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On a défini l'attention comme une « active disponibilité ». Apprécier cette définition à la lumière d'une description précise de la conscience attentive. ?

Publié le 19/06/2009

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INTRO. — Les psychologues insistent sur le caractère unificateur de l'attention. Leurs définitions diffèrent, mais on y trouve ordinairement quelque mot qui exprime cette idée : concentration, fixation, direction, orientation... Rien de tel au contraire dans le ternie d'« active disponibilité « par lequel on a voulu définir l'attention. Examinons d'abord ce que disent ces mots, puis nous verrons qu'ils conviennent pour désigner soit l'attention en général, soit une forme particulière d'attention. UNE « ACTIVE DISPONIBILITE »... Et tout d'abord, que faut-il entendre par une active disponibilité ? 1. La disponibilité, dirait M. de La Pallice, est le caractère de ce qui est disponible, c'est-à-dire dont on peut disposer librement, c'est-à-dire encore, comme le suggère l'étymologie du mot, poser ou placer librement en différents endroits (dis). « Disponible » est synonyme de « libre », au sens où les voyageurs de chemin de fer, parcourant les couloirs, s'enquièrent des places « libres ». Cet adjectif et le substantif qui en dérive se disent d'abord des choses. Ainsi, avant de répondre à un emprunteur, le capitaliste voudra faire le compte de ses disponibilités, c'est-à-dire des sommes qui n'ont pas encore une destination arrêtée. L'ouvreuse de cinéma conduit les spectateurs aux sièges encore disponibles, c'est-à-dire libres d'occupants. Ils se disent aussi des personnes. Quand je veux faire un achat dans un grand magasin, je cherche un vendeur disponible; au coup de téléphone signalant une fuite dans les conduites d'eau, le plombier répond d'ordinaire que dès qu'il aura un ouvrier disponible il l'enverra. Mais c'est surtout à propos des fonctionnaires, et spécialement des militaires, qu'on parle de disponibilité : ceux qui se trouvent dans cette situation, sans être en activité de service, restent cependant à la disposition de leurs chefs.
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« attentif, ce n'est pas se forcer à penser certaines choses.

C'est maintenir en soi une certaine ouverture qui permetd'accueillir tous les appels que les choses nous font.

» (L.

LAVELLE, La conscience de en, p.

47.) Les vains effortsde l'esprit qui se crispe en quelque sorte pour obtenir ou retrouver une concentration qui ne se produit pas d'elle-même une fois réalisées ses conditions normales ne constituent qu'une caricature grimaçante de l'attention. 2.

Le terme d' « active disponibilité » convient-il bien pour définir l'état psychique dont nous venons d'indiquer lesprincipaux caractères ?Dans cet état, la pensée est active, on ne peut pas le nier.

Non pas agitée, comme dans la dissipation, maisvraiment active au sens humain et noble du mot, qui suppose réflexion, maîtrise de soi et productivité.Mais peut-on lui reconnaître le caractère de disponibilité ? Sans doute, l'esprit attentif n'est pas rivé à sa tâchecomme le chauffeur qui, à son volant, ne peut même pas se retourner pour voir ce qui se passe en arrière.L'attention laisse, nous l'avons dit, une liberté autrement large.

Il n'en reste pas moins que cette liberté estcontenue entre certaines limites.

Dans notre exemple, celles du sujet de ma dissertation, ou du moins des matièresd'ordre philosophique.

Celui qui s'en évade est distrait : il n'est plus attentif.L'attention rend donc l'esprit indisponible pour ce qui n'est pas l'objet, sur lequel il doit se concentrer.

Par suite, enla définissant une « active disponibilité.» on néglige un de ses éléments essentiels. ...QUE LE POUVOIR DE DIRIGER CETTE ATTENTION... 1.

Mais si le terme d' « active disponibilité » ne définit pas d'une façon satisfaisante l'acte attentif ou l'attention enacte, il conviendrait peut-être mieux pour l'attention en puissance ou pour la faculté d'attention.Sans doute, la théorie des facultés a bien vieilli, et si les psychologues ne peuvent pas bannir complètement ce motde leur vocabulaire, ils prennent soin d'avertir que l'attention n'est pas une faculté.

