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PASCAL: La plus grande bassesse de l'homme est la recherche de la gloire...

Publié le 27/02/2008

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La plus grande bassesse de l'homme est la recherche de la gloire, mais c'est cela même qui est la plus grande marque de son excellence ; car, quelque possession qu'il ait sur la terre, quelque santé et commodité essentielle qu'il ait, il n'est pas satisfait, s'il n'est dans l'estime des hommes. Il estime si grande la raison de l'homme, que, quelque avantage qu'il ait sur la terre, s'il n'est placé avantageusement aussi dans la raison de l'homme, il n'est pas content. C'est la plus belle place du monde, rien ne le peut détourner de ce désir, et c'est la qualité la plus ineffaçable du coeur de l'homme. Et ceux qui méprisent le plus les hommes, et les égalent aux bêtes, encore veulent-ils en être admirés et crus, et se contredisent eux-mêmes par leur propre sentiment ; leur nature, qui est plus forte que tout, les convainquant de la grandeur de l'homme plus fortement que la raison ne les convainc de leur bassesse. Blaise PASCAL

 QUESTIONNEMENT INDICATIF • Quels sont les arguments invoqués par Pascal pour faire apparaître que « la recherche de la gloire « est « la plus grande marque de l'excellence de l'homme « ? • Pourquoi Pascal peut-il soutenir à la fois que « la plus grande bassesse de l'homme est la recherche de la gloire « et que « c'est cela même qui est la plus grande marque de son excellence « ? Dit-il que les hommes « les plus excellents « sont ceux qui recherchent « le plus la gloire « ? • « La recherche de la gloire « repose implicitement sur la reconnaissance de quoi ? de quelle valeur ? • En quoi ceux qui ne reconnaissent pas l'excellence de l'homme en ce qu'ils disent qu'ils les égalent aux bêtes, reconnaissent-ils cependant cette excellence et se contredisent-ils (selon Pascal) ? • Quel est l' « enjeu « philosophique de ce texte ? • Apprécier son intérêt philosophique (par rapport à d'autres « prises de positions «, d'autres problématiques) ?  

Pascal a écrit Ses pensées pour convertir les athées à la religion chrétienne. Il met ainsi l'accent sur la division de l'homme que seul la foi peut combler. Dans ce texte, il s'emploie à démontrer contre les philosophies antérieures que l'homme n'est pas un et qu'il faut penser ensemble la grandeur et la bassesse de l'homme. Il s'agit alors de comprendre comment ce qui fait sa bassesse peut en même temps révéler sa grandeur. Ici, il est question de la gloire. Quelle positivité est-il possible de donner à ce qui apparaît comme satisfaction égoïste de l'homme? Si la grandeur de l'homme se trouve dans sa raison, pourquoi n'est-elle pas capable de convaincre l'homme?

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« III Le coeur est cause de connaissance première Pourtant si Pascal fait de la raison la dignité de l'homme, il est intéressant de voir dans ce texte qu'elle ne permetpas de convaincre l'homme.

Aussi, dans la dernier phrase nous voyons bien que la raison ne peut pas convaincre"ceux qui méprisent le plus les hommes".

En effet, si ces hommes considèrent les hommes à l'égal des hommes, ilsrecherchent pourtant leur estime, ce qui veut dire qu'ils attribuent instinctivement à la raison des autres hommesune grandeur, sinon ils ne chercheraient pas la gloire. Mais si ce n'est pas la pensée qui réussit à les convaincre, qu'est-ce qui lui est supérieur? Pascal répond "leur nature" et "leur cœur".

L'auteur plus haut dans le texte, dit, en effet, que c'est le cœur qui faitnaître cette haute image de la raison et c'est lui qui fait que "rien ne peut le détourner de ce désir".

C'est qu'avecPascal, le cœur retrouve une positivité, il peut nous apprendre les vérités premières et c'est pourquoi il a écrit plusloin dans Ses pensées " nous connaissons la vérité, non seulement par la raison, mais encore par le cœur; c'est de cette dernière sorte que nous connaissons les premiers principes."( N°282) Ainsi c'est par le cœur que nous connaissons cette vérité première, à savoir la grandeur de l'homme et de sapensée. Ainsi, l'homme est en même temps grand et misérable, c'est que la recherche de la gloire, en tant que recherche desatisfaction de l'amour de soi, est signe de l'égoïsme de l'homme et entrave la raison, mais d'un autre côté, c'est unhymne à la raison.

