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N'y a-t-il de démonstration que scientifique ?

Publié le 11/04/2009

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scientifique

Les termes de « science « et de « démonstration « semblent imbriqués à un tel point qu’il paraît difficile de concevoir l’un sans l’autre. Pourtant, cela pose problème, car en rester là  reviendrait à soutenir que seule la science pourrait avoir accès à la vérité, et qu’elle seule pourrait nous la démontrer. Or, la richesse de l’expérience humaine convie tout un chacun à mettre en cause ce primat de la science, tant il semble évident que la science « rate « beaucoup de choses et que, par ailleurs, la vérité se montre parfois dans toute la fraîcheur de la vie, comme si elle oubliait de passer par la case « science. « Toute la question consiste donc à savoir si l’on peut faire confiance ou non à des vérités qui se montrent hors du champ de la science.

 

On associe généralement les notions de science et de démonstration. Mais le fait qu'une démonstration circulaire soit logiquement valide bien qu'elle ne prouve rien, car sa conclusion figure déjà sans ses prémisses, semble indiquer que ces deux notions ne sont pas forcément synonymes. N'y a-t-il donc de démonstration que scientifique ? La question porte sur la nature et la valeur de nos démonstrations. Le problème est de savoir si elles sont toutes scientifiques, parce qu'elles donnent à la science ses règles, ou si cette dernière ne se réduit pas aux premières et qui n'en sont qu'un moment. Toute démonstration est-elle scientifique car elle est la méthode des sciences, ou celles-ci en diffèrent-elles parce qu'il ne suffit pas de démontrer rationnellement un théorème pour qu'il soit scientifiquement prouvé ? Il s'agit de délimiter les domaines de la science et de la démonstration, pour savoir si cette dernière est la voix de la vérité et le chemin conduisant à la première. Comment distinguer en effet le vrai du faux ? Comment connaître la vérité et trouver quelque chose de ferme et d'assuré dans les sciences ?

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« Demande d'échange de corrigé de titi SASOU ( [email protected] ). Sujet déposé : N'y a-t-il de démonstration que scientifique ? Introduction On associe généralement les notions de science et de démonstration.

Mais le fait qu'une démonstration circulairesoit logiquement valide bien qu'elle ne prouve rien, car sa conclusion figure déjà sans ses prémisses, semble indiquerque ces deux notions ne sont pas forcément synonymes.

N'y a-t-il donc de démonstration que scientifique ? Laquestion porte sur la nature et la valeur de nos démonstrations.

Le problème est de savoir si elles sont toutesscientifiques, parce qu'elles donnent à la science ses règles, ou si cette dernière ne se réduit pas aux premières etqui n'en sont qu'un moment.

Toute démonstration est-elle scientifique car elle est la méthode des sciences, oucelles-ci en diffèrent-elles parce qu'il ne suffit pas de démontrer rationnellement un théorème pour qu'il soitscientifiquement prouvé ? Il s'agit de délimiter les domaines de la science et de la démonstration, pour savoir sicette dernière est la voix de la vérité et le chemin conduisant à la première.

Comment distinguer en effet le vrai dufaux ? Comment connaître la vérité et trouver quelque chose de ferme et d'assuré dans les sciences ? I.

Toute démonstration est scientifiqueToute démonstration est scientifique nous dit Aristote.

Qu'est-ce en effet qu'une démonstration ? Aristote distinguedeux types de raisonnements, ou de « syllogismes », dans ses Seconds analytiques.

Un raisonnement, au sens leplus général, est un discours où deux propositions étant posées, une troisième s'en suit nécessairement.

Les deuxpremières en sont les « prémisses », qualifiées de « majeures » ou « mineures » selon leur extension, et la troisièmeen est la « conclusion ».

La nécessité de la conclusion distingue le raisonnement des autres discours.

Les prémissesétant admises, on ne peut en refuser la conclusion sans se contredire.

Mais ces prémisses peuvent être de deuxtypes poursuit Aristote.

Elles sont soit nécessaires et vraies, objectivement certaines car déduites de la naturemême de l'objet, soit seulement probables et laissées à l'appréciation du sujet qui choisit de retenir la plusvraisemblable des hypothèses qui lui sont présentées.

Aristote qualifie de « scientifique » le premier type deraisonnement qui déduit des conclusions nécessaires de prémisses elles-mêmes nécessaires, et lui réserve le nom dedémonstration, tandis que celui qui les tire nécessairement de prémisses seulement probables est dit « dialectique ».Les raisonnements que les avocats font dans les tribunaux pour persuader les jurés de l'innocence ou de laculpabilité d'un accusé, qualifiés pour cette raison « d'oratoires », relèvent du second type, qu'Aristote appelle des« enthymèmes ».

Ils portent sur des individus singuliers et leurs prémisses, dont le choix dépend de la subjectivitéhumaine, sont contingentes.

Les « démonstrations » des géomètres, qui déduisent de définitions préalablementdonnées des propriétés mathématiques, sont en revanche des raisonnements « scientifiques », c'est-à-direnécessaires, objectifs et convaincants.

Leurs prémisses sont universelles ou particulières, jamais singulières, cartout ce qui est singulier est aussi contingent et ne relève pas de la science, mais de l'art.La réponse qu'apporte la théorie aristotélicienne du syllogisme est donc sans ambiguïté : toute démonstration estscientifique, car une démonstration est un discours nécessaire, universel et vrai.

La démonstration est le privilègede la science.

Mais cela ne signifie pas que tout raisonnement soit scientifique, ni que la science se limite à ladémonstration.Il ne faut pas identifier ici les notions de science et de démonstration.

La démonstration n'est qu'une région duvaste domaine des sciences qu'Aristote divise en trois.

Les sciences théoriques ont pour objet la connaissance, lessciences pratiques l'action, et les sciences poétiques la production.

La démonstration ne permet de connaître queles conclusions des sciences théoriques, situées en aval de cette région, non ses principes en amont.

Elle s'y limiteet n'intervient pas dans le champ des sciences pratiques ou poïétiques où règne la contingence.

N'y aurait-il doncaucune démonstration possible dans la morale et dans l'art ? Ce type de raisonnement en est-il banni parce que cesrégions sont sujettes à délibération ? Ne faut-il pas plutôt les lui rattacher et les plier à ses exigences pour mettrefin aux discussions sans fin qui ont lieu à leur sujet ? II.

Toute science est démonstrativeDémontrer une proposition consiste selon Leibniz à établir une connexion nécessaire entre un sujet et un prédicat.Mais cette nécessité implique-t-elle pour autant qu'il n'y ait qu'un seul type de démonstration ? Non, répond notreauteur dans son Discours de métaphysique où il distingue deux types de nécessité.

Est mathématiquementnécessaire ce dont la négation implique contradiction, c'est-à-dire ce qui ne peut pas ne pas être, ou ce dontl'opposé est impossible.

Il qualifie d'absolue et de métaphysique cette nécessité qui dépend du principe de non-contradiction affirmant que l'on ne peut simultanément affirmer et nier un même prédicat d'un même sujet.

Est en. »

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