Mais peu nous importe que ceprivilège de concentration de l'esprit ne dépende pas d'une faculté spéciale et s'explique par le jeu des fonctionscognitives et de la volonté; il reste que nous sommes capables de nous rendre attentifs, que nous avons ce pouvoirou cette « faculté ». 2.

Or ce pouvoir ne peut-il pas être caractérisé comme une « active disponibilité »? Ici nous croyons pouvoirrépondre plus affirmativement.D'une part, en effet, par suite de la possibilité de concentration qui le caractérise, l'esprit humain est normalementdans un véritable état de disponibilité.

Le fonctionnaire que la besogne n'accable pas rêve dans son bureau ou sedistrait en observant les voilures qui défilent sous sa fenêtre.

Mais qu'un visiteur lui soumette un cas difficile, le voilàqui se ressaisit aussitôt, mobilise son savoir, réfléchit, se concentre; il est attentif.

Mais avant d'être attentif, ilavait ce pouvoir de le devenir auquel on refuse le nom de faculté, mais qu'on ne peut cependant pas confondreavec l'acte d'attention lui-même.

C'est grâce à ce pouvoir qu'il restait disponible. Cette disponibilité est active.

Une disponibilité rigoureusement passive, comme celle de la pellicule photographiqueprête à recevoir l'impression de toutes les formes lumineuses, ne permettrait pas de se rendre attentif au momentvoulu.

Même lorsqu'il se défend contre les visites qui l'arrachent à son farniente et dans cette attitude défensiveelle-même, il manifeste une certaine activité, ne serait-ce que pour combiner les moyens de rester inactif.On peut toutefois se demander si l'activité qu'implique le seul pouvoir d'attention justifie l'inversion signalée et s'il nesuffirait pas de caractériser ce pouvoir par une « disponibilité active ». ...ET SURTOUT QUE L'ATTENTION AFFECTIVE C'est pourquoi, nous rappelant que la disponibilité, dont Gabriel MARCEL a fait de pénétrantes analyses, est uneattitude affective et non une attitude cognitive, nous pouvons nous demander si la définition qui nous est soumisene serait pas plus juste sur le plan de l'affectivité.

Le terme de « active disponibilité » ne caractériserait-il pas celuiqui est « attentionné » plutôt que celui qui est « attentif » ? 1.

L'attention affective se manifeste par des actes qu'on appelle des « attentions » (pluriel qui n'existe pas pourl'attention cognitive); niais ces attentions ne touchent que comme signe de l'attention qu'elles supposent.

Qu'est-ce à dire ?Elle présente les caractères essentiels de l'attention.

D'abord concentration qui empêche l'éparpillement de l'espritet l'inadvertance à ce qui importe.

Mais en même temps liberté : celui qui attentionné n'est pas un maniaque obsédépar le souci de placer sa marchandise d' « attentions », sinon on le dirait « obséquieux », et l'obséquiosité éloignetandis que l'attention attire.Seulement elle est moins intellectuelle qu'affective.

Ou si l'on veut, pour recourir à des expressions en faveur de nosjours, à côté de l'attention « en troisième personne », qui ne voit dans les autres comme dans les choses qu'unobjet de connaissance, il y a une attention « en seconde personne » qui ne se réalise que lorsque son objet estconsidéré comme un autre moi.

Aussi cette seconde sorte d'attention ne porte-t-elle jamais que sur des personnes: le chauffeur est attentif aux accidents de la route, mais il ne se montre « attentionné » qu'envers sa voisine.Cette attention « en seconde personne » est affective à deux points de.

vue : du point de vue du terminus a quo,car c'est l'affection qu'elle a pour ressort; du point de vue du terminus ad quem, car elle vise à ne pas blesser et àfaire le plus de plaisir possible. 2.

Celte sorte d'attention, elle, semble pouvoir être très heureusement caractérisée par le terme d' « activedisponibilité ».Elle suppose d'abord la disponibilité.

Non pas seulement ni principalement, comme dans le cas du fonctionnaire ou du. »

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