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Peut-on se libérer par la parole ?

Publié le 30/05/2009

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Introduction :

 

La parole est ce par quoi le langage humain inscrit sa matérialité dans le monde. Elle est profération, appel, dialogue, et elle se distingue du langage écrit par son caractère vivant, spontané, et assignable immédiatement à une personne : il n’y a pas de parole sans prise de parole par un sujet parlant. La parole apparaît comme le propre de l’homme, elle lui est inhérente et inaliénable. Il semble alors paradoxal de voir dans la parole une libération de l’homme, puisque la parole est indissociable de l’humanité de l’homme. Cependant, il s’agit de considérer ce que l’on entend par « se libérer «. S’agit-il de se libérer ce qui justement ne nous est pas propre, et donc nous brime de l’extérieur ? Auquel cas, comment la parole, qui nous est immanente, peut-elle procéder à nous en libérer ? La parole est-elle une force dont nous pouvons nous servir pour recouvrir notre humanité ? Peut-on se libérer par la parole ?

 

1ère partie : La parole témoigne de rationalité propre à notre humanité : la parole nous libère de l’animalité.

 

- La parole libère en tant qu’elle distingue l’homme de l’animal. En effet, l’homme est le seul capable de parler au sens propre, c’est-à-dire non seulement de communiquer du sens (ce que les animaux peuvent faire à travers leurs langages respectifs), mais encore d’exprimer des pensées. Il en résulte que la parole témoigne de la rationalité de l’homme, c’est-à-dire de sa capacité à produire des pensées, par la réflexion.  Descartes explique dans la Lettre au marquis de Newcastle du 26 novembre 1646 que la parole humaine n’est pas l’effet d’un mécanisme corporel, une simple réaction instinctive à un stimulus, mais bien le fruit d’une intention. L’homme se libère des déterminismes de la nature par la parole, qui est produite par lui et déterminée par sa propre volonté seule.

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