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Pourquoi avons-nous tant de peine à accepter qu'autrui soit différent de nous ?

Publié le 27/02/2008

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Il faut bien sûr nuancer cette analyse qui est trop simpliste, mais en même temps qui fournit une interprétation intéressante. b)                 L?exemple de la différence de cultures, d?opinions remet en question mes propres valeurs et opinions. Celles-ci deviennent relatives. L?athée, le bouddhiste, le musulman remet en question la croyance du chrétien, cela provoque un doute qui lui est insupportable. Or, comme nous l?avons dit de cela ne s?ensuit pas toujours une réaction violente  quasi caricature. Le chrétien, le musulman ne mettent systématiquement l?autre en dehors des frontières de l?humanité, car ce sont des religions qui, faisant du prosélytisme, essaient, au contraire, de convertir l?autre pour le sauver. Que cette justification ait servi pour des fins politiques il n?y a pas le moindre doute. Par ailleurs les représentations de l?autre comme maléfique ne manquent pas. Toujours est-il que la souffrance générée par l?expérience d?une différence trop marquée remettant en cause mes croyances ne conduit pas ipso facto à l?intolérance et c?est ce qui, ici, est essentiel. c)                  Cette souffrance n?a pas lieu d?être si l?autre n?est qu?autre, s?il n?est pas un autre moi-même.

« l'excluent de l'humanité.

On trouverait le même traitement pour toutes les figures de l'intoléranceprécédemment cités.

Donc celui qui est différent est stigmatisé dans sa différence.

On prête àl'étranger, au nouveau venu, des méfaits qu'il n'a pas commis, alors qu'il y a souvent quelque chosede commun qui est nié.

L'autre semblable et différent, semblable dans sa condition humaine, estpoussé en dehors de l'humanité, il devient le pur opposé non de moi mais de l'idéal du moi.

Il incarnele mal, l'interdit tout ce que j'ai pu, dans une perspective psychanalytique, refouler dans l'inconscient.Il devient l'incarnation de pensées inconscientes voire de désirs que je me refuse.

Il faut bien sûrnuancer cette analyse qui est trop simpliste, mais en même temps qui fournit une interprétationintéressante. b) L'exemple de la différence de cultures, d'opinions remet en question mes propres valeurs et opinions.

Celles-ci deviennent relatives.

L'athée, le bouddhiste, le musulman remet en question lacroyance du chrétien, cela provoque un doute qui lui est insupportable.

Or, comme nous l'avons dit decela ne s'ensuit pas toujours une réaction violente quasi caricature.

Le chrétien, le musulman nemettent systématiquement l'autre en dehors des frontières de l'humanité, car ce sont des religionsqui, faisant du prosélytisme, essaient, au contraire, de convertir l'autre pour le sauver.

Que cettejustification ait servi pour des fins politiques il n'y a pas le moindre doute.

Par ailleurs lesreprésentations de l'autre comme maléfique ne manquent pas.

Toujours est-il que la souffrancegénérée par l'expérience d'une différence trop marquée remettant en cause mes croyances ne conduitpas ipso facto à l'intolérance et c'est ce qui, ici, est essentiel. c) Cette souffrance n'a pas lieu d'être si l'autre n'est qu'autre, s'il n'est pas un autre moi-même. L'intolérance est le contraire de la souffrance dont il est question dans ce sujet Souffrir que l'autresoit différent c'est conserver un lien de ressemblance et de comparaison.

L'intolérance envers autrui,défini comme un ennemi, assure les relations au sein d'une même communauté.

Il ne s'agit pas de direque l'autre est différent de soi mais d'un peuple, d'une communauté, autre contre lequel il faut lutter.La lutte contre un ennemi commun soude un peuple, elle annihile pour le temps de la lutte ce qu'ilpourrait y avoir de différent au sein même de ce peuple ou de cette communauté.

3.

Cela peut-il se légitimer ? a) La peine ressentie dans l'expérience de la différence de l'autre peut avoir quelque chose de sain.

Elle se distingue de l'indifférence qui prend souvent les traits de la tolérance et d'une intoléranceradicale qui peut pousser à des politiques de conquête militaire voire d'extermination.

On ne peutcondamner un sentiment que tout le monde peut éprouver, certes à des degrés différents et pourdes causes plus ou moins légitimes. b) Par exemple, si je condamne certains actes ignobles et plus précisément leurs auteurs, je peux également souffrir de leurs actes en tant qu'ils ont été accomplis par des hommes donc dessemblables.

Si je souffre de la méchanceté des autres, c'est que l'autre n'a pas respecté les règles dela réciprocité, il se comporte envers moi ou envers d'autres comme moi je ne me comporterais pasenvers lui ou envers quelqu'un d'autre.

Je souffre d'autant plus si cet autrui en question connaissaitces règles, et pouvait ne pas les transgresser.

Si je souffre ce n'est pas seulement du mal particulierqu'il m'a fait mais de son immoralité et parce qu'il est mon semblable.

Si pour reprendre une expressionde Sartre il s'agit seulement « d'un salaud », alors la souffrance devient une distinction.

Je ne suis pascomme lui. c) Montesquieu pense un droit naturel commun à tous les peuples de la Terre, la différence entre les lois d'un pays à un autre n'induisent pas une distinction radicale.

Il y a peut être desdifférences profondes qui touchent non pas à des distinctions de langages, de goûts, ni même devaleurs, aucune culture ne peut les généraliser, des différences qui remettent en question la justiceuniverselle.

Tout le problème est de savoir ce qui est universellement juste et ce qui n'est que leproduit d'une civilisation particulière.

Tout cela pour dire que des différences ne me font passeulement souffrir car je voudrais que tout le monde partage mes goûts et mes opinions, souffrancesouvent puérile, mais que certaines remettent en cause le lien qui m'unit à une personne et qui est lefruit d'une condition commune. Conclusion : La souffrance suscitée par les différences d'autrui n'est pas le fruit d'une intolérance humaine ni mêmetoujours celui d'un malaise de son identité.

La souffrance est, en tout cas, le signe d'un lien, si celle-ci n'est plus,c'est que parfois l'indifférence a pris le pas.

Bien sûr, il faut bien différencier la souffrance légitime de l'agacementpuéril voire dictatorial (par exemple vouloir imposer ses goûts et rejeter les différences).

La souffrance peut naîtrede la déception de ne trouver rien à partager avec l'autre, partage souvent si simple dans l'enfance et qui devientparfois difficile après l'adolescence une fois que des distinctions superficielles ont coupé les liens.

Les différencessont alors recherchées, elles sont l'occasion de se distinguer mais aussi de hiérarchiser.

Les groupes s'opposent etse soudent les uns contre les autres, ne souffrant pas de leur différence mais au contraire la revendiquant, oubliantparfois ce qui dans l'autre me ressemble.. »

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