En effet, rechercher l'estime des autres, c'est estimer que leur raison est grande et qu'il y a unevaleur à y être placé.

Mais ce n'est pas la raison elle-même qui les persuade de ce fait, c'est le cœur par lequell'homme accède aux vérités premières. PASCAL (Biaise). Né à Clermont-Ferrand en 1623, mort à Paris en 1662. Enfant précoce, il écrivit à onze ans un traité des sons, et retrouva tout seul, à douze ans, la trente-deuxièmeproposition du premier livre d'Euclide.

A dix-neuf ans, il inventa une machine arithmétique.

En 1646, il entre enrelations avec Port-Royal et fait sa première expérience sur le vide.

A partir de 1652, commence ce que l'on aappelé la « vie mondaine » de Pascal.

Ami du duc de Roannez, il fréquente les salons et les femmes, s'adonne aujeu, mais poursuit cependant la réalisation de ses travaux mathématiques : il se révèle le promoteur de l'analyseinfinitésimale et du calcul des probabilités.

Insatisfait de la vie qu'il mène, las du monde, le cœur vide, il éprouve lanostalgie de Dieu.

Pascal a une illumination dans la nuit du 23 novembre 1654, et trace quelques lignes sur unmorceau de papier, qu'il conservera cousu à l'intérieur de son vêtement.

Il se retire à Port-Royal-des-Champs, etparticipe avec ardeur à la polémique qui oppose les Jansénistes et les Jésuites, prenant la défense de Port-Royal(1656-1657).

La guérison de sa nièce, à la suite de l'attouchement d'une épine de la couronne de Jésus, le rendencore plus convaincu dans sa foi chrétienne.

Il abandonne ses recherches de mathématiques et de géométrie, etvit désormais dans l'humilité et la souffrance.

Il imagine la création de carrosses à cinq sols pour le déplacement despauvres, voitures qui sont à l'origine des transports publics en commun.

Il meurt le 17 août 1662.

— Bien entendu, iln'y a pas de système philosophique de Pascal, que Bayle a appelé « un individu paradoxe de l'espèce humaine ».Malade et las, Pascal a cherché en souffrant.

Il s'est approché de l'univers invisible, à tâtons.

Dieu est pour lui « ladernière fin, comme lui seul est le vrai principe ».

Polémiste, géomètre, physicien, Pascal est l'un des plus grandsécrivains français.

Sa distinction entre l'esprit de géométrie et l'esprit de finesse est célèbre.

L'esprit de géométrie,c'est celui qui procède par définitions et déductions rigoureusement logiques et qui s'étend jusqu'aux plus extrêmesconséquences.

L'esprit de finesse, c'est la « souplesse de pensée » qui permet, face à la complexité des choses,l'adaptation aux circonstances concrètes.

— Rappelons ici l'argument du pari, dans le problème de l'existence deDieu.

Ou bien Dieu est, ou bien il n'est pas.

Or, « il faut parier, cela n'est pas volontaire, vous êtes embarqué.Lequel prendrez-vous donc?...

Votre raison n'est pas plus blessée en choisissant l'un que l'autre, puisqu'il fautnécessairement choisir.

Voilà un point vidé ; mais votre béatitude ? Pesons le gain et la perte, en prenant croix queDieu est.

Estimons ces deux cas : si vous gagnez, vous gagnez tout ; si vous perdez, vous ne perdez rien.

Gagezdonc qu'il est, sans hésiter...

Tout joueur hasarde avec certitude pour gagner avec incertitude : et néanmoins ilhasarde certainement le fini pour gagner incertainement le fini, sans pécher contre la raison...

Et ainsi, notreproposition est dans une force infinie, quand il y a le fini à hasarder à un jeu où il n'y a pareils hasards de gain quede perte, et l'infini à gagner ».

— La grandeur de Pascal est dans ce combat qu'il a mené, où il a engagé toutes lescontradictions de son être, dans cette quête gémissante de la vérité.

Elle est aussi dans cette sourde inquiétudequ'il a fait naître dans le cœur des hommes, même dans le cœur de ses adversaires les plus obstinés.

Comme l'a ditun philosophe contemporain, « Pascal a vécu intensément le combat du chrétien, la lutte avec l'ange de la foi, où la. »

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