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Platon et l'analogie de la ligne (République).

Publié le 27/11/2009

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platon
Socrate : Prends donc une ligne coupée en deux segments inégaux, l'un représentant le genre visible, l'autre le genre intelligible, et coupe de nouveau chaque segment suivant la même proportion; tu auras alors, en classant les divisions obtenues d'après leur degré relatif de clarté ou d'obscurité, dans le monde visible, un premier segment, celui des images - j'appelle images d'abord les ombres, ensuite les reflets que l'on voit dans les eaux, ou à la surface des corps opaques, polis et brillants, et toutes les représentations semblables; tu me comprends? Adimante : Mais oui. Socrate : Pose maintenant que le second segment correspond aux objets que ces images représentent j'entends les animaux qui nous entourent, les plantes et tous les ouvrages de l'art. Adimante : Je le pose. Socrate : Consens-tu aussi à dire, demandai je, que, sous le rapport de la vérité et de son contraire, la division a été faite de telle sorte que l'image est à l'objet qu'elle reproduit comme l'opinion est à la science? Adimante :J'y consens fort bien. Socrate : Examine à présent comment il faut diviser le monde intelligible. Adimante : Comment? Socrate : De telle sorte que pour atteindre l'une de ses parties l'âme soit obligée de se servir, comme d'autant d'images, des originaux du monde visible, procédant à partir d'hypothèses, non pas vers un principe, mais vers une conclusion; tandis que pour atteindre l'autre - qui aboutit à un principe anhypothétique - elle devra, partant d'une hypothèse, et sans le secours des images utilisées dans le premier cas, conduire sa recherche à l'aide des seules idées prises en elles-mêmes. Platon

Ce texte est l'un des passages les plus importants de l'oeuvre de Platon. Il énonce les propositions fondamentales non seulement de sa métaphysique, mais aussi de sa théorie de la connaissance. La distinction que Socrate introduit de la ligne 1 à la ligne 7 sépare les êtres sensibles des êtres intelligibles. Les traditions chrétienne et néoplatonicienne trouveront dans ce texte, à tort ou à raison, l'origine de l'opposition entre deux mondes, l'un matériel, « l'ici-bas «, et l'autre purement idéel, « l'au-delà «. Quoi qu'il en soit, Socrate propose une hiérarchie des êtres : certains «sont« plus que d'autres et sont plus connaissables que d'autres.  La deuxième partie du texte propose la transcription de ces thèses métaphysiques dans le registre de la théorie de la science. À chaque degré de l'être correspond un type de connaissance. Leur précision et leur vérité vont s'accroissant à mesure que l'on s'élève dans l'échelle des êtres : l'opinion, issue de l'expérience perceptive, a pour objet le monde sensible alors que la science se définit par l'accession aux intelligibles. Y a-t-il pour autant une séparation imperméable entre l'expérience et la science? Certes non, puisque pour accéder au premier degré des êtres intelligibles, qui ne sont pas encore les Idées, il est possible de partir de l'expérience sensible et de s'élever à la science par des raisonnements. Toutefois, remarquons que la science suprême, la dialectique, reste entièrement à l'écart de l'expérience et ne prend sa source que dans des principes intelligibles et donc anhypothétiques.

platon

« idées prises en elles-mêmes ». Introduction : Ce texte est l'un des passages les plus importants de l'oeuvre de Platon.

L'enjeu général de ce passage est declassifier les différents niveaux ontologiques de l'être ou de la réalité et de les faire correspondre avec différentsmodes de connaissance.

La « parabole » de la ligne permet de schématiser cet argument et de nous orienter(comme une sorte de vecteur) vers la connaissance la plus claire, à savoir celle qui nous fait remonter à l'Idée.

Ilénonce les propositions fondamentales non seulement de sa métaphysique, mais aussi de sa théorie de laconnaissance.

La distinction que Socrate introduit de la ligne 1 à la ligne 7 sépare les êtres sensibles des êtresintelligibles.

Les traditions chrétienne et néoplatonicienne trouveront dans ce texte, à tort ou à raison, l'origine del'opposition entre deux mondes, l'un matériel, « l'ici-bas », et l'autre purement idéel, « l'au-delà ».

Quoi qu'il en soit,Socrate propose une hiérarchie des êtres : certains «sont» plus que d'autres et sont plus connaissables qued'autres.La deuxième partie du texte en traitant du sensible propose la transcription de ces thèses métaphysiques dans leregistre de la théorie de la science (ligne 8 à 14).

À chaque degré de l'être correspond un type de connaissance.Leur précision et leur vérité vont s'accroissant à mesure que l'on s'élève dans l'échelle des êtres : l'opinion, issue del'expérience perceptive, a pour objet le monde sensible alors que la science se définit par l'accession auxintelligibles.

Y a-t-il pour autant une séparation imperméable entre l'expérience et la science ? Certes non, puisquepour accéder au premier degré des êtres intelligibles, qui ne sont pas encore les Idées, il est possible de partir del'expérience sensible et de s'élever à la science par des raisonnements.

Toutefois, remarquons que la sciencesuprême, la dialectique, reste entièrement à l'écart de l'expérience et ne prend sa source que dans des principesintelligibles et donc anhypothétiques ce que montrera la troisième partie du texte (dès la ligne 15).

C'est suivant cestrois moments logiques que nous entendons rendre compte du texte. I – Les deux ordres de la réalité a) La géométrisation de la connaissance ou des modes de connaissance a pour Socrate un but didactique etpédagogique mais aussi épistémologique dans la mesure où il s'agit de classer les moyens de la connaissance suivantleurs degrés de fiabilité et de scientificité.

Ainsi la première distinction ou la première division de la ligne se faitsuivant la dichotomie entre le visible et l'invisible.

Nous sommes ici au cœur de la méthode socratique de division ou« diairésis » qui consiste à diviser chaque ensemble en deux jusqu'à obtenir la dernière différence.

Ici, le segmentest divisé de façon inégale, on peut dire que le segment du visible est plus important que celui de l'intelligible dans lamesure où c'est le visible qui frappe l'ensemble des hommes mais surtout que le monde intelligible, celui de la vraieconnaissance suppose un naturel philosophe et un désir de connaître ce qui est plus rare.

Néanmoins,ontologiquement, c'est le monde intelligible a le plus de valeur. b) La dichotomie entre le monde visible et le monde invisible, indivisible suppose alors une critique de la perceptionet de la sensation qui n'est pas apte à nous offrir une connaissance sûr sur le monde extérieur et c'est bien ce qu'ilmontrera au livre X avec la tripartition du lit mais aussi avec les exemples du peintre Zeuxis et Praxéas.

Le mondevisible n'est fait que des ombres et n'a pas de valeur ontologique.

Il n'est qu'une illusion que nous offre nos sens etne cesse de changer.

Or la science suppose la définition d'une essence qui ne peut être recherchée alors que dansle monde invisible.

On peut alors comprendre que le trajet de la caverne au livre suivant (VII) sera l'illustrationallégorique de cette remonter de la ligne par le philosophe ou plus exactement le dialecticien.

Ainsi la science n'estpas à rechercher dans le monde visible qui n'offre rien de tangible mais bien dans le monde intelligible c'est-à-direcelui des idées ou comme le dira la tradition néoplatonicienne dans le « monde des idées ».

Or à cette premièredivision, il faut reprendre la division à l'intérieur de chaque segment ainsi produit pour en distinguer ce qui a le plusde clarté.

La clarté est ici associée plus fortement à la connaissance dans la mesure où elle produit de la lumière, dusoleil qui est symbole de la connaissance et du bien. c) Ainsi le premier segment obtenu est celui des images c'est-à-dire celui qui manque d'assise ontologique et devaleur épistémologique.

Dès lors, l'image n'a pas de fécondité cognitive.

La critique des images semble ici sanséquivoque pourtant, il faut bien se garder d'en conclure que Platon est un contempteur des images puisqu'il reviendra dans le Sophiste sur la différence entre les image-copie et les images-simulacre.

Mais la problématique de la République sera renversée dans la mesure où dans la mesure où il ne cherche plus à déterminer la nature del'image à partir d'une ontologie des différents degrés de réel, mais part directement d'une définition et d'un travailinterne aux notions d'image et d'imitation en elles-mêmes.

La notion d'image est au centre de la philosophieplatonicienne.

Elle entre en effet en compte dans les analyses sur l'art, sur la métaphysique, sur l'éducation, sur lestatut du mythe, sur le langage sur la politique et la cosmologie.

Cependant elle est aussi corrélative d'unedévaluation dont la chose ferait l'objet, ce qui induit une condamnation.

Le but de la philosophie est d'atteindre la. »

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