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PLATON : L'apologie de Socrate

Publié le 22/02/2012

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Plan général : I° partie : introduction générale au texte du dialogue II° partie : Plan détaillé du dialogue III° partie : Texte du dialogue Introduction Générale [Source : Platon : Oeuvres complètes « les Belles Lettres »Notice de Michel Croiset.] En l'an 399 avant notre ère, une accusation capitale fut lancée contre Socrate : elle entraîna sa condamnation puis sa mort. Il avait alors 70 ans. C'est à cette accusation qu'est censée répondre « l'Apologie[1] de Socrate » de Platon. Pour bien en comprendre la portée, il faut établir la spécificité du rôle et de la perception de l'individu Socrate dans l'Athènes du V° siècle. La cité attique était le lieu d'élection de la pensée. Toutefois, alors que la plupart des grands penseurs de l'époque ( philosophes de la nature tel Anaxagore et sophistes autrement dit savants faisant profession d'enseigner leurs sciences moyennant rétribution) s'interrogeaient sur l'univers en général, Socrate se disait seulement épris de vertu. Pour diffuser cet enseignement moral, détaché de toute ambition de réussite et de notoriété, il n'usait pas de beaux discours mais il interpellait chacun de ces concitoyens dans sa conscience. Pour lui, la vérité n'est pas dans les nuées. Elle est en nous, quoique souvent obscurcie. Il faut donc, par un questionnement méthodique, éveiller la réflexion. C'est ainsi qu'on pourra la mettre en mouvement et la conduire pas à pas d'une certitude à une autre. Dans la perspective de Socrate, les moyens pour y parvenir compte tout autant que le résultat : il faut n'avancer sur ce chemin que si est obtenu de l'interlocuteur un assentiment libre et entier sur chaque point successivement abordé. C'est cette pratique exigeante que Socrate met à l'épreuve des faits. En quoi consiste-t-elle exactement? Il s'agit d'une enquête serrée, subtile, impitoyable, sans complaisance. Socrate s'en va partout interpellant ces concitoyens, sur la place du marché, dans les boutiques, dans les gymnases. Soumis à la pression d'un tel examen, par un personnage affable mais qui ne lâche pas prise facilement, certains étaient mis en difficulté par des vérités gênantes ou par l'aveu d'une contradiction inaperçue. Si, avec le « petit peuple », la conversation devait tourner court rapidement, avec les beaux esprits, Socrate était confronté à des protagonistes soucieux de leur réputation, ne souhaitant ni se dérober, ni se faire tourner en ridicule. Et un entretien avec de tels interlocuteurs, devenait vite un spectacle, dans cette ville où tout le monde aimait à argumenter et à entendre argumenter. Socrate a donc été conduit plus d'une fois à mettre à mal la réputation d'hommes d'esprit fameux, contraints d'avouer pourtant qu'ils n'étaient pas sûrs d'eux-mêmes.

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« comme sa sauvegarde.À ce procès savamment orchestré, Platon a donc eu l'idée de répliquer en faisant parler Socrate lui-même.

Ils'agissait non seulement de réfuter toutes les injustes calomnies[4], mais aussi d'expliquer toute sa vie, c'est à direde révéler clairement l'idée directrice qu'il avait prise pour règle de conduite de sa vie. * * * Plan détaillé de l'Apologie de Socrate [Sources : Michel Croiset {opus cité} & Luc Brisson – Premiers Dialogues dePlaton - éditions GF 1997] : 1er discours : le « plaidoyer de Socrate »: la question de sa culpabilité• I Exorde[5] : 17a-18a• II Plan du développement : 18a-19a• III Réfutation des accusations portées contre Socrate : Socrate va distinguer deux catégories d'accusateurs.

Il vas'attacher à confondre les plus anciens, c'est à dire ceux qui, tels les poètes comiques, le présentent comme celuiqui dénigre les divinités traditionnelles au nom d'une certaine science de la Nature.1) Des anciens accusateurs [19a-24b] :a) partie négative : ce que Socrate n'est pas : il n'est pas d'abord un philosophe de la nature : « un homme savantqui s'occupe de ce qui se passe dans le ciel et sous la terre » (18b).

