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Peut-on être artiste sans être un génie ?

Publié le 18/04/2010

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 L'artiste se doit donc de se démarquer du travail purement artisanal, et du travail industriel. Il doit donc trouver d'autres procédés pour montrer son propre statut et ce qu'est l'art. L'art doit être avant tout création, et non simple imitation. La création, le « moment du génie « (Buffon) survient comme la négation d'une quête laborieuse, comme une réponse qui submerge la question, comme un don qui excède tout d'abord la capacité réceptive de celui qu'il favorise. On a exprimé cette nécessité avec laquelle le thème s'impose, en parlant de l'inspiration, de l'enthousiasme par lequel un pouvoir divin ou démoniaque s'empare du créateur. Mais pour autant, les ateliers d'artiste d'aujourd'hui ressemblent plus à des endroits où l'on se salit, où est entreposé des matériaux qu'à des cabinets d'études.

 

  • 1) Artiste et génie. 
  • 2) L'artiste comme artisan…
  • 3) Une nécessaire différence à l'heure de l'industrialisation. 
  • 4) L'artiste doit se démarquer : la nécessité d'être génial ?

 

« Diderot dans l' Encyclopédie , conserve les catégories médiévales qui répartissent les activités humaines en « arts libéraux » et « arts mécaniques » marque son intention de ne pas exclure ces derniers du champ de la culture, aumoment même où la publication des planches de l' Encyclopédie concourt au développement des modes industriels de la mécanisation.

Sans doute est-ce du travail artisanal que Diderot parle en termes d'« art » et d'« artiste » ; mais ilentend aussi fonder sur la pratique manoeuvrière en général cette « culture » technologique inventive qu'appellel'industrialisation.

Au contraire, en faisant des ouvriers de simples exécutants, plus particulièrement en morcelantleurs tâches, le capitalisme industriel du XIXe siècle détruit toute possibilité d'un rapport concret de création entrel'homme et l'objet de son travail.

Comme Karl Marx l'a analysé, l'abstraction, la libération formelle de la force detravail rendent celle-ci homologue de la marchandise ; elles la font entrer dans le système généralisé de la valeurd'échange et elles tendent à empêcher, en conséquence, qu'aucune relation concrète au monde et à autrui puisses'établir à travers le travail industriel morcelé et à travers ses produits de série.

L'art du XIXe siècle proteste contrecette dichotomie qui coupe le travail de ses finalités humaines, qui le sépare absolument de la culture, qui fait enconséquence de cette dernière un privilège discriminatoire, un instrument idéologique du pouvoir d'État et un signed'appartenance à la classe sociale dominante.

En effet, dans ces conditions, l'art lui-même se trouve nié en tantque mode de travail social, exclu des instances de responsabilité tout comme l'est, d'une autre façon, le prolétaire :l'art n'est plus que l'ornement de la richesse, un des signes de ses privilèges, en même temps qu'il devient un objetde spéculation marchande.

Dans leur ensemble, ces théories prennent acte de la séparation de fait de l'art et du travail , de ce qu'on nomme alors le beau et l'utile, soit que l'on tente de les concilier comme aspects ou parties composantes de la production en général ; soit qu'on les oppose comme irréductibles l'un à l'autre ; soit qu'oncherche à les identifier par réduction du beau à l'utile. 4) L'artiste doit se démarquer : la nécessité d'être génial ? L'artiste se doit donc de se démarquer du travail purement artisanal, et du travail industriel.

Il doit donc trouverd'autres procédés pour montrer son propre statut et ce qu'est l'art.

L'art doit être avant tout création, et nonsimple imitation.

La création, le « moment du génie » (Buffon) survient comme la négation d'une quête laborieuse,comme une réponse qui submerge la question, comme un don qui excède tout d'abord la capacité réceptive de celuiqu'il favorise.

On a exprimé cette nécessité avec laquelle le thème s'impose, en parlant de l' inspiration , de l'enthousiasme par lequel un pouvoir divin ou démoniaque s'empare du créateur.

Mais pour autant, les ateliers d'artiste d'aujourd'hui ressemblent plus à des endroits où l'on se salit, où est entreposé des matériaux qu'à descabinets d'études.

Par exemple, l'art dit d'avant-garde des années 1910-1925 reprend ces questions dans destermes tout contraires.

La base idéologique commune aux jeunes peintres de l'avant-garde est l'acceptation, comme fait de culture, de la modernité technique : celle de la production industrielle et celle aussi de la viequotidienne dans le milieu urbain mécanisé.

Cette acceptation implique que la création artistique est toujourssolidaire des procédures historiques de transformation et de maîtrise de la matière ; qu'elle l'est doncnécessairement aussi de ses modalités techniques les plus actuelles. Ces préceptes peuvent être encore valables de nos jours.

Aussi, telle est une des causes des scandales souvent très violents qui scandent l'histoire de cetteavant-garde.

Celle-ci refuse la disjonction de l'art et du travail, demande au contraire leur intégration.

Le problèmedes relations de principe entre l'art et la technique devient le problème pratique d'une nouvelle insertion active del'art dans la société technicienne, en tant que mode réel du travail social.

L'art d'avant-garde prétend intervenirdans la production des formes, en relation positive avec la production industrielle et technique.

Aussi, l'inspirationartistique doit être reliée à un travail artisanal, d'atelier, de réflexion sur les matériaux et sur les modes deproduction. Conclusion : L'artiste ne doit pas être forcément génial.

Le « génie » n'occupe qu'une partie du travail que représente l'art, iln'est que le moment de l'inspiration, incompréhensible d'un point de vue rationnel.

L'art doit certes adopter uneautre manière de travailler que celle de l'industrie ou de l'artisanat, mais pour autant, il semble difficile de s'abstrairede tout travail manuel, artisanal quand il s'agit de peinture ou de sculpture.

Sa différence vient de son travailintellectuel sur la société et ses propres procédés, sa propre finalité, sur le sens même de l'art, et sa propre placedans la société.

Le génie est donc une condition en partie nécessaire mais pas suffisante pour être un véritableartiste.. »

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