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PEUT-ON REFUSER DE DOUTER ?

Publié le 22/07/2010

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   Analyse des termes de la question :    - peut-on :  - est-il possible  - est-il permis (a t-on le droit... juridiquement, moralement)    - refuser : ne pas faire qqch volontairement    - refuser tjs / refuser parfois    - douter : définition du verbe « douter « : Hésiter à croire ; ne pas avoir confiance en quelqu'un ; être dans l'incertitude.    Il y a plusieurs façons de douter :    - doute ordinaire dont tout le monde fait régulièrement l'expérience et qui est l'expression d'une incertitude qui s'impose à nous sans que nous le décidions et qui porte le plus souvent sur des choses futiles et sans importance.  - doute philosophique (sens général) : méthode permanente de réflexion qui implique que l'on soit capable à tout moment de remettre en question quelque chose qui semblait acquis et certain afin d'entamer une réflexion.    - doute sceptique : décision de douter de tout et toujours. Il est radical, universel, permanent et définitif et repose sur la thèse de l'impossibilité d'accéder à la moindre vérité. Antithèse de l'attitude dogmatique.  Cf. Pyrrhon, philosophe grec du 4ème siècle avant JC, figure majeure du scepticisme antique, qui préconise, pour atteindre l'ataraxie (tranquillité de l'âme) et la sagesse, la suspension du jugement (« épochè «) dans la mesure où l'on ne peut acquérir aucune certitude. Problème : comment agir ?  Cf. Hume, philosophe écossais du 18ème siècle, qui représente le scepticisme moderne mois radical ; il nie la possibilité de toute connaissance métaphysique (connaissance des objets qui sont au-delà de l'expérience) mais admet la possibilité d'une connaissance scientifique du monde qui nous entoure.  - doute cartésien : radical et hyperbolique mais provisoire ( « une fois dans sa vie «), et méthodique, qui vise à « établir en toutes choses des vérités fermes et assurées sur le modèle des sciences. «    Si oui : de quoi et pourquoi?    Sinon pourquoi?    - Refus du doute systématique : savoir douter à bon escient.    - Douter, est-ce renoncer à la vérité ?    INTRODUCTION    Le doute est un état d'incertitude et d'hésitation dont tout le monde peut faire l'expérience dans sa vie quotidienne. Il est corrélatif d'un certain inconfort psychologique qui conduit toujours à essayer d'en sortir. Cependant le doute n'est pas nécessairement négatif. On sait qu'il peut parfois permettre de corriger ses erreurs ou conduire à se débarrasser d'un préjugé. La question se pose alors de savoir si on peut refuser de douter. Autrement dit est-il possible et a-t-on le droit de renoncer volontairement à toute remise en question? Et si oui quelles sont les raisons qui pourraient légitimer un tel choix? N'y a-t-il pas, parfois au moins, nécessité de douter sans pour autant sombrer dans le scepticisme? Le refus de douter ne nous condamne t-il pas à rester dans la « Caverne «, c'est-à-dire à adhérer sans examen à ce que l'on croit être la vérité? Cependant, suffit-il de douter pour échapper à la caverne?

« Les conséquences sont cependant identiques. - retour sur les arguments de la 1ère partie pour les critiquer (examen).- évidences trompeuses- la science progresse par corrections de ses erreurs TRANSITION : Mais si l'on ne peut se fier ni à l'évidence ni aux vérités scientifiques, comment être certain dequelque chose? Cela signifie t-il que l'on doive douter de tout? Ne risque t-on pas alors de ne jamais trouver lavérité (renoncement)? Le doute ne risque t-il pas de constituer un nouveau carcan? Et peut-on réellement etsérieusement douter de tout? III DE LA NECESSITE D'APPRENDRE A DOUTER A BON ESCIENT - le doute sceptique : ne mène à rien et paralyse l'action.- le doute cartésien...- le doute comme ouverture d'esprit et condition de la liberté de penser CONCLUSION Au terme de cette réflexion on peut donc répondre qu'il n'y a qu'un domaine où le refus de douter soit absolumentlégitime, c'est celui de l'action.

