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Pourquoi dit-on de l'homme qu'il est un être inachevé ?

Publié le 28/02/2009

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Parce que l'homme sent que l'humanité n'est pas réalisée dans l'état naturel où il se trouve d'abord. L'humanité est une fin que la raison se donne et qu'elle tâche d'accomplir par le progrès des générations successives. L'homme doit humaniser sa nature. Au contraire, tout animal trouve sa nature d'emblée : il ne conçoit pas d'idéal à accomplir. Or l'humanité à l'état de nature est appelée "sauvagerie" : ce n'est pas encore l'humanité. Remarquez bien que nous ne savons pas ce que peut être exactement l'homme à l'état naturel brut. Mais nous ne savons pas non plus ce que peut être l'homme à son ultime stade de culture et de perfection. Mais on peut dire que compléter la nature, c'est se substituer à elle : la culture transmise de génération en génération devient une seconde nature au point que nous avons du mal à déterminer chez l'homme la nature. L'homme à l'état de nature nous est inconnu. Au point que nous parlons de sa nature. C'est parce que la culture est une seconde nature que nous pouvons parler de la nature humaine.

 

« nous jugeons de l'inachèvement, la chose achevée n'a pas encore d'existence réelle.

Nous ne pouvons qu'en avoirl'idée.

Par conséquent, l'inachèvement d'une chose réelle n'a de sens qu'en comparaison avec l'idée que nous avonsde cette chose.

L'idée est de plus ce vers quoi l'on tend, par exemple l'idée de la maison telle qu'elle apparaît sur lesplans.

Aristote nommerait cette idée la cause finale de la maison. Dans le cas de l'homme, il est possible de le dire inachevé uniquement si nous déterminons quelle est sa causefinale, c'est-à-dire, ce vers quoi il doit tendre.

Nous avons dit que la cause finale était une idée.

Plus précisément,puisqu'il s'agit de tendre vers elle, elle est une intention, et présuppose de ce fait un sujet qui possède cetteintention.

Aussi, affirmer que l'homme est un être inachevé, c'est soutenir qu'il est le produit d'une intention.

Il estpar exemple possible de l'envisager comme produit de l'intention divine ou comme produit de sa propre intention. Transition : En mettant au jour le rapport entre l'inachèvement et l'intention, nous avons ouvert une possibilité d'interprétationdu sens de l' « inachèvement » de l'homme.

Mais est-ce justement l'être qui est dans ce cas inachevé ? N'est cepas seulement une certaine idée que l'homme se fait de lui-même ? Pour répondre à ces questions, il nous fautenvisager le problème de la détermination de l'être de l'homme. II – L'être de l'homme Le Discours de métaphysique de Leibniz est rédigé dans le contexte de différentes controverses théologiques et notamment dans celle qui intéressela différence entre les actions humaines et les actions divines.

La question del'être de l'homme, en tant qu'individu et non en tant que genre, y estabordée. Chaque individu humain est selon les mots de Leibniz une « substanceindividuelle ».

Son être est substance.

Le critère de la substantialité estdouble : pour repérer une substance individuelle, il s'agit premièrement ses'assurer que sa notion est complète, c'est-à-dire qu'elle contient l'ensembledes prédicats qui peuvent être dis du sujet attaché à cette notion.Deuxièmement, ces prédicats doivent tous être des prédicats réels.

Leibnizillustre son propos : si un individu particulier, par exemple Jules César, sedéfinit en son être par sa notion complète, cela signifie que l'être de JulesCésar contient, d'après la définition de la notion complète, tout ce qui lui estarrivé et lui arrivera, comme le fait d'avoir franchit le Rubicon, d'être empereurde Rome, etc. Ce qui différencie l'être de l'homme de celui de Dieu, c'est que Dieu estcapable d'embrasser instantanément l'ensemble de ces prédicats, tandis quel'homme ne le peut pas.

Aussi l'être de l'homme ne peut lui apparaître àl'homme que de manière partielle, c'est-à-dire, pour reprendre le fil de notre investigation, de manière inachevée, puisque qu'aucun homme n'est capable de prédire ce qui lui arrivera, alors queDieu le lit dans notre notion complète.

Prétendre que l'être de l'homme est inachevé, cela ne signifie donc pas quel'homme ne mériterait pas le titre d' « être », mais qu'il ne peut pas s'envisager lui-même autrement qu'inachevé.

Al'inverse, l'homme apparaît paradoxalement achevé dans l'intention divine. III – La finitude radicale de l'homme Pour l'instant, il semble que l'inachèvement ne soit qu'une affaire de point de vue.

Ce qui apparaît problématique,c'est la possibilité d'aboutir à deux points de vue contradictoires sur le même être.

Après tout, c'est bien l'hommequi prétend que du point de vue divin, son être apparaît achevé.

Dieu ne s'est jamais manifesté en personne pournous révéler qu'en réalité, notre être était achevé.

Comment donc trancher ?. »

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