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Peut-on s'empecher de recourir à la violence dans un Etat de droit ?

Publié le 22/02/2012

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« aux règles précédentes ».b) Selon Durkheim , dans l'article Le crime : phénomène social , il est tout à fait normal c'est-à-dire constitutif des relations de trouver cette querelle des intérêts et des égaux : « Classer le crime parmi les phénomènes de sociologienormale, ce n'est pas seulement dire qu'il est un phénomène inévitable quoique regrettable, dû à l'incorrigibleméchanceté des hommes ; c'est affirmer qu'il est un facteur de la santé publique, une partie intégrante de toutesociété saine.

Ce résultat est, au premier abord, assez surprenant pour qu'il nous ait nous-mêmes déconcerté etpendant longtemps.

Cependant, une fois que l'on a dominé cette première impression de surprise, il n'est pas difficilede trouver les raisons qui expliquent cette normalité, et, du même coup, la confirment.

[…] Pour que les meurtriersdisparaissent, il faut que l'horreur du sang versé devienne plus grande dans ces couches sociales où se recrutent lesmeurtriers ; mais, pour cela, il faut qu'elle devienne plus grande dans toute l'étendue de la société.

D'ailleurs,J'absence même du crime contribuerait directement à produire ce résultat ; car un sentiment apparaît commebeaucoup plus respectable quand il est toujours et uniformément respecté.

Mais on ne fait pas attention que cesétats forts de la conscience commune ne peuvent être ainsi renforcés sans que les états plus faibles, dont laviolation ne donnait précédemment naissance qu'à des fautes purement morales, ne soient renforcées du mêmecoup ; car les seconds ne sont que le prolongement, la forme atténuée des premiers.

Ainsi, le vol et la simpleindélicatesse ne froissent qu'un seul et même sentiment altruiste, le respect de la propriété d'autrui.

Seulement cemême sentiment est offensé plus faiblement par l'un de ces actes que par l'autre ;.

et comme, d'autre part, il n'apas dans la moyenne des consciences une intensité suffisante pour ressentir vivement la plus légère de ces deuxoffenses, celle-ci est l'objet d'une plus grande tolérance.

Voilà pourquoi on blâme simplement l'indélicat tandis que levoleur est puni ».c) Néanmoins cela ne remet pas en péril l'existence de l'Etat de droit ou encore l'accès à une cité juste commeKant le note dans l'« Annexe 1 » du Projet de Paix perpétuelle : « Le problème de l'Etat, aussi difficile qu'il paraisse, n'est pas insoluble, même pour un peuple de démons (pourvu qu'ils aient un entendement) ».

Si l'homme est pasviolent, les démons n'en sont-ils pas ? Cependant, l'institution d'un Etat administrant le droit donc d'une sociétéjuste est possible pour ses derniers.

A fortiori alors pour les hommes.

La seule nécessité est l'exigence de faireusage de son entendement, c'est-à-dire d'user de rationalité afin de voir ce qui est le mieux pour soi.

Dès lors,l'avènement d'une société juste est une question pourrait-on dire de bon sens, c'est-à-dire possible pour despersonnes faisant preuve de raison : « organiser une foule d'êtres raisonnables qui tous ensemble exigent, pour leurconservation, des lois universelles, dont cependant chacun incline secrètement à s'excepter, et à agencer leurconstitution d'une manière telle que, bien que leurs intentions privées s'opposent entre elles, elles soient cependantentravées, et ainsi, dans leur conduite publique, le résultat est le même que s'ils n'avaient pas eu de mauvaisesintentions ».

L'homme donc étant aussi un être égoïste et soumis à ses penchants cherche à rende la sociétéprofitable à son usage, donc onéreuse pour autrui.

Transition : Ainsi on ne peut s'empêcher de recourir à la violence dans un Etat de droit dans la mesure où celle-ci est inhérenteà la nature humaine et ses passions.

L'Etat lui-même en fait usage mais il est le seul légitime.

III – Le monopole étatique de la violence a) En effet, comme le note Max Weber dans le Savant et le Politique : « S'il n'existait que des structures sociales d'où toute violence serait absente, le concept d'État aurait alors disparu et il ne subsisterait que ce qu'on appelle,au sens propre du terme, l'« anarchie ».

La violence n'est évidemment pas l'unique moyen normal de l'État - cela nefait aucun doute -, mais elle est son moyen spécifique.

De nos jours la relation entre État et violence est toutparticulièrement intime.

Depuis toujours les groupements politiques les plus divers - à commencer par la parentèle -ont tous tenu la violence physique pour le moyen normal du pouvoir.

Par contre il faut concevoir l'État contemporaincomme une communauté humaine qui, dans les limites d'un territoire déterminé - la notion de territoire étant une deses caractéristiques -, revendique avec succès pour son propre compte le monopole de la violence physique légitime” au sens “propre” ou étymologique : où il n'y a pas de pouvoir ».

La violence a donc un sens au sein du politique.

Elle est au cœur de sa définition mais ne la résume pas.

La violence n'est pas l'essence de la politique maisd'une certaine manière un mal nécessaire.

Sans elle point d'Etat ou de loi.

La question de la légitimité est importanceici parce qu'elle délimite un usage normal et normé de la violence, c'est-à-dire une limite tant juridique qu'éthique dela violence.b) Toutefois, il faut bien voir que la prégnance de la violence légitime de l'Etat ne sera donc proportionnelle qu'à ladésaffection de la morale par les individus et la montée des individualismes face à la cohésion de la communauté.

Etc'est bien ce que nous montre Auguste Comte dans ses Opuscules de philosophie sociale : « Une loi très connue de la nature, en politique, établit formellement que le seul moyen de n'être pas gouverné, c'est de se gouverner soi-même.

Elle est applicable aux masses comme aux individus, aux choses comme aux personnes.

Elle signifie, dans sonacception la plus étendue, que moins le gouvernement moral a d'énergie dans une société, plus il est indispensableque le gouvernement matériel acquière d'intensité, pour empêcher l'entière décomposition du corps social.

Commentconcevrait-on, par exemple, dans une population aussi étendue que celle de la France dont aucun lien moral necombine plus assez fortement les diverses parties, que la nation ne se dissolvait pas en communautés partielles deplus en plus restreintes, si à défaut d'un esprit commun, un pouvoir temporel central ne retenait pas tous leséléments sociaux dans une dépendance immédiate et continue ? Un tel effet ne serait que la continuation del'influence du même principe qui a décomposé en nationalités indépendantes l'ancienne société européenne.

Aussi lacentralisation temporelle s'est-elle effectuée de plus en plus, à mesure que la désorganisation morale est devenueplus complète et plus sensible.

La même cause qui rendait indispensable un tel résultat, tendait, sous un autre pointde vue, à l'engendre inévitablement, puisque l'annulation du pouvoir spirituel détruit la seule barrière légale qui eût. »

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