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Peut-on parler de travail sur soi-même ?

Publié le 27/02/2008

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Introduction : L'expression « travail sur soi même » laisse entendre que l'on pourrait se changer soi même, se perfectionner comme on perfectionne une machine. Mais que peut on changer de soi même? Tout d'abord, le moi n'est pas un objet posé devant nous « sur » lequel nous pouvons travailler comme sur n'importe quel objet. D'autre part le travail est l'activité du sujet lui même, est il possible d'être à la fois l'agent et le patient du même travail? Mais le moi n'est pas non plus le pur sujet, le pur centre d'action qui travaille, il peut être l'objet du travail du sujet si il en est distinct. C'est au sein de ce moi divisé que peut prendre sens l'expression « travail sur soi même ». Cependant, le terme de « travail » implique une relation dynamique entre le sujet et l'objet qu'il faudra interroger. Le travail sur soi suppose de se confronter à soi même, mais cela est il nécessairement un processus conscient orienté vers un progrès? Certains états pathologiques sont des états conscients ou inconscients de destruction du moi. Il peut y avoir quelque chose de mauvais en nous qui « nous travaille ». A quelles conditions les conflits internes sont-ils positifs? A quelles conditions peut on parler d'une auto-construction du moi? Problématique : En tant que sujet, le moi peut-il être un objet sur lequel on travaille?
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« L'activité du sujet sur le moi 2. L'âme, c'est à dire le moi pensant, peut être divisée en deux pôles le sujet et le moi.

Le sujet est la puissance depenser et d'agir, le moi psychologique est une identité fondée sur une expérience, une histoire personnelle et unensemble de tendances, de caractères particuliers.

Le sujet porte le moi par la pensée rationnelle, il lui permet depenser au delà de son intérêt personnel et ouvre par exemple chez Kant le champ du devoir et de la morale.

Lamorale n'est possible pour Kant que si le sujet rationnel se règle sur la loi morale universelle, jamais s'il suit lespenchants du moi particulier.

Le sujet travaille donc sur le moi, il le contraint à la règle de la même façon que lesculpteur donne une forme à une matière. L'inconscient qui « travaille » le moi 3. On peut dire avec Freud que le psychisme est divisé en une conscience et un inconscient.

La psychanalyse reposesur l'idée que l'inconscient « travaille », c'est à dire qu'il n'est pas un simple ensemble de souvenirs gardés enréserve mais une véritable force qui cherche à s'exprimer.

Le « travail » de l'inconscient n'a ici qu'un sensmétaphorique, mais il permet de montrer qu'un conflit interne au moi n'est pas nécessairement le fait d'un sujet quicontraint un moi à être le meilleur possible.

Il montre que le moi est en mouvement, qu'il se transforme par larésolution de conflits internes ou que justement il ne résout pas ces conflits et alors le travail de l'inconscientengendre des processus pathologiques. Transition : Le moi nous est apparu comme une entité divisée et conflictuelle.

Mais ne peut on pas penser à des techniques pour unifier le moi? C'est ce que la philosophie permet à travers la discipline d'une éthique comme moyend'accès au bonheur. III : Le bonheur comme résultat d'un travail sur soi Le bonheur comme unification de l'âme 1. Platon donne une éthique d'unification de l'âme.

Les différentes parties de l'âme sont en conflit, mais on peut lesréconcilier selon lui si on les gouverne toutes par la raison.

L'âme est faite de trois parties : la raison, le coeur, lasensibilité.

L'unité de ces trois fonctions se fait selon une hiérarchie : la raison gouverne, le coeur se met à sonservice pour maîtriser la sensibilité.

Mais sous cet aspect de contrainte, il faut voir que le coeur et la sensibilité ontchacun leur lot (des honneurs et des plaisirs) et que le bonheur surgit de cette unité.

Le travail sur soi même estdonc un travail de direction, de bonne gestion des différentes partie de l'âme. L'éthique comme « technique de soi » 2. On peut dire avec Michel Foucault qu'une éthique est une « technique de soi », c'est à dire un travail sur soi même.L'éthique consiste à se construire soi même selon un savoir qui nous semble le meilleur.

Dans ce sens on travaille« sur » soi, on est à soi même son propre objet.

Ce travail a un caractère éminent en tant que c'est la vie mêmequ'il construit, le travail sur soi coïncide avec la vie, il forme l'existence et il dure toute la vie. Devenir soi même 3. L'identité du sujet et de l'objet dans le travail sur soi même est le moteur d'une identité personnelle dynamique.

Lemoi n'est pas figé dans une identité close, il se transforme à travers un travail sur lui même.

Ce travail est même lacondition d'une identité personnelle : le moi est d'abord hérité, il est d'abord défini par les autres et par rapport auxautres.

Ce n'est qu'à partir du moment où il se « prend en main », c'est à dire à partir du moment où il se prend luimême pour objet de son travail, qu'il construit une identité réellement personnelle.

Dans ce sens, on devient soimême en travaillant sur soi même.

On peut donc parler de travail sur soi même comme lieu d'émergence de l'identitépersonnelle. Conclusion : Le « travail sur soi même » semble être une idée contradictoire lorsqu'on se représente le moi comme une identitéfigée sans extériorité sur elle même.

Mais le moi est justement une entité divisée, déchirée que le travail sur soipermet d'unifier.. »

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