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Pour quelles raisons devrions-nous attribuer à la nature des droits identiques à ceux que l'on attribue à l'homme ?

Publié le 28/12/2005

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HOMME Le plus évolué des êtres vivants, appartenant à la famille des hominidés et à l'espèce Homo sapiens (« homme sage »). Traditionnellement défini comme « animal doué de raison », l'homme est aussi, selon Aristote, un « animal politique ». Ce serait en effet pour qu'il puisse s'entendre avec ses semblables sur le bon, l'utile et le juste que la nature l'aurait pourvu du langage.

NATURE (lat. natura; de nasci, naître)

Terme équivoque qui connaît deux grandes acceptions selon qu'il désigne la nature d'un être ou la nature en général. Désignant la nature d'un être, le terme renvoie d'abord à l'idée d'une existence qui se détermine d'elle-même, sans l'intervention d'une cause étrangère : 1. s'oppose à ce qui résulte de l'art ou de la technique : « La nature est principe dans la chose même » (Aristote); 2. est synonyme d'essence d'un genre dès lors qu'il désigne l'ensemble des propriétés qui le définissent : « La nature d'un gouvernement est ce qui le fait être tel » (Montesquieu); 3. désignant ce qui est inné, s'oppose à l'acquis, c.-à-d. chez l'homme à la culture ; désignant ce qui est spontané, s'oppose à ce qui est réfléchi. Désignant la nature en général, le terme renvoie à l'idée d'un ensemble organisé et régi par des lois : 1. ainsi la nature comme ensemble des choses qui présentent un ordre et réalisent des types s'oppose pour Aristote au hasard : « La nature ne fait rien en vain » ; 2. la Nature en tant que s'y exprime une Absolue nécessité s'oppose au Monde - humain soumis à la contingence; 3. la nature où toute cause est elle-même l'effet d'une cause extérieure s'oppose pour Kant à la liberté qui suppose l'autonomie morale de l'agent.

RAISON (lat. ratio, calcul; faculté de calculer, de raisonner) Ce terme connaît deux grandes acceptions : soit il désigne la faculté de penser, la « raison humaine », soit il désigne un principe d'explication, la « raison des choses ». En tant que faculté de penser, la raison peut se définir encore en plusieurs sens, soit : 1. la faculté de raisonner discursive, de combiner concepts et propositions par opposition à la faculté de connaître intuitive (la ratio par opposition à l'intellectus chez saint Thomas, ou la raison par opposition au coeur chez Pascal); 2. la faculté de bien juger (comme chez Descartes) ou l'entendement qui « s'appelle raison en tant qu'il dirige au vrai et au bien », selon Bossuet. En ce sens s'oppose classiquement à la folie et à la passion qui consiste à raisonner mal, contrairement aux lois logiques ; 3. la connaissance naturelle par opposition à la connaissance révélée, la lumière» naturelle par opposition aux lumières de la foi» ; 4. un système de principes a priori dont la vérité ne dépend pas de l'Expérience . En ce sens, les vérités de la raison se distinguent du témoignage des sens autant que des révélations de la foi, si bien que Pascal voyait là trois ordres distincts de connaissance; 5. dès lors, toute une tradition définira usuellement la raison comme l'esprit humain en tant qu'il porte en lui les notions innées lui permettant de comprendre le monde, définition critiquée par les empiristes, et transformée par Kant; 6. la raison est pour Kant la faculté supérieure qui ramène à l'unité les règles de l'entendement» comme celui-ci fait la synthèse des éléments sensibles. Connaissance a priori et connaissance par la raison sont une même chose, et se distinguent ici de la connaissance par l'entendement (contrairement au sens 2 qu'on trouve par ex. chez Descartes). Le nom de Raison est réservé à un degré supérieur de synthèse des connaissances : si l'Entendement est la faculté des règles, la Raison est la faculté des principes. Elle est théorique lorsqu'elle fonde la science (et concerne uniquement la connaissance); pratique lorsqu'elle est considérée comme contenant le principe a priori de l'action morale. En tant que principe d'explication, soit : 1. au sens théorique, ce qui rend compte d'un effet. Signifie alors plutôt raison d'être d'une chose à distinguer de sa cause simplement antécédente. Ainsi, se confond souvent avec la cause finale; 2. au sens normatif, le motif légitime d'un acte, sa justification (comme dans l'expression « non sans raison »). D'où : argument destiné à prouver qu'on a raison (« donner ses raisons »).

DROIT (lat. directus, droit, conforme à une règle)

Gén. Le sens de l'adjectif latin directus, sans courbe, indique d'emblée que le droit est institué pour se conformer à une règle, voire rectifier, corriger les relations entre les hommes. Ainsi, le droit qui dit ce qui doit être s'oppose d'abord au fait (ce qui est). Il est dans l'essence du droit de s'instituer contre le fait. Droit positif. Le droit positif est l'ensemble des règles définissant ce qui est légal, permis, et illégal, interdit, dans une société donnée. L'institution du droit positif signale la disjonction de la puissance matérielle (capacité de faire) et du pouvoir formel (droit de faire) ; nul n'est autorisé à faire tout ce qu'il peut faire : nul ne peut tout ce qu'il peut. Droit naturel. Le droit en tant qu'il est simplement positif (posé, établi comme convention) est lui-même un fait de culture. Ainsi, les hommes n'auraient pas tous les mêmes droits. Ce qui est ici illégal serait ailleurs permis. Or, n'existe-t-il pas un droit supérieur à toute convention positive qui résulte de la nature de l'homme ? On appelle, en effet, droit naturel non pas le droit existant naturellement, mais le droit qui met en évidence la vraie nature du droit : énoncer ce qui doit être pour tous les hommes, autrement dit corriger le fait aussi bien culturel que naturel. Ce droit idéal signale la disjonction toujours possible entre ce qui est légal et ce qui est légitime. Une loi n'est pas forcément juste ; elle ne l'est qu'en rendant légal ce qui est légitime et illégal ce qui est illégitime. Est légitime « ce que tout homme peut faire également » quelles que soient ses particularités naturelles (force, sexe) et culturelles (nationalité, religion). Par droit naturel, il faut donc entendre droit rationnel : l'identité des droits est fondée sur une identité ontologique des hommes (tous les hommes ont la faculté de penser) et non sur une identité naturelle ou culturelle. Ainsi, on peut opposer la conception universaliste du droit naturel ou rationnel aux conceptions naturalistes et culturalistes des racistes. Voir égalité.

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