Pourquoi nommer l'objet de mon désir ?
Publié le 27/02/2008
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C?est également écarter les théories romantiques de l?indicible, selon
lesquelles il existerait des sentiments dont la force est telle qu?il serait
impossible de les verbaliser.
Un degré de possession : si
certes j?utilise un langage commun qui rend l?objet de mon désir communicable,
il n?en est pas moins que ce sont mes propres qualités d?expression qui lui
donnent relief et vie. Ainsi, nommer l?objet de mon désir, c?est pouvoir le
posséder dans la langue sans pour autant le posséder dans le fait : je le nie,
en tant que je le mets à distance, pourtant il est intimement mien puisque je le
possède dans ma langue, dans mes écrits. Paradoxe : nommer, c?est tout à la fois
posséder l?objet de son désir et mettre à distance ce dernier.
Rejeter l?objet de mon désir :
mais c?est également par le langage qu?il m?est possible de rejeter l?objet de
mon désir, de m?en guérir : cela est particulièrement visible avec la
confession, où par le récit de mon envie je suis lavée de celle-ci au regard de
Dieu. Je redeviens membre sans tâche de la communauté de Dieu si le langage que
j?utilise n?est pas entravé par la raison, que seul le c?ur sans obstacle parle.
Nommer mon désir, c?est se trouver dans une position de transparence recouvrée,
et ainsi pouvoir le juger. Cette dimension de transparence, nous la retrouvons
nettement dans les écrits de Rousseau, que ce soit dans ses Confessions
ou dans ses écrits de philosophie politique : un c?ur pur s?exprime sans
entraves dans une société bonne.
Nommer pour exorciser
Théorie psychanalytique :
ainsi Freud souligne-t-il dans Psychopathologie de la vie quotidienne que
les actes manqués et autres lapsus sont la manifestation de ce qui devrait être
refoulé et qui parvient malgré la censure du surmoi à la conscience. La
psychanalyse proposée repose sur une parole libérée qui permet de mettre à jours
les désirs refoulés de manière inadéquate afin de libérer le patient de ses
traumas : si l?absence de l?objet du désir passé ou présent a été vécue comme
une expérience traumatisante, le nommer permet de mettre à jour les mécanismes
permettant de panser cette douleur.
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