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Penser l'Histoire ?

Publié le 27/02/2008

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histoire
D'où la nécessité d'une critique historique (que le positivisme ne renie pas). Mais il y a un problème: l'événement peut-il être un fait? Il faut distinguer les concepts. Le fait est une réalité observable que l'on peut répéter à l'envie en laboratoire (exemple: l'eau bout à 100°, c'est un fait). En revanche l'événement est unique, singulier, à jamais révolu lorsqu'il est passé (exemple: César franchissant le Rubicon). Un événement, c'est ce qui se produit, ce qui arrive, et par définition tranche avec ce qui a précédé. Ainsi par rapport au fait qui peut être durable ou logiquement prévisible, l'événement est fugace, il est porteur d'une temporalité qui lui est propre. C'est pourquoi Valéry disait: "l'histoire est la science des choses qui ne se répètent pas", mais alors, au sens strict, elle n'est pas une science. Si rien ne s'y répète il n'y a pas de faits historiques, et l'histoire pose alors le problème de la causalité dans un domaine on l'on ne peut formuler de lois. Si l'action historique est par essence événementielle, alors comment établir des lois de cause à effet entre ce qui s'y produit?
histoire

« 1) La naissance de la critique historique: Avec le Traitéthéologico-politique (1671) SPINOZA (philosophe hollandais)montre que l'Ecriture sainte appelle une interprétation nonlittérale (cf.

les miracles) et même une critique, étant donnéque La Bible est elle-même le produit de circonstanceshistoriques.

Le livre qui donnait sens à l'histoire tombe lui-même dans le cours de l'histoire.

A la même époque, lesBénédictins (MABILLON, Diplomatique) développent destechniques permettant de dater, d'authentifier ou d'invalidertout document écrit légué par la tradition.

L'écriture ne faitplus autorité, elle ne donne plus la vérité sur l'histoire. 2) La Révolution de 1789: Outre-Rhin, la Révolution françaisea été l'objet d'une lecture philosophique et religieuse: on acru y voir la réalisation du Royaume de Dieu sur la terre.

Naîtalors l'idée que de lui-même, par le jeu des actions humaines,le cours de l'histoire pouvait aboutir à cette réconciliation del'homme avec lui-même que constituerait le royaume de la liberté. Se détachant de l'Ecriture sainte, les philosophes de l'histoire eurent l'idée d'introjecter lepoint de vue de Dieu - qui dans la théologie n'est qu'un spectateur placé au-dessus deschoses humaines - dans le mouvement même de l'histoire.

L'histoire divinisée devient alorsle lieu de manifestation du vrai.

C'est cette théologie laïcisée qu'on appelle philosophie del'histoire. Dès lors le problème philosophique que pose l'histoire c'est de savoir si elle, a un sens.L'histoire n'est-elle que confusion, désordre et violence, ne pouvant donner lieu qu'à "un récitconfus, plein de bruit et de fureur, raconté par un idiot" comme le dit SHAKESPEARE dans Mac Beth, ou bien a-t-elle véritablement un sens, c'est-à-dire à la fois uneDIRECTION et une SIGNIFICATION? Si l'histoire est orientée vers un but, une finalité, d'oùvient ce sens? Est-il immanent au processus de succession des événements ou est-il donnépar l'historien lorsqu'il les relate dans son discours? I) Les philosophies de l'histoire. A) Le sens de l'Histoire L'âge d'or des philosophies de l'histoire, on vient de le voir, c'est la fin du XVIIIe et le débutdu XIXe siècles.

Toute philosophie de l'histoire est une tentative de donner un sens àl'histoire, c'est-à-dire (en jouant sur les 2 acceptions du terme) de lui donner unesignification en lui attribuant une direction déterminée.

Quelle est cette direction? Onpourrait, dit KANT dans Le Conflit des Facultés, concevoir que l'histoire est en perpétuellerégression (cf.

ROUSSEAU, Discours sur l'origine et les Fondements de l'Inégalité parmi leshommes), ou en stagnation (cf.

VOLTAIRE), ou enfin en incessante progression.

Rien nepermet de trancher la question, ni empiriquement ni rationnellement, si ce n'est estimeKANT, l'existence d'un événement récent qui prouve qu'il y a "une tendance morale dans,l'humanité"; cet événement est non la Révolution française en tant que telle, mais le regardde l'Europe sur cette révolution: l'enthousiasme universel et désintéressé suscité par le droitd'un peuple à disposer de soi.

La tentative (infructueuse en apparence) d'une nation de sedonner une Constitution légitime ne pourra être oubliée, et les choses ne seront jamaiscomme avant.

Dès lors il semble possible de conclure que l'histoire progresse.

Quel est sonbut? On peut formuler de façons différentes le terme vers lequel l'histoire se dirige.

On peutdire comme le voulait la théologie que l'humanité sortira du cycle de la violence et del'ignorance cour réaliser le Royaume de Dieu sur terre.

On peut dire (cf.

KANT) qu'il s'agit dese donner une Constitution conforme a la justice, aussi bien sur le plan interne, qu'externe(Société des nations), une telle Constitution n'étant juste que parce qu'elle donne à l'hommele plus grand degré de liberté, on peut également dire que l'histoire est "l'histoire desprogrés de la liberté" (HEGEL). La paix, la justice, le droit, la liberté, la raison...

Au vu des guerres, de la souffrance, de lamisère, on est tenté de dire: que d'optimisme naïf!. »

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