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Peut-on désobeir a une loi que l'on estime injuste ?

Publié le 26/03/2009

Extrait du document

  • Analyse du sujet :

 

-          On constate immédiatement que le sujet recèle un problème en cela que ce qui semble définir intuitivement une loi, c’est le fait qu’il faille lui obéir sans se poser la moindre question. Une loi à laquelle on refuserait d’obéir ne serait, semble-t-il, plus une loi.

-          Si l’on prend les lois physiques, on se rend d’ailleurs bien compte que la question n’a pas lieu d’être : on obéit fatalement à une loi physique, et ce même si on la trouve « injuste «.

-          De ce point de vue, le concept de justice n’a pas à interférer dans l’analyse du concept de loi : ou bien une loi est, ou bien elle n’est pas. La nature, qui n’enchaîne que des causes et des effets, ne se soucie pas de morale.

-          Mais cette analogie est elle-même problématique : l’usage du même terme pour définir les lois de la nature et celles de la cité semble la justifier, pourtant, ce qui caractérise les lois fondées par des hommes c’est justement qu’on peut - si ce n’est en droit, au moins en fait - leur désobéirent.

-          Où trouve-t-on alors des raisons à cette désobéissance ? Il faut que quelque chose soit « au-dessus de la loi « et qui compte plus qu’elle.

-          Quand bien même on trouverait en soi quelque chose qui surpasse la loi, comment pourrait-on y porter crédit au point de désobéir à la loi ? Cela impliquerait de savoir mieux que le juriste quel but cette loi poursuit, et comment atteindre la justice.

-          Or il est déjà difficile de savoir si nos actions individuelles sont justes, comment pourrions-nous individuellement statuer sur le caractère juste ou mauvais de lois qui ont été faites pour une collectivité entière ?

 

 

    • Pour qu’une vraie justice soit efficace, il ne faut pas s’abandonner à l’opinion.
  1.  
    • L’autonomie du domaine moral exige que nous suivions notre sentiment de la justice quelles que soient les circonstances.
    • Notre obéissance ou notre désobéissance ne doit pas répondre seulement à notre sentiment immédiat, mais à la prise en compte des conséquences de nos actions à grande échelle.

 

« soient les circonstances. 2. a) Le domaine de la justice ne peut pas être régulé comme une science, car la justice relève de la morale et la morale a pour fondement le libre-arbitre.

Ce qui caractérise le libre-arbitre c'est qu'il permet à celui qui lepossède (l'être humain) de faire quelque chose ou de ne pas le faire selon sa propre volonté.

C'est pourquoi,ainsi que Kant l'explique, il y a une autonomie de la raison pratique.

Les lois de la cité ne peuvent donc êtredécouvertes comme les lois de la nature, car le règne de la nature ne connaît pas l'influence de la liberté. b) Pour Kant, on ne découvre donc pas les lois morales, elles sont inscrites en nous de toute éternité et ellesse font toujours sentir en nous par le biais de ce qu'il nomme « l'impératif catégorique ».

On ne peut donc setromper sur ce qui est moral ou non, sur ce qui est juste ou injuste, même si on peut – par faiblesse et parliberté – ne pas faire ce qui est juste et commettre ce qui est injuste. c) Cette autonomie de la raison pratique s'incarne dans la prévalence de la morale sur les autres domaines. De la sorte, on doit désobéir à une loi injuste car seul compte l'impératif catégorique qui répond à cettemaxime : « Agis uniquement d'après la maxime qui fait que tu peux vouloir en même temps qu'elle devienne une loi universelle .

» (cf.

Fondements de la métaphysique des mœurs , deuxième section.) Transition : On est toutefois amené à s'interroger sur le réalisme d'une telle conception de la justice : neconvient-il pas parfois de réfréner son sentiment d'injustice pour promouvoir une justice plus forte ? Notre obéissance ou notre désobéissance ne doit pas répondre seulement à notre sentimentimmédiat, mais à la prise en compte des conséquences de nos actions à grande échelle. 3. a) L'impératif catégorique kantien stipule entre autre qu'on ne doit jamais mentir.

Imaginons alors que vivions sous un régime nazi et qu'un ami juif vienne se réfugier chez nous : d'après Kant, si un nazi vient nousdemander où notre ami se trouve, nous sommes alors dans l'obligation de lui dire la vérité et de conduirenotre ami à une mort certaine.

On constate alors la faiblesse de la morale kantienne qui, sous couvert dejustice, cautionne l'injustice. b) C'est pourquoi dans nos décisions relatives au juste et à l'injuste, ce n'est pas un impératif catégorique qui doit guider nos choix, mais une conscience morale élevée à un niveau plus général et considérant lesconséquences de ses actions.

« La chouette de Minerve ne prend son vol qu'à la tombée de la nuit » écrivaitHegel dans les Principes de la philosophie du droit , ce qui signifie que la sagesse (Minerve est la déesse de la sagesse) ne peut éclore qu'alors que toute la chaîne des conséquences est parvenue à son terme.

Alorsseulement, on peut se retourner sur ce qui est et statuer à son égard. c) Ce faisant, on pourrait considérer que c'est en deux temps que l'on doit se positionner relativement à une loi injuste.

Tout d'abord, il faudrait l'accepter et s'y soumettre, car il se peut que cette loi corresponde à unétat de fait que nous ne sommes pas encore en état de comprendre, mais qu'elle permette à terme un bienplus grand.

Ensuite, le temps ayant permis que les conséquences de la loi soient présentées et discutées,l'on pourrait alors s'en remettre à sa conscience morale pour décider si, oui ou non, il convient d'y obéir. Conclusion : Nous avons d'abord exprimé les dangers qu'il pouvait y avoir à ne suivre que son opinion dans l'ignorance desdifficultés relatives à l'élaboration d'une loi.

Nous avons montré ensuite que, la morale relevant d'un domaine quipouvait prétendre à son autonomie, il pouvait être légitime de se ne pas obéir à une loi au nom de la morale.

Enfin,nous avons décrit la difficulté de cette posture purement morale et avons tenté de la recomposer en l'élargissant auchamp des conséquences.

Ces différentes analyses effectuées, nous pouvons constater qu'un problème reste àrésoudre : quel type d'organisation sociale peut nous permettre d'obtenir un savoir objectif sur les lois, un savoir quipermettrait à chaque citoyen de s'en faire une idée juste ?. »

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