Cela ne veut pas dire cependant qu'il faille agir sans réfléchir mais simplement quel'action exige parfois un engagement qui exclut le doute, du moins le doute systématique ou prolongé.

En revanche,dans le domaine du savoir s'il est toujours possible de refuser le doute, il apparaît que cette attitude, dans le cas oùelle serait érigée en principe, est intellectuellement voire moralement inadmissible ; elle n'est pas sérieuse et relèvesoit de la provocation, soit d'un dogmatisme dont les conséquences peuvent être dangereuses.

Mais, s'il fautdouter, s'il faut être capable de se remettre en question, il faut aussi apprendre à douter à bon escient, apprendre àdouter intelligemment afin que le doute soit constructif et fécond, afin qu'il débouche sur une véritable liberté depenser. Peut-on refuser de douter ? Développement rédigé I Il y a des choses dont on doute spontanément et des choses qu'il ne nous viendrait pas à l'esprit de remettre enquestion.

Lorsque j' ai l'impression que l'on me ment ou quand un fait ne me parait pas évident le doute s'imposenaturellement et légitimement au moins jusqu'à ce que je sois parvenu à éclaircir le problème.De même, le refus de douter peut apparaître comme tout à fait légitime et tout à fait fondé, c'est-à-dire qu'il peutreposer sur des raisons valables.En premier lieu, comment puis-je en effet douter des vérités scientifiques? La science n'énonce rien qui ne soitprouvé, démontré c'est-à-dire vérifié et même s'il ne m'est pas possible de vérifier par moi-même que la terre tourneautour du soleil ou que la somme des angles d'un triangle est égale à deux droits (à cause de mon ignorance enmatière de géométrie), ma confiance en la science n'est pas absurde; elle n'est pas le résultat d'un manque desérieux.

J'ai de bonnes raisons de ne pas douter; c'est plutôt la volonté de douter de ce qui est objectivementfondé qui pourrait ici paraître insensée et inutile.

Donc on peut refuser de douter de ce qui est scientifiquementétabli.Ensuite certaines évidences, bien qu'elles ne soient pas des vérités scientifiques semblent difficiles à remettre enquestion sans passer pour un fantaisiste.

Parmi ces évidences, il y a ce que les sens m'apprennent : ce que je vois;je vois que le ciel est bleu ou que les forêts sont essentiellement constituées d'arbres et non de fleurs; je sens quej'ai un corps et je reconnais lorsque je l'entends qu'un chien aboie...

Il semblerait étrange et sans intérêt deremettre en question de tels faits.

Il y a également ce qui apparaît comme évident au terme d'un raisonnement :tous les hommes sont mortels; Socrate est un homme; donc Socrate est mortel.

De même, Descartes, à l'issu d'unraisonnement qui le conduit à une remise en question radicale, découvre qu'il ne peut pas douter de son existenceen tant que « chose pensante ».

Il semble donc difficile de nier l'évidence et il semble ainsi légitime de refuser d'endouter.Enfin, le doute n'est-il pas dangereux dans la mesure où il risque de nous empêcher d'agir : si je suis perdu en forêtet que je doute à tout moment de la direction que je décide de prendre, je ne retrouverai jamais mon chemin.

Si,inquiété par l'actualité concernant les dérives de l'industrie alimentaire, je me mets à douter de la composition et dela qualité de tout ce qui se trouve dans mon assiette, je n'ai plus qu'à mourir de faim.

Ici le doute n'est passeulement inutile, il peut se révéler néfaste.

D'une manière générale, lorsque que j'ai une décision à prendre, je nepeux différer indéfiniment cette décision et si la réflexion est souvent souhaitable sa longueur doit êtreproportionnée au degré d'urgence de la situation.

La prudence n'est pas synonyme d'inactivité.

Le doute paralysel'action et le refus du doute est ici non seulement légitime mais il est même parfois nécessaire. Mais, si le refus de douter est parfois justifiable, autrement dit si, comme nous l'avons montré, on peut avoir debonnes raisons de refuser de douter, peut-on refuser tout doute? A-t-on le droit d'ériger le refus de douter enprincipe absolu? Quelles pourraient être les conséquences d'une telle attitude?. »

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