, alors ilsemblerait que la recherche de la vérité tente d'évacuer la vie.

« ‘'Volonté de vérité'’, cela pourrait être une secrètevolonté de mort.

»Nietzsche déclare aussi que la vérité n'existe pas.

Il montre en effet dans La volonté de puissance que la volonté de vérité s'est toujours montrée comme étant purement désintéressée, alors que ce n'est pas le cas.

Elle chercheavant tout à fixer le monde, à lui imposer sa volonté de puissance, alors que le processus de connaissance toutcomme la vie, nécessite l'erreur.

La vérité fixe les choses, implique une certaine éternité et de ce fait permet laconnaissance qui a besoin de stabilité pour se construire.

Mais cette conception du monde comme stable etl'imposition de cette vérité est une erreur, le monde est essentiellement devenir.

« Les vérités sont des illusions dont on a oublié qu'elles le sont.

» Conclusion : Que nous recherchions ou non la vérité, nous recherchons toujours à nous rassurer.

En effet, l'existence même du concept de vérité illustre ce besoin, puisqu'il implique que quelque chose de stable existe.. »

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