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Peut-on concevoir une morale fondée sur la volonté ?

Publié le 27/02/2008

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morale
cit.), « en est que dans l'urgence, le péril, auquel la sensibilité commune ne cesse de s'attendre, la valeur qui sauve l'existence doit apparaître comme la première de toutes les valeurs ou même comme la valeur unique, la source humaine de toutes les valeurs »... Le courage suppose une lutte, que ce soit contre soi-même (dans la tentation) ou contre l'obstacle extérieur. Il est l'effort volontaire par lequel un sujet, contre soi-même, contre ses limites ou contre autrui et le monde, cherche à imposer une représentation mentale qui est la sienne. Il apparaît donc dans le combat et dans la persévérance, il disparaît aussi bien dans le renoncement et dans le triomphe, parce que dans ces deux cas le combat cesse. Dans cet affrontement, la valeur réelle du sujet apparaît. «Si l'on peut tout dire sans effort ni transpiration » écrit V. Jankélévitch (Traité des vertus 1950) « on ne peut tout faire qu'en payant de sa personne ; et, comme les techniques d'art par opposition aux molles et trop libres idéologies, tiennent compte des possibilités de la matière résistante, ainsi le Faire, par opposition au bien-dire, représente le sens de l'obstacle et de la difficulté réelle. Ici impossible de s'y tromper, de se tromper soi-même, de confondre comme les mythomanes, l'imaginé et l'humble vérité, le roman et l'événement. Tôt ou tard le néant de l'à-peu-près, sa pitoyable irréalité, sa demi-vérité, son verbalisme frivole se dénonceront à ceux qui veulent de tout leur vouloir ».
morale

« même comme la valeur unique, la source humaine de toutes les valeurs »...

Le courage suppose une lutte, que cesoit contre soi-même (dans la tentation) ou contre l'obstacle extérieur.

Il est l'effort volontaire par lequel un sujet,contre soi-même, contre ses limites ou contre autrui et le monde, cherche à imposer une représentation mentale quiest la sienne.

Il apparaît donc dans le combat et dans la persévérance, il disparaît aussi bien dans le renoncementet dans le triomphe, parce que dans ces deux cas le combat cesse.Dans cet affrontement, la valeur réelle du sujet apparaît.

«Si l'on peut tout dire sans effort ni transpiration » écrit V.Jankélévitch (Traité des vertus 1950) « on ne peut tout faire qu'en payant de sa personne ; et, comme lestechniques d'art par opposition aux molles et trop libres idéologies, tiennent compte des possibilités de la matièrerésistante, ainsi le Faire, par opposition au bien-dire, représente le sens de l'obstacle et de la difficulté réelle.

Iciimpossible de s'y tromper, de se tromper soi-même, de confondre comme les mythomanes, l'imaginé et l'humblevérité, le roman et l'événement.

Tôt ou tard le néant de l'à-peu-près, sa pitoyable irréalité, sa demi-vérité, sonverbalisme frivole se dénonceront à ceux qui veulent de tout leur vouloir ».Le courage, pierre de touche de la conviction, abandon des formules pour entrer dans le corps-à-corps de Faction,culmine dans l'héroïsme, qui apparaît lorsque la situation de lutte comporte le péril de mort, sans que cettepossibilité décourage. C'est au nom de ces arguments que certains penseurs (Nietzsche par exemple) ont vu dans la guerre, la situationtypique qui fait éclater le courage des uns et la lâcheté des autres, qui effectue réellement le partage des valeurset des non-valeurs, qui met chacun devant l'alternative en exigeant un effort pour sortir de ses habitudesquotidiennes, pour assumer une responsabilité imprévue.— Le courage est un affrontement et comme tel, il est l'âme même de la moralité ; comme le dit Le Senne, « il est lesel qui empêche l'esprit de se corrompre, parce que la facilité qui n'est que l'expression objective de la lâcheté, estla corruption de toutes les vertus ».

Mais il n'est que le sel, c'est-à-dire l'auxiliaire et le révélateur de la vertu.

