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On a souvent reproché à Rimbaud de manquer de sensibilité. Les premières oeuvres justifient-elles cette accusation ?

Publié le 12/10/2009

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rimbaud

Rimbaud lui-même semble s'être plu à accréditer cette réputation. Dans son désir de ne pas être comme tout le monde et d'étonner, il a pu faire croire à sa famille et à son entourage qu'il était dénué d'affection. Le refus de se plier à la discipline maternelle, de préparer son baccalauréat, d'envisager un métier ont dû sembler une preuve d'égoïsme. Lui-même fait allusion à ce reproche dans une lettre à son professeur, M. Izambard; après lui avoir promis de ne plus s'échapper de Charleville, il signe avec une ironie douloureuse : ce sans-cœur de Rimbaud.  Fils indiscipliné, il montre envers les autres sentiments la même révolte qu'à l'égard de l'affection filiale. Après avoir été ardemment chrétien dans ses premières années de collège, il n'a que sarcasmes pour la religion et les dévots. La patrie n'est pas mieux traitée que la famille, les bourgeois de Charleville ou les petites camarades d'enfance. Il raille sans merci l'enthousiasme patriotique qui soulève la ville à la déclaration de guerre et l'allure martiale que prennent les paisibles civils. A plus forte raison se déchaîne-t-il contre Napoléon III, L'homme pâle à l'œil terne, le responsable des tueries. La vieillesse ne trouve pas grâce devant lui : les lecteurs chenus de la bibliothèque de Charleville sont férocement caricaturés :

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