Il n'est pas non plus un sophiste (19d-20c).b) partie positive : ce que Socrate est vraiment.

Ainsi, pour se défendre, Socrate présente son approche commeindifférente aux recherches sur la nature et attachée entièrement à la connaissance de l'homme et à la définition dubien.

Il a fait un vœu auprès de la divinité après la consultation de l'oracle de Delphes : celui de philosopher.

Laréalisation de cette mission impérieuse, confiée à une volonté inflexible, lui impose dès lors des obligations.c) Quelle est l'origine des calomnies portées contre lui ?i) La réponse de l'oracle, telle qu'elle a été recueillie par Chéréphon [selon la Pythie de Delphes, personne n'est plussavant que Socrate] (20c-21a) ;ii) L'enquête sur le sens de cette réponse : la tentative socratique de réfutation de l'oracle : qui peut bien être plussavant que Socrate ? 21b-22 e :1) introduction (21b) ;2) les hommes politiques (21b –e) ;3) les poètes (21 e-22c) :4) les «hommes de l'art» c'est à dire aussi bien les artistes que les artisans des métiers manuels [les grecs yincluent donc les peintres et les sculpteurs tout comme les manœuvres] (22e-24b).iii) Les résultats de l'enquête (22 e- 24b) : tous ont certes des connaissances dans leur domaine mais leurprétention d'en savoir plus occulte[6] la réalité de ce savoir : il vaut donc mieux savoir exactement où s'arrête ceque l'on sait vraiment :iv) origine des calomnies : c'est le mécontentement des gens soumis à cette enquête qui les a suscitées (22 e-23a) ;v) Socrate prétend qu'il doit la poursuivre car Apollon lui a donné mission de le faire (23 a-c) ;vi) Apparition d'imitateurs qui augmentent l'agressivité qui est née contre Socrate (23c-e) ;vii) ce qui mène à la plainte de Mélétos. 2) Des nouveaux accusateurs : interrogatoire de Mélétos, accusateur de Socrate [sous les trois chefsd'inculpation : corruption de la jeunesse , non-reconnaissance des Dieux de la Cité et introduction de nouvellesdivinités ( 24b-28a)].

C'est cette accusation qui est la plus difficile à écarter car le ressentiment dont elle témoignes'est enraciné dans les esprits.a) Introduction (24b-c) ;b) l'accusation de corrompre la jeunesse provient de la prétention de Mélétos de s'occuper des problèmesd'éducation [alors qu'il ne s'en soucie guère en fait] :i) 1ère erreur sur la question de l'éducation : qui rend quelqu'un meilleur ? Celui qui est éducateur de la jeunesse : orMélétos s'en désintéresse (24c-25c) ;ii) 2ème erreur : corrompre la jeunesse : est-il possible que cela soit une faute réellement volontaire ? Non : doncSocrate n'est pas coupable.c) L'accusation d'athéisme :i) L'interprétation de la plainte : Socrate corrompt les jeunes gens sur la question des dieux ( 26a-e)ii) Ce qui amène Mélétos à se contredire puisque Socrate croit – c'est même une notoriété - en l'existence despuissances démoniaques (26 e-28a).d) Conclusion (27e-28a). 3) Conclusion générale : synthèse de ce qui vient d'être dit.

Les accusateurs de Socrate sont animés par l'esprit decalomnie et la jalousie [28a-b]. 4) Réponse à deux objections :1) Première objection : le mode de vie choisi par Socrate est dangereux.

En fait, ce mode de vie prouve la piété deSocrate qui s'est mis au service du Dieu[28b-31c].a) Considérations tirées de ce qu'il est « moralement beau » (kalon) de faire :i) Principe général : la tâche – c'est à dire la mission divine qui lui a été confiée - compte plus que la vie : il fauttenir son rang dans la vie comme dans les combats hoplitiques[7] [28b-d] ;ii) Application du principe au cas de Socrate : la menace de la mort n'empêchera pas Socrate d'accomplir sa tâche. »

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