Outrequ'il peut être au service de fins immorales ou asociales (on ne peut nier, par exemple, que le hors-la-loi asocial,bandit qui tient le maquis ou gangster qui affronte les barrages de police, fait montre d'un vrai courage), il ne peutconstituer à lui seul qu'une valeur esthétique de la vie (le courage pour le courage) qui ressemble à ce qu'on aappelé le Quichottisme, en souvenir de l'illustre héros de Cervantes, Don Quichotte.

Nous retrouvons là ce que Vignyappelait l'Honneur, qui cherche seulement la beauté du geste et le « panache », auquel nous rattachons aussi enFrance la légendaire figure de Cyrano de Bergerac, héros de la célèbre tragi-comédie d'Edmond Rostand.

Une toucheimperceptible de générosité et de dévouement aux causes à la fois justes et désespérées, colore de valeur morale lafierté de Don Quichotte et le « panache » de Cyrano, de même que les buts anti-sociaux du gangster donnent à soncourage quelque reflet du mépris de la vie et du mépris d'autrui, dans lesquels il a choisi de vivre.

Considéré en lui-même, le courage est une force qui attend son emploi, il est une volonté sans but.Quant à la guerre, elle est autre chose qu'une situation permettant le tri des valeurs et l'émergence du courage, elleest surtout une convulsion de la civilisation, un entassement de souffrances, un mal voulu par les hommes ; et lebouleversement moral qu'elle apporte aboutit dans l'immense majorité à une libération des forces les plus bestialesplutôt qu'à un dépassement de soi.

Il y a un héroïsme de la paix qui est plus pur et plus méritoire que l'héroïsmeguerrier.

Au fond, il n'y a de pacifisme vrai que dans la non-violence, car toute autre forme de pacifisme (pacifismeinternationaliste par exemple) reste prêt à recourir à la guerre (guerre civile et révolution). — IV — Le risque et la volonté de puissance. Le désir de secouer l'humanité, d'éveiller le sens créateur et la responsabilité, sans lesquels la moralité s'enlise dans le conformisme et l'habitude, suscite chez Nietzsche lesdoubles séries de déclarations qui sont toujours présentes dans ses œuvres : d'une part, la disqualification duchristianisme et de la « morale » traditionnelle, accusés d'étouffer les forces vives de l'homme en leur imposant desvaleurs et en les obligeant à renoncer à être soi-même.

(« Quand on récuse le sérieux de la vie elle-même pour faireun idéal de la sclérose et bâtir le « salut de l'âme » sur le mépris du corps, n'est-ce pas une consigne de décadence? La ruine de l'équilibre, la résistance aux instincts naturels, le désintéressement, en un mot : voilà ce qu'on aappelé « morale » jusqu'à nos jours...

J'ai été le premier à entreprendre la lutte contre la morale du mépris de soi ».Nietzsche.

Ecce homo) ; d'autre part l'exhortation au risque, au danger, au courage, à la volonté de puissance, à lalutte sous toutes ses formes (« Construisez vos maisons sur des volcans, vivez dans le risque » Nietzsche.Zarathoustra). Le but de Nietzsche est de forcer l'homme à secouer les chaînes des habitudes de toutes sortes et à créer sesvaleurs.

C'est pourquoi Zarathoustra se garde d'enseigner dogmatiquement quelque chose et se contente dedétruire les idoles ou d'éveiller les endormis.— Le surhomme selon Nietzsche n'est pas l'homme violent qui impose ses vues ou qui détruit, c'est celui qui « estlui-même », unifié et victorieux de lui-même et qui a compris « le sens de la Terre », qui est « par-delà le Bien et leMal » parce qu'il est créateur et non pas juge ni critique.

Sa morale est une apologie de la force d'âme, plutôt quede la force tout court.

Ainsi « la force est toujours plus que la force » en ceci qu'elle est force d'âme, conquête etmaîtrise de soi (G.

Gusdorf.

« La vertu de force », 1957).. »

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