Devoir de Philosophie

Pourquoi y a-t-il plusieurs philosophies ?

Publié le 27/02/2008

Extrait du document

 

Rechercher un sens à la multiplicité des philosophies n’est pas chose aisée. D’autant que cette multiplicité semble d’emblée admise. Aussi nous faut-il revenir sur cet emploi du pluriel que le sujet présente. Car, en effet, la philosophie peut se définir comme  un amour de la sagesse ou de la vérité. Si les philosophies sont différentes, elles ne semblent pas moins rechercher une seule et même chose. Dès lors, comment réunir la pluralité des raisonnements et des réflexions philosophiques avec un but à atteindre qui soit unique ?  

 Si nous parlons de la philosophie de Platon, de Kant, de  Marx ou de Heidegger, il va de soi que nous attribuons à chacun de ces auteurs une philosophie propre et donc, nous admettons qu’il y ait différentes philosophies. Il en sera de même si nous parlons de la philosophie occidentale, chinoise, allemande, américaine, du Moyen-Age, du XIXème siècle… Selon les critères de l’espace et du temps, divisés en plus ou moins grande quantité, nous pouvons établir des distinctions à l’infini, jusqu’à, parfois, voir dans la pensée de certains auteurs des tournants ou des ruptures qui provoqueraient différentes philosophies au sein d’un même individu. Par ailleurs, il n’y a pas qu’en ce sens que la philosophie puisse être divisée. Dans les différents domaines qu’elle aborde se situent des distinctions. Nous parlerons ainsi de la philosophie de l’art, de la philosophie politique, de la philosophie morale… C’est donc par rapport à l’objet d’étude que se pratique ici la division. Selon le but recherché, les principes adoptés ne seront pas les mêmes.

Or, quel sens ont véritablement ces distinctions ?  Concevoir une infinité de philosophies ne nous conduit-il pas à un relativisme complet ? Séparer entièrement les domaines d’étude ne nuit-il pas à l’unité de la pensée ?Ces différentes philosophies n’ont peut-être de sens que si l’on recherche une unité systématique qui permette à la philosophie de se présenter comme système. La philosophie consisterait alors à réunir toutes ces réflexions relatives en un système cohérent qui les prennent en compte comme un développement de la pensée.

 

« de vérités selon chaque individu, chaque moment de sa vie…Or, peut-on vraiment nommer tous les points de vue,les façons de penser, les conceptions du monde, des philosophies ? Si chacun adopte des principes particuliers quifondent sa pensée et cherche ensuite à les justifier par la réflexion, il n'est pas dit qu'il fasse forcément preuve dephilosophie.

Il en va de même pour les différents domaines de la pensée (art, politique, morale…).

S'il est bon defaire la distinction entre ces domaines, il nous reste encore à montrer comment nous pouvons passer de l'un àl'autre et dans quel ordre ces domaines pourraient se succéder.

La définition d' « amour de la sagesse » ne doit pasnous faire oublier que la philosophie cherche à répondre à un besoin d'unité de l'esprit qui ne se trouve que dans uneexposition systématique de la pensée.

Hegel va d'ailleurs en ce sens lorsque dans le tome I de sa Logique , il remarque : « Une philosophie qui n'est pas un système ne saurait rien avoir de scientifique.

Elle exprime bien plutôtune opinion subjective, et son contenu est un contenu contingent.

Car un contenu n'est justifié que lorsqu'il est lemoment d'un tout.

Hors de ce tout, il n'y a qu'une hypothèse ou une affirmation subjective.

Il y a un grand nombred'écrits philosophiques qui n'expriment que des opinions et des convictions de ce genre.

C'est à tort qu'on considèrecomme constituant une philosophie systématique une philosophie qui repose sur un principe limité, et qui se trouveen présence d'un autre principe.

La vraie philosophie doit renfermer tous les principes particuliers dans son unité.

»Si nous distinguons « des philosophies », alors le caractère pratique de ces distinctions ne doit pas nous faire oublierque la philosophie, elle, comprend les différentes philosophies en un tout organisé : « Chaque partie d'un systèmephilosophique est un tout, et forme un cercle déterminé de la connaissance.

Seulement, l'idée s'y trouve dans unede ses déterminations ou dans un de ses éléments.

(…) Ainsi, le tout est un cercle contenant d'autres cercles, dontchacun forme un moment nécessaire, de telle sorte que le système de ses éléments particuliers constitue la totalitéde l'idée, laquelle, par cela même, se retrouve dans chacun d'eux.

» La pluralité de philosophies n'a donc de sensque pour expliquer le développement de la philosophie comme un système.

Sortir de ce système, c'est admettrecomme une philosophie particulière une pensée reposant sur des principes qui eux-mêmes ne sont pas pensés… III/ Les différentes philosophies sont autant d'expressions de la vie Il n'y a donc plusieurs philosophies que dans la mesure où il nousfaut distinguer les différents moments par lesquels passe l'Esprit pours'accomplir.

Nous pouvons alors ensuite montrer comment ces philosophiess'enchaînent l'une l'autre pour former un système.

Or, si ces différentesphilosophies se distinguent par les principes qu'elles mettent en avant, nousignorons encore ce qui fonde le choix de ces principes pour tout individu ouépoque qui les détermine.

Sur quoi peuvent alors reposer ces « impensés » àl'origine de la pensée ? Comment expliquer par exemple que certainesphilosophies identifient bonheur et plaisir, alors que d'autres les distinguent ?Les conséquences pratiques de ces raisonnements peuvent alors être trèsdifférentes, voire même s'opposer.

Nietzsche, dans le Gai Savoir , donne l'exemple de ce moine (qu'il rattache également au bouddhisme) quipréconisait la diète comme un moyen simple d'accéder au bonheur.

Mais,précise l'auteur, cette réflexion n'est valable que pour quelqu'un qui n'a besoinque de cela pour atteindre au bonheur.

De la même façon, l'ataraxie, commeabsence de souffrance peut être identifiée au bonheur, bien que d'autrespuissent attendre du bonheur quelque chose de plus qu'une simple absence.C'est donc la volonté de puissance, comme surplus de force se manifestantpar un besoin de création, qui est à l'origine des différents principes posés etjustifiés ensuite par la réflexion et la pensée.

Nietzsche précise égalementdans un aphorisme du même ouvrage que Platon avait justement besoin de ces idées de justice, de tempérance…pour unifier et ordonner la volonté de puissance qui émanait de lui.

Ainsi, cettevolonté de puissance se retrouvera même dans les distinctions faites entre les domaines de pensée et la façon deles considérer.

L'art, la politique, la morale ou la science seront ainsi classées selon l'ordre d'importance pour ledéveloppement de la vie.

Nous concluons de cela que selon les différentes façons d'exprimer la vie, les philosophiesjustifient tel principe, telle idée : ces dernières réaffirment par la pensée les différentes façons dont la vie s'affirme.Il y a donc autant de philosophies que de manifestations de la vie qui puissent se penser elles-mêmes.

Conclusion : - Il y a plusieurs philosophies dans la mesure où elles n'ont pas les mêmes principes et les mêmes domaines d'application. - Cette pluralité n'est néanmoins qu'un moment à dépasser pour constituer la philosophie comme système. - Les différentes philosophies restent néanmoins différentes manifestations de la vie qui se pense elle- même. Il y a plusieurs philosophies parce que la vie a une pluralité d'expressions.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles