Devoir de Philosophie

Peut-on vivre autrement qu'en jouant des rôles ?

Publié le 26/10/2009

Extrait du document

Incipit : Concevoir la vie comme le rôle d’un acteur sur la scène du monde est un topos de la littérature philosophique depuis au moins le stoïcisme romain impérial. Ce qui est d’habitude visé par une telle métaphore est principalement la vanité de la vie individuelle sur le théâtre général de l’histoire humaine, avec pour but d’inciter à la modestie dans l’accomplissement de ses tâches et d’ainsi éviter la démesure, consistant à sortir de son rang, c’est-à-dire à ne pas tenir son rôle. D’emblée, la notion du jeu de rôle mise en relation avec celle de la vie, et qui plus est de la possibilité d’en choisir (“ peut-on vivre… ? ”), inscrit la réflexion dans un cadre politique, au sens grec d’un terme dont l’acception serait aujourd’hui à rapprocher de “ social ”, “ sociétal ”, voire “ civique ”, etc.

 

Thèmes : Afin de clarifier l’abord problématique de l’intitulé, sa structure peut être analysée selon trois thèmes directeurs principaux : (i) le rôle : cette notion doit immédiatement entrer en connexion avec le champ de significations qui lui est corrélé, à savoir, la question de l’acte, de l’agir, ou encore, de l’acteur ; la notion de fonction (jouer un rôle est déterminé par des règles à respecter afin de le tenir et de l’accomplir, serait-ce dans une pièce de théâtre : il y a un code, il y a un script – le refuser est renoncer au jeu en en refusant les règles) ; et enfin celle de structure (jouer un rôle ne fait sens que par l’intégration d’un complexe structuré d’acteurs ; on ne joue jamais seul, serait-ce avec une balle, contre un mur, il nous faut et le mur, et certaines règles, sinon il n’y a pas jeu, mais simple exercice) ; (ii) jouer et vivre : la détermination de l’acception de la notion de rôle, au thème (i), implique de comprendre celles du jeu et de vie en fonction de deux restrictions caractéristiques : en déterminant le jeu par son inscription en contexte normé, ou mieux, régulé (rejetant par là, par exemple, une conception du jeu comme celui créateur de l’enfant, de même que celui effectué à partir d’un facteur de hasard (loterie), ou encore celui fondé sur un facteur risque (la quête), etc.), l’énoncé reconduit implicitement la notion de vie à sa définition sociale, déterminée et déterministe ; (iii) “ vivre autrement ” : si la vie est définie par (i) et (ii) en tant que jeu social contextuel et régulé, la question du pouvoir vive autrement implique de s’interroger sur les conditions de possibilité d’une extraction (ou libération) dudit déterminisme social, avant de chercher à en déterminer et la réalisabilité et l’effectivité.

Liens utiles