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Platon: L'Idée

Publié le 17/01/2010

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platon

« Platon se servit du mot idée de telle sorte qu'on voit bien qu'il entendait par là quelque chose qui non seulement ne dérive pas des sens, mais dépasse même les concepts de l'entendement dont s'est occupé Aristote, puisque l'on ne saurait rien trouver dans l'expérience qui y corresponde. Les idées sont pour lui les types des choses mêmes, et non pas de simples clefs pour des expériences possibles [...] Platon voyait très bien que notre faculté de connaître sent un besoin beaucoup plus élevé que celui d'épeler des phénomènes pour les lier synthétiquement « (Kant, Critique de la raison pure, Dialectique transcendantale, Gibert, p. 297).

platon

« l'expérience sensible.

On peut donc dire qu'elles sont cause de tout ce qui est par leur présence spirituelle, àlaquelle nous accédons par un effort de retour en nous-mêmes, et en ce sens, source de toute connaissancevraie de ce monde sensible qui nous apparaît changeant et fugace lorsque nous le percevons par nos sens.Leur présence spirituelle est celle qui introduit de la stabilité et de la consistance dans un monde qui ne cessed'apparaître autre qu'il n'est, si nous ne nous en tenons qu'à ses apparences.

L'Idée, chose spirituelle, estdonc ce par quoi chaque chose matérielle tient son être propre, durable, c'est-à-dire sa véritable essence. À la philosophie de Platon est associée la célèbre théorie des Idées: au-delà du monde sensible existerait un mondedes Idées, intelligible, constitué d'essences éternelles et immuables, et fondement de l'être même des chosesmatérielles et sensibles. Il n'y a de science que des essencesQuelles sont les caractéristiques de ce monde accessible aux sens dans lequel nous vivons et que nous croyons êtrela réalité même ? Platon, qui a subi l'influence d'Héraclite, répond: le changement et la multiplicité.

Changement carles choses sensibles, à proprement parler, ne « sont » pas,elles deviennent; elles sont soumises au cycle indéfini de la naissance et de la mort.

Multiplicité car les réalitéssensibles ne sont donc jamais identiques àelles-mêmes; elles existent dans la dispersion.

Ces deux caractères rendent impossible toute science véritable.

Eneffet, savoir, c'est définir, c'est répondre à la question: « Qu'est-ce que...

?» Or, la définition d'une chose estinvariable.

Répondre à la question : « Qu'est-ce que la vertu ? », par exemple, ce n'est pas, comme le fait Ménoninterrogé par Socrate, donner des exemples de vertu, mais dire ce qu'elle est en elle-même, pour tous les êtrespossibles auxquels elle peut être attribuée.

n y a ainsi une Vertu en soi, toujours identique à elle-même, comme uneBeauté en soi ou une Justice en soi, c'est-à-dire des essences immuables et éternelles qui ne peuvent donc existerqu'en dehors du monde sensible, fait de choses changeantes et périssables. Réalité et apparences sensibles Les essences constituent la réalité véritable Elles seules, en toute rigueur, possèdent l'être.

Parler du monde desIdées — du grec eidos — peut, en ce sens, prêter à confusion.

Car il ne s'agit pas d'« idées » au sens moderne duterme, c'est-à-dire au sens de «contenu mental subjectif», de représentation.

L'« Idée » platonicienne est, aucontraire, l'objectivité même, en regard de laquelle les choses sensibles ne sont que des apparences fugitives.

Maisc'est une réalité intelligible, accessible à l'intelligence seule — « l'oeil de l'âme».Cette réalité intelligible est transcendante, c'est-à-dire à la fois extérieure et supérieure au monde sensible.

Mais cemonde séparé est aussi le fondement du monde sensible, qui n'en est que la copie, tirant tout son être du modèle«idéal».

C'est par exemple parce qu'il existe une Beauté en soi que certaines réalités sensibles peuvent être dites «belles ». L'organisation du monde Dans sa quête d'unité, la connaissance ne peut pas s'arrêter aux essencesintelligibles, car si chacune d'elles est une et identique à elle-même, celles-ci demeurent toutefois différentes entreelles.Il existe donc, au-delà des essences et supérieures à elles en être et en dignité, un principe absolument unique etinconditionné, cause de tout ce qui existe, y compris du monde intelligible, et que Platon nomme le Bien — ou« l'Un-Bien ».

Le monde des Idées est ainsi un monde organisé dominé par le Bien, à partir duquel s'ordonnenthiérarchiquement toute la réalité etles essences elles-mêmes.

Par ailleurs, ce monde des Idées n'est pas un monde inerte.

Les essences communiquententre elles ci avec le Bien et présentent en cela un caractère mixte d'unité et d'altérité.

C'est à cettecommunication entre les genres de l'être (le Sophiste) que s'attacheront les Dialogues de la maturité et de lavieillesse de Platon, Au prix d'un retour critique sur la première formulation, par Parménide, de la théorie des Idées,Platon finira par faire, non plus de la montée du sensible vers l'intelligible, mais de l'analyse des relations entre lesIdées et des Idées avec le Bien, l'objet de la science philosophique ou « dialectique ».. »

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