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Pourquoi douter ?

Publié le 05/11/2009

Extrait du document

 La première chose qui vient à l’esprit lorsque que l’on se demande ce qui amène le doute, c’est la conscience de l’erreur. L’homme vit dans un environnement où tout ce qui lui parvient est donné pour infaillible, où la perception se confond avec l’interprétation du monde. Il lui paraît absurde de se demander si ce qu’il voit ou ce qu’il entend est effectivement ainsi dans la réalité, puisqu’il fait confiance à ses sens et ne se rend même pas compte qu’ils ne sont qu’un intermédiaire entre lui et le monde réel. Et lorsque, par exemple, des illusions d’optique lui font clairement voir des formes, des lignes, des objets qui ne sont pas tels qu’ils lui apparaissent, ou encore quand il semble voir des mirages, il est obligé de se remettre en question après s’être rendu compte de son erreur.  D’ailleurs, ce qui est valable pour les sens l’est aussi pour les sentiments qui tiennent l’homme. La haine, la jalousie, le remords, l’amour transforment effectivement notre vision du réel, nous font voir les choses différemment. Ils sont à l’origine d’une certaine interprétation des faits, et une autre personne pourra voir ainsi quelque chose de complètement différent, dans un même contexte donné. Le doute, en ce qu’il est une prise de recul face aux choses et à la réalité, une hésitation qui permet de discerner le vrai du faux, naît de cette conscience de l’erreur.

« est, selon Descartes, « la puissance de discerner le vrai d'avec le faux » elle est ce qui permet à l'homme detrouver la vérité, en dehors de toute certitude jugée évidente au premier abord, ce qui, en nous, refuse decroire sans preuve « rationnelle », justifiable.

Mais ce cheminement a besoin d'un outil essentiel dans safastidieuse recherche : le doute.

En effet, serait-il possible de distinguer le vrai du faux sans le doute ? Lui, qui,devant une quelconque affirmation, « balance » étymologiquement entre le choix de croire et de ne pas croire,et permet de prendre des distances pour justement « discerner le vrai du faux », comme l'exige la Raison.

Ainsi,l'on doute parce que l'on est un être rationnel et il semble logique que la raison qui recherche la Vérité amène audoute.

Ici, nous avons pu voir qu'il y avait diverses origines : l'expérience concrète qui nous fait prendreconscience de nos erreurs, le constat de certitudes changeantes et différentes selon les peuples et lesépoques, et la Raison, lumière qui nous guide sur le chemin de la Vérité.

II)Maintenant, comme le dit Malebranche, ce doute qui « naît de la lumière » n'aiderait-il pas en « quelque façon àla produire à son tour » ? En tout premier lieu, le doute nous permet, dans le monde pratique, d'éviter les erreurs ou de les corriger.En effet, cette distance, ce « balancement » entre divers choix donne l'occasion de considérer les choses avantde poser un jugement sur elles, ou d'affirmer quoi que ce soit.

C'est cette prise de recul analytique dans unesituation donnée qui permet d'éviter les erreurs.

Lorsque je suis en compagnie de quelqu'un, hors de touteconsidération sentimentale, douter m'invite à réfléchir et à juger de façon objective les propos et actes decette personne vis-à-vis de moi.

De cette façon, je pourrais éviter qu'elle ne me trompe.

Lors d'une prise dedécision, il en est de même : le doute me permet d'examiner scrupuleusement les fondations de chacune despossibilités dans le but de prendre une décision rationnelle.

Le doute est donc ici pratique et vise à éviter leserreurs.

Dans un autre ordre d'idées, le doute est en quelque sorte la clé de notre liberté intellectuelle.

Par sacapacité à remettre en question les bases de toute affirmation, de toute certitude, à permettre le balancemententre diverses possibilités, le doute permet de se libérer de la doxa, ensemble d'opinions admise et de préjugés,et d'accéder à la liberté de l'esprit, contre tous les dogmes et croyances imposés .

En effet, si l'on nous fixe pour absolues et vraies des affirmations quelconques, le fait d'y croire aveuglément ferme une partie de notre esprit.Toute notre réflexion se fera par la suite avec ces assertions sans prendre la peine de les examinerrationnellement.

Le résultat peut en être regrettable : même si, suivant par la suite un raisonnement guidé parnotre raison, nous partons d'affirmations péremptoires auxquelles nous accordons toute notre confiance, nouspouvons alors aboutir à de fausses affirmations.

On peut citer sur ce point les hypothèses mathématiques.

Sil'on part d'une hypothèse erronée, tout le raisonnement, aussi logique qu'il puisse être, aboutira à un résultaterroné.

Et la seule chose qui puisse préserver l'homme de ces dogmes imposés, c'est le doute.

Seul lui permetde poser la question : « ce que l'on me dit est-il fondé rationnellement ? » D'où le propos d'Alain, qui dit que « levrai, c'est qu'il ne faut jamais croire, et qu'il faut examiner toujours.

[…] Ou alors dites adieu à la liberté ».

Ledoute est ainsi le « sel de l'esprit » et il permet de libérer notre esprit, de le délivrer de l'emprise de la Doxa.

Ilest ainsi un des fondements de notre liberté.Une fois les certitudes établies examinées grâce au doute, l'on peut compter, grâce à lui, pouvoir atteindre desvérités absolues, incontestables, ou se guider sur le chemin de la Vérité.

En effet, une fois l'esprit libre etdébarrassé de toutes les certitudes qui n'auraient pas pour origine la raison, l'homme peut alors avancer, étapepar étape, doutes après doutes sur le chemin de la Vérité, une vérité universelle en quelque sorte, qui, mêmeconfrontée au doute, serait par définition véritable et impossible à nier.

De plus, c'est par le doute queDescartes est parvenu à affirmer la plus incontestable des vérités : l'Homme pense donc il est.

En utilisant latechnique du doute dite « méthodique », qui consiste à suspendre provisoirement toute affirmation ouconnaissance en laquelle on pourrait imaginer le moindre doute.

Douter ainsi de tout ce qui était capabled'exister amenait à la conclusion suivante : la seule chose dont on était sûr, c'est que l'on doutait.

Donc que l'onétait quelque chose.

Le doute est ainsi l'outil essentiel de la recherche de la Vérité ainsi que de la sagesse, c'estlui qui est en mesure de prouver irrévocablement notre existence, il est en quelque sorte le guide qui nous faitévoluer sur le chemin de la Vérité.

III) Il reste pourtant à voir si l'on ne pourrait pas trouver des limites au fait de douter. »

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