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Peut-on se passer de principes ?

Publié le 27/08/2009

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Un principe désigne, dans son sens étymologique grec « d'archè « à la fois le commencement et le fondement : il est ce qui permet de commencer et de fonder une opération pratique dans le champ de l'action et une opération épistémique dans le champ de la connaissance. Il semble en effet qu'on ne puise commencer à agir ou à connaître sans se fonder sur une base fixe et certaine que constitue le principe. En ce sens la tentative de se passer de principes voue ces opérations à l'échec ou du moins au hasard. Cependant , si les principes nous sont nécessaires pour agir et connaître, il ne s'ensuit pas de leur nécessité qu'ils existent. Il n'est pas certain en effet  que des principes objectifs aient jamais existé au cours de l'histoire humaine. Par conséquent, si les principes sont réductibles à des illusions ou à des erreurs, nous aurions le devoir de nous en passer. Cependant les opérations dans les champs de l'action et de la connaissance ne semblent pas pouvoir se passer de principes si elles doivent être menée à bien. Nous nous trouvons alors dans une situation paradoxale : les principes seraient à la fois impossibles et nécessaires. De ce paradoxe, nous déduisons notre problème : si les principes constituent une condition sine qua none de la connaissance et de l'action, nous est-il encore possible d'agir et de connaître sans nous fonder sur eux  ?

« feindre de recourir aux principes objectifs.

« Qui ramène la loi à son principe (l'usurpation) l'anéantit »..

En ce sensles principes inventés ne sont qu'une illusion nécessaire à l'obéissance aux lois.

Ainsi il est réservé à la seule minoritéau pouvoir de connaître la vérité, de la masquer , et de pouvoir se passer de ses principes communément reçuslorsque les circonstances l'exigent.

C'et ce que soutient Machiavel au chapitre XVIII du Prince : le prince doit « ne pas s'écarter du bien s'il le peut, mais savoir entrer dans le mal s'il le faut ».

Ainsi pour maintenir l'Etat, il dot pouvoiragir contre la foi, contre la charité contre l'humanité, conte la religion.

En ce sens, être un homme sans principesobjectifs est une condition nécessaire pour parvenir à cet objectif qui est de conserver le pouvoir.

Si les principes objectifs n'existent pas, nous devrions nous en passer puisque ils se réduisent à une fiction illusoire.Néanmoins, comme nous venons de le voir si les principes à titre de fondements objectifs et universels n'existentpas, nous ne pouvons nous en passer.

Comment faire dans ces conditions ? III La nécessité inéluctable des principes _ Les principes objectifs en connaissance n'existent pas, mais ils nous sont nécessaires pour connaître.

C'est sansdoute qu'il faut assumer le caractère indémontrable des principes, non pas pour en faire un fondement absolumentcertain, mais seulement pour constituer une base nécessaire à l'étude.

Il s'agit alors de poser des axiomes assumésen tant qu'arbitraires et l'entreprise de connaissance advient au sein de ce cadre assumé.

C'est ce que soutientBlanché dans son ouvrage l'Axiomatique : la science se fonde sur des principes qu'elle pose elle-même en connaissant leur caractère révocables et faillibles.

Ainsi les principes constituent une nécessité de l'esprit à titred'hypothèses qu'il faut par la suite vérifier par des faits expérimentaux.

Si l'expérience confirme les principes, onpeut les valider en partie, mais si elle les contredit, alors la théorie fondée sur ces principes doit être abandonnée.

Ala place d'un système absolu de la connaissance fondé sur un principe universel et objectif, on substitue un systèmepartiel qui ne se justifie que dans un cadre particulier.

Le seul critère de validité au sein de ce système partiel qu'estla science est alors la cohérence entre les propositions.

Ainsi les principes sont à la fois nécessaires dans laconnaissance sans constituer des fondements absolus, stables et certains._ Dans le champ de la morale, il s'agit de reconnaître l'absence définitive des principes objectifs sous la formes devaleurs en soi.

Dans l'édifice classique, c'est Dieu qui garantissait la vérité et l'existence des principes en sciencecomme en morale.

Aussi comme l'écrit Dostoïevski dans les Frères Karamazov : si Dieu n'existe pas, tout est permis ».

En l'absence de principes en morale, que devons nous- alors faire ? Ce n'est pas parce que les principesobjectifs n'existent pas qu'il faut cautionner toutes les conduites et autoriser tous les dérèglements.

Pour agir,l'homme a besoin de principes qu'il crée alors lui-même.

Si comme le soutient Sartre dans les Cahiers pour une morale , l'homme est condamné à être libre, il doit lui-même fonder son propre système de valeurs par l'édifications de ses principes.

: « en tant que contingence, l'homme est là sans cause ni raison.

En tant que projet, il crée lajustification de tout système partiel mais de ce fait ne peut jamais se justifier lui-même.

» L'homme est le fondementinjustifiable de toute justification, il est responsable de ce qu'il fait et des principes moraux qu'il crée pour gouvernersoa conduite avec les autres hommes.

Conclusion : Nous n'avons cessé de le répéter : nous ne pouvons nous passer des principes.

Les principes sont la condition sinequa non de nos opérations dans les champs de l'action et de la connaissance.

Aussi il nous est absolumentimpossible de vivre sans eux si bien que leur inexistence à titre de fondements objectifs et certains devant emporterl'adhésion universelle ne contredit pas notre première thèse.

Si les principes objectifs nus manquent il nous faut eninventer et en créer afin de rendre la vie humaine possible.

En ce sens, même le plus immoral des hommes ne peutêtre absolument sans principes.. »

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